Les titres : Fiscalité / Conseil de Paris : le Noël des associations – Société/ Espionnage : 22 000 personnes sur écoute – Economie / Nucléaire : risques de coupure d’électricité ? – International / Birmanie : la minorité Rohingyas prise pour cible
Cap sur l’Elysée
J-1 avant la fin des dépôts de candidature pour participer à la primaire de la gauche. La Haute autorité de la primaire les validera – si elles sont conformes – 2 jours plus tard, le 17 décembre, au scrutin. L’occasion de faire un tour d’horizon complet de tous les prétendants à l’investiture socialiste.
Qui sont donc les participants de la primaire de la gauche – pardon, de la Belle Alliance populaire… des 22 et 29 janvier 2017 ? Quatre candidats – Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon – occupent les écrans majoritairement, toutefois… d’autres personnalités plus confidentielles ont décidé d’être dans la course. En fin de semaine dernière, Marie Noëlle Lienemann a renoncé à se présenter. Pour elle, il était crucial que la ligne Valls-Hollande soit contrée par d’autres candidats et elle considère que Benoît Hamon et Arnaud Montebourg remplissent ce rôle. Pour autant, la sénatrice socialiste n’a pas décidé de se ranger derrière un des deux anciens ministres.
Dans le même temps, la radicale de gauche Sylvia Pinel pourrait décider de s’inviter à la primaire. D’abord partie pour conquérir directement l’Elysée, les sondages qui la créditaient d’à peine 0,5 % et le renoncement de François Hollande l’ont sans doute convaincue de se ranger au scrutin tant souhaité par la majorité… En effet, pour avoir un ministère ou un bon poste, mieux vaut être un bon élève. Sont également dans la course Gérard Filoche, et Jean-Luc Bennhamias. Le premier, ancien inspecteur du travail reproche à François Hollande le bilan de son quinquennat et appelle l’exécutif à mener une politique de gauche pour les quelques mois qu’il reste. Dans la primaire, il souhaite incarner un renouveau social et affirme sans fard qu’il méprise Emmanuel Macron… Gérard Filoche ne mâche pas non plus ses mots au sujet du Parti Socialiste dont il dresse un bilan catastrophique, considérant que les socialistes ne sont plus que quelques dizaines de milliers.
Jean-Luc Bennhamias, président du Front démocrate veut quant à lui moderniser et rajeunir la démocratie française… vaste programme. Parmi ses propositions en pagaille, le revenu universel, des emplois zéro charge pour les TPE et PME en lancement, la limitation de l’âge des candidats à une élection. L’ancien journaliste appelle à un renforcement et à un respect strict de la laïcité imposée par la loi de 1905. Il s’inscrit donc dans une forme d’alternative sociale avec des relents écologistes.
Côté éléphants du parti socialiste, Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, et Benoît Hamon vont devoir la jouer fine pour sortir les marrons du feu… L’affaire ne sera pas mince, mais les candidats se connaissent bien… et pour cause, ils étaient tous ministres en même temps, sous Jean-Marc Ayrault.
Se détacher de la catastrophe nommée “Hollande” quand on était son ministre, c’est le défi qu’ont décidé de relever quatre des candidats à la primaire. L’ancien Premier Ministre est sans doute celui qui aura le plus de travail pour parvenir à se défaire du bilan de François Hollande qui lui collera à la peau, à raison. Après 4 ans et demi passés avec le président de tous les naufrages, il sera difficile de ne pas être tenu pour responsable du fiasco… Son dynamisme et son omniprésence auront d’ailleurs du mal à rendre crédible ses excuses, car à la différence d’un Fillon sous Sarkozy, on imagine mal un Valls victime de Hollande. L’ancien maire d’Evry est soutenu par quelques ténors du parti et du gouvernement, notamment Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Marie Le Guen, Jean-Jacques Urvoas, mais aussi Harlem Désir et Jean-Vincent Placé. Manuel Valls est souvent critiqué pour sa dureté, bien illustrée par ses utilisations récurrentes du passage en force nommé constitutionnellement 49.3.
Vincent Peillon, le dernier “gros” candidat à s’être déclaré officiellement, incarne quant à lui l’aile socialiste proche de Martine Aubry, laquelle dément l’avoir poussé à se présenter… pourtant, l’ancien ministre de l’éducation nationale incarne bien le petit caillou dans la chaussure à talonnettes de Manuel Valls. D’ailleurs, le candidat récemment déclaré ne s’est pas gêné pour s’occuper de son ancien Premier Ministre. Lors d’un entretien, il a fustigé la politique menée par Valls, lui reprochant d’avoir méprisé Bayrou en 2012 alors qu’il avait appelé à voter Hollande, le tout en dénigrant aussi l’aile gauche des socialistes. Pour Peillon, il est impossible de gouverner sur une base aussi étroite et il compte bien le faire savoir… sans doute en partie grâce aux appuis de son épouse, Nathalie Bensahel, rédacteur en chef adjoint au Nouvel Obs. Chantre de la théorie du genre, Vincent Peillon a réussi à crisper les défenseurs de la famille tout au long de son ministère… Il avait notamment produit une note à l’intention des chefs d’établissements scolaires pour convoquer les parents qui refusaient qu’on enseigne cette idéologie à leurs enfants. Pour parfaire le tableau, le fils de Vincent Peillon, Elie, avait gratifié ses amis sur Facebook d’un message considérant qu’il fallait “pendre ces connards de manifestants de la Manif pour Tous en place publique” ! fin de citation… Une preuve de la bonne éducation du chérubin. Fier de se dire lassé par le jeu politique, Vincent Peillon aime se dire blasé mais revendique la nécessité de remettre une dose d’humanisme dans le socialisme. Il affirme être le candidat de l’éthique politique… et se veut le contradicteur du débat identitaire… Un sacré programme.
A gauche de cette primaire, Arnaud Montebourg. Ancien ministre du redressement productif, son côté débridé joue en faveur de son capital sympathie. Arrivé en 3e position au premier tour de la primaire de 2011, derrière Martine Aubry et François Hollande, il est un concurrent sérieux pour Manuel Valls, lequel n’avait recueilli à ce moment que 6 %. Ses deux ans et demi passé comme ministre du quinquennat Hollande ne lui porteront pas préjudice en raison de son départ mouvementé… présenté comme une porte claquée au visage du gouvernement. Par ailleurs, ses fonctions ont été prises au début du mandat et depuis… le bilan s’est fortement alourdi, ce qui permettra sans doute d’oublier son action… ou son inaction de ministre. Grand défenseur médiatique du “Made in France”, un concept qui séduit les Français, Arnaud Montebourg aime les coups de gueule théâtralisés. Il est soutenu par sa compagne actuelle, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture en même temps que lui.
Pour finir, dernier candidat en lice, Benoît Hamon. Lui aussi passé par la case ministère, il a rapidement fait entendre une voix discordante dans la majorité. Incarnant lui aussi une aile gauche des socialistes, il a parfois incarné la bronca des frondeurs contre l’action menée par François Hollande. Peu médiatisé, Benoît Hamon semble souffrir du peu de moyens qui lui sont offerts pour mener une véritable campagne… Il sera d’ailleurs à Paris pour sa première grande réunion ce mercredi soir dès 20h dans le gymnase Japy dans le XIème arrondissement… Après la validation des différentes candidatures, le 17 décembre… il faudra attendre le 12 janvier pour le premier débat entre les candidats… des débats sans doute animés, malgré les incantations en faveur de l’unité…
A droite, François Fillon constitue petit à petit ses équipes de campagne… Il a annoncé ses choix mardi soir devant les députés les Républicains. Patrick Stefanini et Sébastien Lecornu, directeur de campagne et directeur de campagne adjoint communiqueront officiellement jeudi à 11h. D’autres nominations arriveront plus tard jusqu’à début janvier.
Le plan de bataille se dessine pour François Fillon. Si rien n’est encore officiel jusqu’à l’annonce par les directeurs de campagne jeudi, les premières nominations ont déjà fuité dans la presse. 6 porte-parole seront aux côtés du candidat Fillon. D’abord trois proches avec Florence Portelli, le maire de Taverny, Isabelle Le Callenec, députée d’Ille-et-Vilaine et David Lisnard, le maire de Cannes. Thierry Solère, le président de la haute autorité de la primaire les rejoindra. Un poste devrait aussi être réservé pour un centriste, dont François Fillon a rencontré l’équipe dirigeante mardi matin. Le juppéiste Benoist Apparu, député maire de Châlons-en-champagne, est également de la partie.
Une cellule stratégique consacrée à la riposte face au PS et au Front National va également être établie pour contrer efficacement le discours de l’opposition. François Fillon pourrait dans ce cadre compter sur Eric Ciotti, soutien de Sarkozy pendant la primaire et d’une fidèle, Valérie Boyer, députée des Bouches-du-Rhône. Le poste clé de trésorier pourrait être occupé par un ancien conseiller de François Fillon, Vincent Chriqui, le maire de Bourgoin-Jallieu en Isère.
Pour faire évoluer le programme de la primaire en programme présidentiel, l’équipe initiale avec François Bouvard, l’ancien directeur de Mc Kinsey et Serge Grouard, député du Loiret seront rejoints par Eric Woerth, soutien de Sarkozy, et du juppéiste Hervé Gaymard. L’équipe sera peaufinée jusqu’à début janvier… La prochaine étape consiste à trouver un QG de campagne puisque le bail des locaux actuels, boulevard saint Germain, arrive à échéance à la fin du mois de décembre.
C’est le moment de retrouver notre rubrique du mercredi, Cap santé. Ce soir, Gérard Delépine revient sur les complémentaires santé.
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Et voilà, Cap sur l’Elysée c’est terminé. Tout de suite, retrouvez Olivier Frèrejacques pour le reste de l’actualité, quant à nous, on se retrouve jeudi ! Bonsoir.
Fiscalité / Conseil de Paris : le Noël des associations
Anne Hidalgo arrose les amis ! Du 12 au 15 décembre, le Conseil de Paris délibère sur des centaines de milliers d’euros d’aides publiques aux associations. Contribuables Associés a listé les pires subventions accordées par le maire de la Capitale. Pierre Bergerault
Le clientélisme règne à Paris. Depuis lundi et jusqu’à jeudi, le Conseil de Paris se prononce sur 553 projets de délibération. Alors que le maire de la Capitale se plaint de la baisse de dotation de l’Etat, Anne Hidalgo a versé 310 millions d’euros de subventions de fonctionnement à plusieurs milliers d’associations en 2015, soit 8 millions de plus qu’en 2014. L’association SAFE prend la première place. L’organisme va bénéficier de 25 000 euros pour installer des distributeurs de seringues à l’usage des consommateurs d’héroïne et de crack et 15 500 euros pour une étude sur “les pratiques et sur les prises de risques des usagers injecteurs de drogues”. Vient ensuite l’association “L’impossible” et ses 23 000 euros pour permettre aux prisonniers de fabriquer des objets sonores. L’objectif est de permettre l’expression, la réflexion et la verbalisation des questions liées à son identité et sa place dans la collectivité. Les gardiens de centres pénitentiaires se réjouiront !
Parfois les subventions accordées ne profitent même pas aux Parisiens. C’est le cas des 4 000 euros versés à l’association “Lire en Afrique” pour la création d’une bibliothèque dans le centre culturel de Grand Yoff à Dakar au Sénégal. Dans la même veine, l’association “Ayyem Zamen le temps de jadis”, recevra 20 000 euros pour aider les personnes immigrés très âgées et très isolées, de nationalité française, ou non… afin de les accompagner vers les structures adaptées.
Evidemment, il y a aussi les subventions à caractère écologique. L’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix va recevoir 10 000 euros pour planter des graines issues d’arbres ayant survécu au bombardement d’Hiroshima dans l’espace public parisien… on peut espérer qu’ils parviennent à pousser. Le président, l’ex maire communiste d’Aubagne, Daniel Fontaine avait été condamné à rembourser 4 500 euros sur un voyage à New-York financé par ses administrés. Gageons que pour le prix, il en avait profité pour casser une petite graine.
Cerise sur le gâteau, 2 ans après avoir été félicité par Transparency International France, la mairie de Paris va verser à l’organisme 6 600 euros pour sensibiliser les citoyens “aux dangers et aux conséquences de la corruption”…
Le chargé des relations publiques de Contribuables Associés, Benjamin Izarn, revient sur l’évolution du clientélisme dans la Capitale.
Entretien avec Benjamin Izarn
Rappelons que lors des 9 à 10 réunions annuelles du Conseil de Paris, une délibération sur deux sert à attribuer des subventions.
Société/ Espionnage : 22 000 personnes sur écoute
Plusieurs milliers de personnes espionnées depuis un an sur le territoire français ! La CNCTR, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, le gendarme des services secret, a dévoilé son premier rapport d’activité, mardi. Les demandes d’écoutes concernent très majoritairement les suspicions de terrorisme et la criminalité en bande organisée.
Entre le 3 octobre 2015 et le 2 octobre 2016, 22 000 personnes ont été espionnées par les services français. Pour cela les techniques sont multiples, l’espionnage passe notamment par l’obtention des fadettes : des factures détaillées mensuelles que les opérateurs téléphoniques adressent aux clients, mais aussi avec la sonorisation ou l’installation de moyens vidéo dans les domiciles. Le rapport révèle que près de 10 000 personnes ont été surveillées au titre de la prévention du terrorisme. La CNCTR ajoute également que les demandes des services portant sur des affaires de terrorisme se sont accélérées depuis janvier 2015 dépassant les demandes portant sur la criminalité et la délinquance organisées dont le total est inférieur à 6 000.
Les plus de 6 000 cas de surveillance restants concerne des individus soupçonnés de porter atteinte à l’indépendance nationale. Ces chiffres révélant le nombre d’individus surveillés n’intègrent pas les demandes validées par la CNCTR des accès aux données de connexion en temps différé. Sur ce type de demandes, la Commission a traité près de 50 000 demandes en un an, soit une augmentation de 14 % par rapport à l’exercice précédent. La Commission a également été saisie de 8 500 demandes “d’interception de sécurité”, autrement appelées écoutes téléphoniques, soit environ 10 % de plus que l’année précédente. Le rapport fait donc état d’une augmentation significative de la surveillance mais manque d’éléments de comparaison au niveau international et n’est que partiel puisque limité par le Secret Défense.
Economie / Nucléaire : risques de coupure d’électricité ?
Y-a-t-il un risque de devoir passer le réveillon aux chandelles… ? Non, assure EDF et RTE, le leader de la production d’énergie français et l’entreprise chargée du transport de l’électricité… Oui, assurent des experts indépendants. En cause, le parc nucléaire, en partie à l’arrêt forcé pour contrôles et vérifications… Enquête Natasha Koenigsberg
Un foyer sur trois se chauffe à l’électricité, en France ;. une situation inédite en Europe, nous sommes les plus mauvais élèves sur ce sujet.. En Suisse, par exemple l’utilisation des radiateurs électriques comme moyen de chauffage principal d’un appartement ou d’une maison sera interdite dans moins de 6 ans… Seulement voilà, la France est aussi le pays le plus nucléarisé au monde.. .plus des deux tiers de l’électricité que nous consommons proviennent de l’atome.. C’est le prix à payer pour notre fameuse “indépendance énergétique”, pour ne pas trop dépendre de la fluctuation des prix du pétrole et du gaz, comme certains de nos voisins…
Le problème, c’est que le parc nucléaire français est à bout de souffle… Certaines centrales ont plus de trente ans, et il a fallu qu’EDF négocie avec l’Etat, et l’autorité de sûreté nucléaire pour les faire tourner dix ans de plus, en échange de travaux de remise en état
Résultat, voici encore quelques semaines, un tiers du parc nucléaire français était à l’arrêt, dont une large partie, à l’arrêt forcé, c’est à dire qu’il n’avait pas été planifié mais imposé.. L’autorité de sûreté nucléaire exigeant de réaliser des tests de conformité sur certains équipements stratégiques. En cause, une immense fraude dont Areva et EDF se sont rendus coupable pendant des décennies : des employés des deux entreprises, de leur propre autorité ou sur ordre, une enquête le déterminera, ont falsifié des documents de certification, afin de masquer des défauts sur les générateurs de vapeur.. une pièce centrale dans la production d’énergie nucléaire..
La semaine dernière, l’autorité de sûreté nucléaire a autorisé EDF à redémarrer plusieurs centrales, ce qui éloigne le spectre d’un risque de coupure… mais si la température devait chuter durablement dans les prochaines semaines, les voyants passeraient à nouveau au rouge chez l’énergéticien, et chez RTE, en charge du transport de l’électricité en France… Le pic de consommation dans l’Hexagone se situe en fin de journée.. quand les Français rentrent du travail… Si, à cette heure là, les températures sont déjà négatives, il faudra prendre des mesures exceptionnelles… EDF peut d’abord demander à des entreprises grosses consommatrices d’électricité de se débrancher du réseau contre versement d’une soulte ;.. elles ont 5 secondes pour le faire… En deuxième recours, la tension électrique sur le réseau peut être diminuée de 5 % : tous les appareils électriques tolèrent de fonctionner avec une tension légèrement plus faible, mais cela permet d’économiser 4 000 mégawatts, soit l’équivalent de 2 centrales nucléaires.. Ce n’est qu’en dernier recours que des coupures seront décidées..
Ce n’est surement pas un hasard du calendrier si EDF vient de sortir une application mobile appelée Eco2Mix, permettant de visualiser en temps réel la consommation électrique en France et dans sa région, mais aussi de donner des conseils pour faire facilement des économies d’électricité chez soi.. les appareils en veille et autres chargeurs qui restent branchés sur une prise représentent à eux seuls plus de 10 % de notre consommation électrique…
International / Birmanie : la minorité Rohingyas prise pour cible
La Birmanie se dirige-t-elle vers un génocide ? A l’Est du pays, une déferlante de violence frappe l’ethnie Rohingyas. Accusés notamment d’avoir tué 9 militaires birmans en octobre, les Rohingyas sont aujourd’hui chassés de l’Etat d’Arakan par la population et par l’armée. Thibaud Bastide
Y-a-t-il un nettoyage ethnique en Birmanie dans l’Etat d’Arakan. La population visée est celle de l’ethnie des Rohingyas, minorité musulmane de 800 000 personnes sur un territoire largement bouddhiste. 30 000 personnes ont été déplacées dont 20 000 ont déjà quitté le pays pour le Bangladesh voisin dont ils sont originaires. Les autorités birmanes refusent l’accès aux ONG ce qui participe à la confusion.
C’est l’attaque d’un poste frontière au nord de l’Etat d’Arakan, le 9 octobre dernier qui a mis le feu aux poudres. 9 soldats de l’armée birmane ont alors été tués et l’attentat a été attribué à un groupe terroriste Rohingyas. D’autres épisodes de violences avaient préfiguré ce scénario dramatique. En 2012, une jeune bouddhiste avait été violée et tuée par des membres de cette minorité musulmane, entraînant la condamnation à mort de 2 rohingyas ainsi que des émeutes.
Pour l’instant, le gouvernement birman et son leader Aung San Suu Kyi font la sourde oreille aux appels de l’ONU. Pour la responsable, la situation est “sous contrôle” et la communauté internationale doit “cesser de nourrir les feux des ressentiments”. Une position qui inquiète les instances internationales qui ont pourtant largement contribué à l’accession au pouvoir d’Aung San Suu Kyi. Celle-ci souhaite instaurer une démocratie en Birmanie tout en préservant les prérogatives d’un Etat central fort et pour cela elle doit composer avec les différents Etats autonomes mais aussi avec la junte militaire qui reste un véritable contre pouvoir. Dans cette optique, celle qui est surnommée “La Dame” protège systématiquement l’ethnie majoritaire birmane dont elle est issue.
Si les récentes exactions des Rohingyas ne sont pas systématiquement authentifiées, les violences peuvent être cherchées dans l’histoire de cette minorité. De 1824 à 1826, la minorité avait soutenu l’armée britannique dans sa conquête birmane. Un soutien qu’elle accordera encore à la couronne en 1948 juste avant l’indépendance du pays. Dès lors, les Rohingyas sont considérés comme des traîtres et font l’objet d’un traitement défavorable par la population birmane et par l’armée. Loin de l’image sympathique qui leur est prêté en occident, les moines bouddhistes participent largement aux violences à l’encontre de cette minorité. Pour l’instant les Nations-Unis refusent d’utiliser le terme de génocide et lui préfère le plus pudique “nettoyage ethnique” pour ne pas froisser l’Etat birman. La reconnaissance d’un génocide impliquerait en effet une responsabilité politique et juridique du pays…
L’actualité en bref
L’avocat Gilles-William Goldnadel saisit le CSA pour sanctionner France Inter. Pour le chroniqueur de la radio, Pablo Mira :”Trump est le candidat qui redonne aux Américains l’espoir, l’espoir qu’il soit assassiné avant son investiture”. L’avocat dénonce ces humoristes de gauche, dont le rire est à sens unique et qui se servent de l’humour comme alibi pour faire passer leur rage contre le suffrage universel. La saisine a été effectuée le 21 novembre au nom du Collectif des Usagers des médias du Service Public de l’Audiovisuel.
Les nationalistes macédoniens vainqueurs d’une courte tête. Dimanche, l’Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure, membre du parti populaire européen, l’a emporté aux élections législatives avec plus de 38 % des voix, contre 36,6 % pour son rival social-démocrate. Le parti de Nikola Gruevski dispose maintenant de la majorité des sièges au Parlement et doit former une coalition gouvernementale. De son côté, l’Union sociale-démocrate de Macédoine ne reconnaît pas sa défaite et dénonce des irrégularités.
Fin de règne pour Wonder Woman ! Le super-héros avait été choisi par l’ONU pour promouvoir l’émancipation des femmes ce qui avait déclenchée une tempête de protestation. Une pétition, signée par près de 45 000 personnes, a été lancée contre l’héroïne. L’image actuelle du personnage, celle d’une femme blanche à forte poitrine, ne correspondrait pas au message initialement souhaité. L’ONU n’a pas justifié les raisons qui l’ont poussée à écourter la mission de Wonder Woman.
Attaque à la Trump Tower de New-York ! Lundi soir, un individu de 19 ans, armé d’un couteau et de pétards, a tenté de pénétrer dans la Trump Tower, lieu où réside le président élu. L’homme a été interpellé et inculpé. On ignore quelles étaient ses intentions. Mercredi dernier, le chauffeur d’un camion avait déjà été arrêté alors qu’il tentait de forcer le passage sur la 5e Avenue, interdite aux camions depuis l’élection. Il a été accusé de comportement dangereux et de désobéissance à un policier, mais il n’avait d’après lui que l’intention de gagner du temps, ignorant les restrictions à la circulation.
C’est la fin de notre édition ! Dans un instant, notre “Zoom” du jour. Ecrivain et critique littéraire, l’anticonformiste Romaric Sangars avait choqué le monde littéraire en publiant : “Suffirait-il d’aller gifler Jean d’Ormesson pour arranger un peu la gueule de la littérature française ?”. Il récidive en publiant son premier roman : Les Verticaux. Un beau vin subtil, corsé et revigorant pour chasser le spleen de l’hiver. Portrait d’un écrivain dandy et iconoclaste.
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Ce soir, retrouvez “Perles de culture”. Anne Brassié vous emmène voir les films “Premier Contact”, “Baccalauréat” et “La chute des hommes” de Cheyenne-Marie Caron. Elle recevra ensuite Mélisande Chauveau pour son ouvrage “Moi, Maria Callas” puis présentera “Les peintres de l’invisible”, le dernier livre de Laurent Dandrieu. Et tout de suite, une nouvelle chronique de la France de Campagnol avec Christian Combaz. Quant à nous, on se retrouve demain. Merci de votre fidélité,
Cet article JOURNAL DU MERCREDI 14 DÉCEMBRE 2016 : FISCALITÉ / CONSEIL DE PARIS : LE NOËL DES ASSOCIATIONS est apparu en premier sur TVLibertés - Nous, c'est vous.
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