Le pire n'est jamais sûr, dit-on. Cela ne veut pas dire qu'il ne puisse arriver et qu'il ne faille pas s'y préparer. Mais, pour cela, encore faut-il ouvrir les yeux et anticiper. Dans Guerilla, de Laurent Obertone, dédié À ceux qui n'ont pas compris, le pire arrive.
A l'appel au secours d'une femme, qui s'est dite en danger de mort, trois policiers - un brigadier, et deux gardiens de la paix, un homme et une femme -, pénètrent dans un bloc de la cité Taubira, à La Courneuve. Ils y sont encerclés par dix furieux, bâtis par la tôle et la haine.
Bientôt, un des furieux, un type au jogging blanc, agresse le brigadier qui se retrouve à terre. Les autres furieux, aussitôt, se ruent sur lui, s'acharnant à grands coups de talon et de pied. Le gardien de la paix sort son Sig Sauer et tire: six des assaillants tombent.
Les deux policiers survivants trouvent leur salut dans la fuite. L'incident est l'étincelle qui met le feu aux poudres et qui va tout changer: la France tombe dans le chaos et l'auteur fait appel à témoins pour raconter le jour où tout s'embrasa dans le pays.
Quand ces témoins sont des victimes, adeptes du modèle du très-bien-vivre-ensemble, ils trouvent des excuses à leurs bourreaux et leur disent, sans succès, qu'ils sont avec eux, qu'ils les comprennent. Quand ils sont bourreaux, ils s'avèrent impitoyables...
Ces bourreaux sont des voyous, des djihadistes ou des extrémistes de droite. Tous, les uns autant que les autres, ne font pas dans la nuance. Et l'un des témoins de ces temps sombres, un vieil homme, ni victime ni bourreau, peut s'adresser en ces termes à l'un des siens:
Le temps de la nuance a pris fin. La vie sauvage n'a jamais laissé la moindre chance aux animaux dans mon genre, les animaux nuancés. Dans ce monde il n'y aura plus que des purs et des impurs. Ce sera sans moi. Je ne renoncerai pas à la nuance, je ne renoncerai pas à mon âme.
Rares seraient ceux qui auraient cette sage attitude si tout s'écroulait autour d'eux par imprévoyance et que régnait la guerre civile, qui sert toujours de révélateur aux lâchetés des uns et aux cruautés des autres, et dont il ne sort jamais rien de bon...
Francis Richard
Guerilla, Laurent Obertone, 432 pages Ring
Livres précédents chez le même éditeur:
La France orange mécanique (2013)
Utoya (2013)
La France Big Brother (2015)
Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard
Guerilla”, ou plutôt “Soumission” – mais le titre était déjà pris -, un portrait réaliste des adeptes du vivre-ensemble (qui vire très vite au pire du vivre-avec), un avant-goût d’une certaine dhimmitude, voire d’une dhimmitude certaine, qui ne se limitera pas qu’aux cités Taubiresques. Excellent Obertone !
Ce que le journaliste systémique de base ne comprend pas, c’est qu’il n’est, pour le système, qu’un pion, un soldat à pied, un élément sacrifiable. Le jour où ça partira vraiment en sucette, les propriétaires des organes de presse seront déjà partis sur leurs îles lointaines ou leurs vallées dans le Montana, mais toi, petit journaliste, tu resteras sur place.
Exemple de prémices:
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/3127972/2017/04/09/Un-journaliste-d-Arte-poignarde-a-Charleroi.dhtml
Imagine-toi donc, petit journaliste, coincé entre la diversité hors de contrôle et des autochtones qui chercheront des coupables !
La radio socialiste romande est déjà en mode pré-“Guerilla”.
Aujourd’hui lundi, 0810, “Tout un monde”, sujet: le voile comme accessoire de mode occidental.
Hier soir, 0705, l’émission religieuse du dimanche soir, sujet: les nouveaux moyens technologiques pour faciliter le déplacement des migrants vers l’Europe.
Et après, ils s’étonneront quand même que si “Guerilla” survient, certains éléments décrits dans le roman deviennent une réalité pour eux…
Il va encore se faire des “amis” parmi ses pairs !!!