N’a-t-on donc rien appris du passé ? Apparemment pas.
En panne d'arguments valables, les jeunes Vert suisses s'essaient laborieusement à la provocation, tentant d'amalgamer la révision, démocratique, de la loi d'un Etat démocratique - à la tradition humanitaire la plus développée au monde - à celle de la dictature socialiste la plus féroce de l'histoire contemporaine. En clair, parce que les Verts le disent, les autres, la droite, veulent prendre les requérants d'asile et leurs enfants, les déporter dans des camps de la mort, les exterminer dans les bunkers de la faim ou les chambres à gaz, et faire des couvertures avec leurs cheveux et du savon avec leurs os; c'est ce qui est marqué dans la loi, puisqu'on vous le dit. Si vous votez cette loi, vous serez des nazis.
Si un parti de droite s'était essayé à l'amalgame, les médias en choeur s'époumoneraient en ut majeur (ce fut d'ailleurs le cas, en 2007, quand l'UDC du Valais romand avaient eu l'outrecuidance malheureuse de parler de "gauscisme" une seule et unique fois). Là, la chose est perçue comme normale, voire amusante, la gauche disposant d'une sorte de droit d'exploitation des accusations de nazisme et de fascisme à l'intention d'une droite qui n'a qu'à endurer, tête baissée, en rédemption de son péché de n'être pas à gauche.
L'on saluera au passage l'attitude très digne de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD), laquelle, sans colère, regrette la grossièreté de l'instrumentalisation:
"Cette campagne est consternante. Elle est révélatrice d’une banalisation des faits historiques en faveur d’une communication dont la seule vocation est de choquer",
déplore Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD.
Aux Observateurs, on est déterminé a profiter des leçons de l'histoire, et c'est pourquoi nous allons juger de la pertinence du calicot de ces jeunes gauchistes en herbe à l'aune de cette histoire dont il est connu que l'ignorance avérée est toujours proportionnelle aux prétentions affichées.
Voici l'affiche des jeunes Verts en 2013:
Et puis voici celle qui fut brandie dans les rues de Berne, le 21 juillet 2006 dans le cadre d'une manifestation où l'on pût voir défiler, à titre de participant, sinon d'organisateur, le Conseiller national vert Daniel Vischer.
Voici enfin, celle qui apparut lors de la manifestation organisée par les Verts, toujours dans la capitale, le 29 juillet 2006, comme pour laver les errances de la précédente, mais qu'ils ne purent toutefois empêcher de sombrer dans les mêmes travers, et ce malgré le code de bonne conduite censé les dédouaner de tout excès le cas échéant; et le cas échoit toujours.
Le Hezbollah étant, au demeurant, nonobstant les mérites que s'échine à lui trouver la gauche suisse, une association tout à fait digne de figurer au rang de celles visées par l'affiche des jeunes Verts de cette année.
Que la gauche, et les Verts, s'attellent d'abord au joug de leur propre histoire, on y trouve des choses tout à fait savoureuses, jusqu'à des accointances curieuses avec les grands principes dont ils se croient habilités, à la suite de la propagande stalinienne d'après-guerre, à charger les droites libérales ou conservatrices. Les jeunes Verts, à l'exemple de leurs aïeux, cherchent la guerre pour éviter le débat et, dans l'histoire, il n'y a qu'une seule vérité, en somme, s'il est vrai qu'on ne cherche pas la paix, il est évident qu'on ne la trouve pas.
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Et vous, qu'en pensez vous ?