Le maître à penser de la France, c’est Rousseau, le fameux Jean-Jacques; c’est lui qui l’a engrossée de ses mythes fondateurs.
Du mythe de l’égalité qui détruit toute récompense et toute nécessité de l’effort, le mythe du bon sauvage qui fait encore les soirées des écolo-malthusiens, le mythe du contrat social qui sert de marche-pieds aux petits chefs avides de pouvoir politique. Le tout enrobé dans les bons sentiments, dans la compassion, et bien sûr l’égoïsme propre aux enfants. Rousseau ne sait pas ce que c’est que travailler, toute sa vie, il a été gigolo, homme entretenu, déjà fonctionnaire socialiste. Il a été incapable de fonder une famille, il a abandonné ses enfants. Il a trahi ses amis ou volé leurs idées. Il n’a jamais réussi à dépasser le stade des partageux et pour cause, il n’a pas compris que la richesse ne tombait pas du ciel; que cela se créait par l’industrie, par le savoir-faire. Pour lui, la richesse c’était la terre, et si les uns en avaient, c’est que les autres n’en avaient pas, d’où son imbécile concept de l’injustice.
Hollande ayant été élu sur un tissus de mensonges que Sarkozy n'a pas réussi à démasquer, il se trouve maintenant en difficulté extrême. Pour rétablir les plateaux de la balance surchargée, il est obligé, comme on le fait en France depuis 40 ans, de faire appel à un mythe: le mythe de la croissance. Le mythe des richesses à venir.
Les commentateurs, soit parce qu'ils sont complaisants, soit parce qu'ils sont incultes, acceptent de rentrer dans la problématique de la croissance, ils ne se rendent pas compte qu'en ce faisant, ils tombent dans le panneau, le piège qui leur est tendu. En effet, quel est l’intérêt de Hollande et de ses amis? C'est de déplacer tous les problèmes et de les ranger dans un seul et même tiroir, celui de la croissance. L'habilité consiste à diriger le débat, les débats, tous les débats, dans une impasse.
Ah, si la croissance était là! Ah, si on n'avait pas fait trente années de dérives fiscales et financières! Ah, si la France, finalement, n'était pas la France, ou plutôt: ah, si tous les pays étaient comme la France, il n' y aurai plus de problème. Si l'exception française devenait la règle, si elle était imposée, obligatoire, mêmes impôts, même nombre de fonctionnaires, mêmes charges sociales, même durée réduite du travail, mêmes prétentions des élites, etc.
Si la France pouvait légiférer pour toute la planète, il n'y aurait plus aucun problème de concurrence, de profit, de compétitivité, de préférence française. Tout ce qu'il y aurait, c'est un peu moins de choses à partager, parce que la production, il faut le reconnaître, en prendrait un sacré coup.
Faute de pouvoir, à ce jour, imposer son modèle au monde entier, le Coq s'essaie à le propager en Europe. L'ambition française, c'était la même avec Chirac et Sarkozy, est d'exporter dans toute l'Europe les spécificités françaises, en particulier les 52% de prélèvements obligatoires et les 57% de dépenses publiques. Si la France parvenait à les imposer à toute l'Europe et si, dans la foulée, elle réussissait à imposer son rythme de travail, ses moins de 1750 heures travaillées par an, ses congés, ses jours fériés, alors les Français seraient les rois de la compétitivité. Si tout les Européens marchaient sur la tête, nous sommes sûrs que les Français seraient les meilleurs, c'est normal puisque eux, y sont habitués depuis longtemps, ils ont l’entraînement.
Hollande n'est pas très habile, le piège du débat sur la croissance est un peu gros ; non, il n'est pas très malin, mais ce sont les autres qui sont stupides de se laisser prendre et de démarrer au quart de tour sur une question mal posée, une question à laquelle, dans la pensée dominante, la pensée unique, il n'y a pas de réponse.
Il n'y a pas plus de réponse à la question du chômage qu'à celle de la croissance, dès lors qu'on les pose comme on le fait. Ni la croissance, ni l'emploi, ne se décrètent, et c'est une escroquerie, une de plus, des politiciens que de faire croire, à chaque élection, qu'ils ont les armes, les outils, les remèdes miracles. La croissance et l'emploi sont des résultantes, voilà ce qu'il faut oser dire; et que les politiciens ne diront jamais car, sinon, ils seraient obligés d'inventer d'autres âneries pour être élus. Ils sont élus sur l'illusion qu'ils peuvent tout, qu'ils sont des magiciens. Quand ils sont rejetés, parce qu'ils le sont toujours, alors ils disent : ah, mais ce n'est pas moi, c'est la faute aux autres, à l'opposition, aux riches, aux pauvres, aux syndicats, aux retraités, aux malades, etc.; bref, c'est la faute de tous ceux qui font que le réel est le réel, que le pays, eh, bien, c'est la France.
Ni la croissance, ni l'emploi, ne se décrètent, pas plus que l'on ne décrète la bonne santé. En revanche, si la situation fondamentale du pays est bonne, si les institutions sont bonnes, si le système législatif, réglementaire et fiscal est bon, si... si... si toutes les conditions sont réunies, alors, on peut espérer que, dans un environnement favorable, on fera mieux que les autres, mieux que ceux qui font moins bien. Mais quand on s'acharne, s'entête à avoir tout faux, alors on est de l'autre côté, dans l'autre camp, celui des perdants. A force d'avoir les yeux fixés sur le court terme, à force de vouloir les résultats sans vouloir les conditions qui permettent le résultat, on dégénère. Il faut oser le dire. La petite gestion au jour le jour par tâtonnements, les essais et erreurs sans cesse répétés, sans effet d'apprentissage, la négligence des conséquences à long terme de ses actions, tout cela fait que le pays est dégénéré.
Presque tous les maux que l'on stigmatise dans le débat sur la croissance et le chômage sont des symptômes, des conséquences, et on les prend pour les causes! La vérité crève les yeux, mais c'est parce qu'elle crève les yeux qu'on ne veut pas la voir.
Si la croissance est faible, c'est parce que les agents économiques, les citoyens, n'ont aucun intérêt à en faire plus; car, qu'est-ce que la croissance, si ce n'est, dans sa meilleure définition: en faire plus! On travaille plus quand on en profite plus; on investit plus quand on fait plus de profit, on embauche quand on gagne plus avec un salarié supplémentaire que sans lui, etc. etc. La France a institutionnalisé la dés-incitation généralisée. Alors, pourquoi faire plus, autant jouir de sa petite vie sans ambition, sans compétition, écolo-malthusienne.
La croissance, l'emploi, le bien-être sont des produits de la société civile, pas des produits de l’État, et encore moins des bureaucrates et encore moins des politiciens. Tous ces gens n'ont jamais rien produit, sauf des règlements, des dettes, des pertes de liberté, des gaspillages, des lois tatillonnes et inapplicables que, d'ailleurs, ils tournent eux-mêmes. La croissance, l'emploi, je préfère dire le travail, c'est dans les pores de la société, dans les mentalités que cela naît et que cela se développe et que cela prospère. Une société est « workwise » ou elle ne l'est pas. Mais la France n'est pas accroc au travail, elle n'est pas « workwise ». Elle veut le produit du travail, le salaire bien sûr, mais pas l'effort. Toute la culture vise à rendre le travail abstrait, on veut la forme travail, mais pas le contenu, pas la sueur et la peine; on veut les études pré-mâchées ; si on ne réussit pas, c'est la faute au prof, n'est-ce pas. Le vice français commence jeune. C'est le vice de la perte du sentiment de réalité, le vice du penser faux, de la tchatche « café du commerce », de la surestimation personnelle, de la disparition des sanctions.
Le maître à penser de la France, c'est Rousseau, le fameux Jean-Jacques; c'est lui qui l'a engrossée de ses mythes fondateurs.
Du mythe de l'égalité qui détruit toute récompense et toute nécessité de l'effort, le mythe du bon sauvage qui fait encore les soirées des écolo-malthusiens, le mythe du contrat social qui sert de marche-pieds aux petits chefs avides de pouvoir politique. Le tout enrobé dans les bons sentiments, dans la compassion, et bien sûr l’égoïsme propre aux enfants. Rousseau ne sait pas ce que c'est que travailler, toute sa vie, il a été gigolo, homme entretenu, déjà fonctionnaire socialiste. Il a été incapable de fonder une famille, il a abandonné ses enfants. Il a trahi ses amis ou volé leurs idées. Il n'a jamais réussi à dépasser le stade des partageux et pour cause, il n'a pas compris que la richesse ne tombait pas du ciel; que cela se créait par l'industrie, par le savoir-faire. Pour lui, la richesse c'était la terre, et si les uns en avaient, c'est que les autres n'en avaient pas, d'où son imbécile concept de l'injustice.
Vous voyez, le mal vient de loin, la dégénérescence et le déclin trouvent leurs racines dans l'histoire, dans les idées et conceptions fausses, idées et conceptions que les autres, les étrangers, n'ont pas. Allez discuter avec les Chinois; ils auront l'impression que vous venez de la planète Mars. La France viole toutes les règles de bon sens qui feraient, si elles étaient respectées, qu'elle pourrait être prospère.
Encore maintenant, dans la crise de surendettement, crise de sur-jouissance égoïste d'une génération privilégiée, elle veut s'endetter plus, charger la barque des générations futures. Elle nie le sacrifie de ceux qui ont donné leur vie dans les guerres, de ceux qui ont fait la grandeur passée et construit le capital qu'ils croquent allègrement, elle distribue les droits « en veux-tu, en voilà » à ceux qui votent, au mépris des droits de ceux qui ne sont pas encore nés. Comment croître, comment s'élever, quand on piétine les sacrifices des anciens, quand on nie le besoin des efforts présents, quand on bafoue les promesses que l'on doit à l'avenir ?
C’est l’inculture historique de Hollande qui l’a fourvoyé dans une idéologie pernicieuse à la république; cette lubie qui n’a fonctionné nulle part, illumine encore, mi-sincères, mi-sceptiques, la plupart des socialistes français; c’est si facile et rentable de se reposer sur une chimère qui endort si régulièrement les gogos, qui ne croyant à rien, sont prêts à tout gober! la France coule parce que l’arrogant Hollande ne veut pas sombrer tout seul. Et plutôt que de renoncer à ses idées fausses, il cherche des responsables de sa débâcle: la Suisse et sa fiscalité, les USA et leur dollar, l’Allemagne et son orthodoxie économique: il est bien l’héritier de ces révolutionnaires qui préféraient couper des têtes plutôt que de réfléchir aux conséquences de leurs utopies. Ouvrard disait à Napoléon : «Faites-moi de bonne politique et je vous ferai de bonnes finances», ce n’est pas la voie des socialistes qui attendent, en regardant passer les trains, que la croissance française se réalise toute seule ou soit financée par l’Allemagne !