Avec le Brexit, le gouvernement britannique a assuré dans sa lettre invoquant l’article 50 du Traité de l’UE vouloir conserver la libre circulation entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, mais il n’a rien dit de Gibraltar.
Il faut dire que les contrôles à la frontière n’ont jamais cessé entre le reste de la péninsule ibérique et ce rocher de la discorde que l’Espagne veut récupérer depuis sa cession forcée à la Grande-Bretagne en 1713, mais la question de cette presqu’île d’un peu plus de 30 000 habitants pourrait pimenter un peu les négociations. En effet, l’Union européenne vient d’annoncer en préambule aux négociations qu’aucun accord entre l’UE et le Royaume-Uni ne saurait s’appliquer à Gibraltar si l’Espagne s’y oppose. Le ministre en chef de la presqu’île, Fabian Picardo, s’est inquiété à haute voix d’une possible solution de souveraineté partagée et Madrid a déjà fait savoir qu’une fois le Royaume-Uni hors de l’UE, il attendait le soutien de ses partenaires européens dans ce dossier.
L’Espagne s’est toutefois abstenue de toute menace ou déclaration guerrière à l’égard de Londres et de Gibraltar. Les déclarations du ministre de la Défense du Royaume-Uni et d’un des leaders du parti conservateur ont donc poussé le ministre des Affaires étrangères espagnol, Alfonso Dastis, à s’étonner publiquement de la disparition du légendaire flegme britannique. Interrogé la semaine dernière sur la BBC, le ministre Michael Fallon avait en effet affirmé que son pays « irait jusqu’au bout » pour protéger Gibraltar et le droit de ses habitants à rester dans le Royaume-Uni. Quelques minutes après, l’ancien chef des Tories, Michael Howard, a comparé sur Sky News l’attitude de Margaret Thatcher il y a trente-cinq ans, quand il a fallu envoyer une force navale récupérer les Malouines, à l’attitude qu’aurait très certainement Theresa May s’il fallait défendre Gibraltar. Des propos très critiqués en Grande-Bretagne même, au premier chef par l’opposition libérale-démocrate et travailliste qui s’inquiète de l’impact que pourraient avoir de tels propos sur les négociations pour le Brexit et sur la relation d’ami et d’allié avec l’Espagne.
Mais, à vrai dire, ces échanges d’amabilités ne sont pas vraiment nouveaux et ils ne sont pas près de cesser puisque, comme l’a redit Theresa May dimanche, le Royaume-Uni n’acceptera jamais aucun abandon de souveraineté sur la presqu’île contre la volonté de ses habitants et que ceux-ci veulent conserver leur statut de territoire britannique d’outre-mer. En 2002, 99 % des votants gibraltariens avaient confirmé ce souhait dans un référendum même si, lors du référendum sur le Brexit, 97 % se sont prononcés contre la sortie de l’UE.
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Le Royaune-(dés)Uni et l’Espagne étant tous deux membres de l’OTAN (obsolète certes, mais pas morte), il leur sera difficile de se faire une guerre militaire puisque les clauses de l’Organisation Terroriste d’Armement Nucléarisé (dixit Asselineau) impliquent la non-agression des pays otaniens entre eux. Vous parlez d’un sac de noeuds!
Entre les Argentins qui revendiquent toujours les Malouines, l’Espagne qui réclame Gibraltar, et la Grèce qui réclame le retour de la frise du Parthénon transplantée dans le British Museum de Londres, l’Angleterre brexitienne n’est pas sortie de l’auberge (espagnole?).