«J'ai décidé de renforcer le dispositif avec des parachutistes, des blindés et l'aviation militaire. La mission sera accomplie», a annoncé sur Twitter le général Eduardo Villas Boas, commandant en chef de l'armée brésilienne. L’Etat d’d'Espirito Santo, située dans le sud-est du pays, est le théâtre de très violentes émeutes depuis plusieurs jours dans le sillage d’une grève des forces de police.
Son gouverneur, César Colnago, avait estimé le 8 février que le contingent de 1 200 hommes déjà sur place depuis le début de la semaine «n'était pas suffisant» pour garantir l'ordre public. Un renfort de 550 hommes avait alors été annoncé.
Depuis le 4 février, les familles des policiers bloquent les accès des commissariats pour demander une amélioration des salaires et des conditions de travail des agents, qui n'ont pas le droit, eux, de manifester.
Or, en l'absence de patrouilles, les agressions, les actes de vandalisme et les meurtres ont immédiatement explosé dans cet État situé à 500 km au nord de Rio de Janeiro.
Déjà une centaine de victime
Le nombre de morts violentes n'a pas été confirmé officiellement mais selon le syndicat local des policiers (Sindipol), 101 décès avaient été recensées entre le 4 et le 9 février.
Signe de la gravité de la situation, les autorités locales ont été jusqu’à lancer un appel aux dons du sang, expliquant que les stocks «ont été réduits au minimum ces derniers jours».
Les services du gouverneur ont informé sur leur site que des négociations avaient eu lieu avec les grévistes, sans résultat.
Mais la situation pourrait basculer à un degrés de gravité supérieur. Alors que le sentiment d'insécurité persiste à Espirito Santo, l'inquiétude est redoublée par les rumeurs d'une grève similaire à Rio de Janeiro, la deuxième plus grande ville du pays.
Afin de calmer la situation et d’empêcher le pire, le gouvernement de Rio a expliqué que le paiement des salaires en retard était en cours et qu'aucune grève n'était prévue. Mais les on-dit mettent la population en alerte sur les réseaux sociaux.
Le gouverneur Luis Fernando Pezao a indiqué à Radio Gaucha le 9 février qu'il avait demandé aux autorités fédérales que l'armée se tienne prête à intervenir.
Au bord de la faillite, l'État de Rio ne paie pas les salaires des fonctionnaires à temps depuis des mois et de violentes manifestations ont eu lieu récemment contre les mesures d'austérité du gouvernement.
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