La RTS ose tout !

post_thumb_default

La RTS ne trouve rien de mieux à faire que d’inviter pour la xième fois un militant fanatique déguisé en chercheur en sciences sociales, François Gemenne, le 20 septembre 2016. aux infos de la radio romande dès 7h35 : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/l-invite-du-journal/8011480-francois-gemenne-specialiste-des-flux-migratoires.html – voir aussi à ce sujet https://lesobservateurs.ch/2016/09/20/medias-nouvelle-technique-de-propagande-du-journalisme-militant/.

 

Voici une transcription résumée de cette interview (entre 2:44 et 15:53) :

François Gemenne : Il y a des solutions qui doivent être trouvées aux niveaux local et régional, mais je pense que la solution mondialisée doit également passer par des assemblées comme l’ONU. Je prends le cas de la crise actuelle, avec les réfugiés syriens [sic]. Ils arrivent par bateau faute de pouvoir prendre l’avion. Si on leur délivrait des visas humanitaires, ils pourraient prendre l’avion et arriveraient plus sûrement à destination. C’est aujourd’hui l’Europe qui est concernée, mais avant tout pour des raisons géographiques. Si les réfugiés pouvaient venir en avion, ils pourraient aussi trouver asile dans des pays comme les Etats-Unis, le Japon ou l’Australie. Le Canada délivre des visas humanitaires, c’est à peu près le seul pays à le faire de façon importante. Si d’autres pays suivaient l’exemple du Canada, l’Europe ne serait plus seule à faire face à ce problème.

Simon Matthey-Doret (3:40) : Sur quelle base et à qui donner ces visas humanitaires ?

FG : C’est un instrument qui existe déjà.  Tous les pays ont cette possibilité. Simplement ils ne veulent pas l’utiliser de peur de donner l’impression d’organiser l’arrivée des réfugiés. C’est catastrophique. On préfère laisser le chaos s’installer plutôt que d’essayer d’organiser les choses, simplement parce qu’on est tétanisé par l’opinion publique et par la montée des partis nationalistes d’extrême-droite.

SMD (3:48) : Est-ce qu’on pourrait faire ça ? Souvent ces personnes n’ont même plus de passeport.

[Commentaire : parce que, très souvent, ils l’ont jeté !]

FG : Personne ne prétend que c’est facile ou que c’est la solution miracle. Mais c’est une manière de rétablir des voies de passage sûres vers l’Union Européenne et les pays industrialisés. Il est certain que certains n’ont plus de passeport, ce serait un problème, certains n’ont plus de documents d’identité du tout, il est certain par contre que les ambassades pourraient en faire davantage. On pourrait imaginer qu’elles envoient des émissaires dans les camps pour aller tout de suite distribuer les visas humanitaires aux réfugiés [!!!], sans que les réfugiés doivent aller jusqu’à l’ambassade. Il est certain que ce n’est pas simple, mais je pense que ce serait un progrès par rapport à la situation actuelle.

SMD (6:00) : Et ça pourrait concerner combien de personnes ? Il y en a quasi des milliers par jour qui font cette route vers l’Europe occidentale. Combien pourraient être concernés par cette mesure des visas humanitaires ?

FG : C’est une question de décision politique. Potentiellement tout le monde pourrait être concerné par ces visas humanitaires.

SMD (6:25) : Même les réfugiés dits économiques ?

FG : Potentiellement oui, si on considère que le fait qu’ils fuient la misère et la pauvreté constitue une situation humanitaire qui peut leur donner [droit à] ce visa. C’est un choix politique à faire. Le Canada, par exemple, en a délivré 30'000. C’est au moins une façon d’éviter  à ces personnes de devoir prendre le bateau.

SMD (6:57) : Il y a la solution allemande, aussi, sur laquelle on est en train de revenir un peu. Ce fameux « Wir schaffen das », un million de personnes. Est-ce qu’on devrait faire comme Mme Merkel, décider sans l’avis du peuple, s’inscrire dans une perspective historique, quitte ensuite à revenir sur ses décisions ?

FG : Je pense que l’erreur d’Angela Merkel a été de penser qu’elle pouvait agir seule et qu’elle pouvait convaincre les autres Etats européens d’agir à sa suite. Je continue à penser qu’Angela Merkel a fait ce qu’il fallait faire.

SMD (8:21) : Il y a l’opinion publique, on doit en tenir compte. Ce week-end, à Berlin, il y a eu un coup de bâton démocratique, avec la montée du parti d’extrême-droite Alternative für Deutschland [qui a devancé le parti d’Angela Merkel : https://lesobservateurs.ch/2016/09/20/incroyable-percee-de-lafd-a-berlin/ , comme il l’avait fait peu avant en Mecklembourg-Poméranie occidentale : https://lesobservateurs.ch/2016/09/04/allemagne-lafd-parti-anti-migrants-enchainent-succes-passe-devant-parti-de-merkel/ ].

Quand on est un dirigeant, même Mme Merkel, est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? C’est une période qui, même si elle n’est pas totalement comparable au début des années 30, l’est quand même par certains aspects : est-ce que ça vaut la peine de jouer ce jeu-là ?

FG : Effectivement, les récentes défaites électorales d’Angela Merkel ne doivent guère inciter d’autres dirigeants à suivre sa voie. Je pense qu’il faut dire deux choses par rapport à cela.

(9:15) D’abord, sur les résultats conjoncturels des élections, il faut rappeler qu’Angela Merkel est en fin de troisième mandat, que ses pires ennemis sont à l’intérieur de son propre parti, et qu’il y a une forme d’usure du pouvoir. Je ne suis pas sûr que les défaites électorales sont uniquement des sanctions de sa politique d’accueil des réfugiés, même s’il est certain que cela a aussi joué un rôle et notamment dans la montée du parti d’extrême-droite AfD.

[Commentaire : c’est vrai, les défaites électorales du parti de Merkel ne s’expliquent pas à 100% par sa politique migratoire, mais seulement à 99% !]

(9:46) Deuxième point : je suis tracassé par le fait qu’aujourd’hui, de plus en plus de dirigeants sont à la remorque de leur opinion publique, sans plus du tout essayer de la façonner ou de la convaincre. L’opinion publique, ce n’est jamais qu’une agréation d’opinions individuelles. Le politique renonce à sa mission fondamentale quand il renonce à essayer de convaincre l’opinion publique dans la direction qu’il pense être la juste direction.

[Commentaire : Ce que François Gemenne dit là est très grave. En clair, une fois élu, le politicien s’assied sur la volonté du peuple – il n’est plus là pour servir ses électeurs, mais pour leur imposer son idéologie au moyen de la propagande !]

Aujourd’hui, l’agenda politique et médiatique est capturé par l’extrême-droite sur ces questions et les politiques se placent à la remorque de l’extrême-droite ; et plus on va dire que l’immigration est un problème et que la situation est intenable, plus les gens vont en être convaincus.

Dans cette crise, le pire entraîne le pire et c’est l’avalanche de propos xénophobes, y compris au sommet de l’Etat, qui va aussi entraîner des réactions xénophobes dans la population.

SMD (10:46) : Est-ce à dire que les populations qui vont accueillir les migrants n’auraient pas toujours leur mot à dire et qu’il faut que les politiques décident, et qu’on ne doit pas toujours consulter ?

FG : Il est évidemment important de consulter les populations lors des élections. Mais malheureusement le débat public sur ces questions reste irrationnel et passionnel et on a l’impression que les faits n’ont aucune prise sur le débat public. Moi, je milite depuis longtemps pour que le débat public puisse être informé par une forme de rationalité, par des faits et des chiffres précis.

[Commentaire : Un chiffre : il y a plus de deux milliards de pauvres dans le monde, selon l’ONU, or la pauvreté donne droit à un visa humanitaire, selon François Gemenne ci-dessus]

On discute aujourd’hui essentiellement sur la base d’idéologies, de perceptions, plutôt que sur la base de solutions rationnelles et pragmatiques. Tant qu’on ne retrouvera pas un peu de rationalité et de pragmatisme, on aura des débats irrationnels [sic] et une opinion publique qui pourra partir dans une dérive xénophobe parce que cette dérive sera alimentée par des propos tenus par des politiques.

SMD (12:12) : On pourrait vous objecter le déni de démocratie. En Suisse, il y a l’initiative, le référendum… Que dites-vous de l’exemple suisse ?

FG (12:50) : Je ne pense pas que le gouvernement par les sondages, comme on le voit aujourd’hui dans la plupart des pays européens, soit une forme de démocratie. Je ne pense pas que les sondages d’opinion soient un service que l’on rend à la démocratie.

SMD (13:00) : Mais je parle de votations bien réelles.

FG : Oui, mais je parle de l’ensemble des pays européens. La Suisse vote régulièrement et c’est quelque chose qu’il faut pouvoir respecter, mais il y a vraiment besoin que ces débats deviennent plus rationnels et plus pragmatiques. La question est migrations est maintenant instrumentalisée à des fins électoralistes et populistes.

SMD (13:36) : Je vous ai reçu il y a une année, vous parliez de l’ouverture des frontières comme de la seule chose à faire, parce que les migrants sont un flot, comme un flot aquatique, qui se joue des obstacles. Il y a quand même quelques pays qui ont fermé leurs frontières et qui ont obtenu quelques résultats, je veux parler du groupe de Visegrad, Hongrie en tête.

FG (14:03) : Je ne suis pas sûr qu’ils aient obtenu des résultats. Les réfugiés qui traversaient la Hongrie ne voulaient pas s’y installer. Le résultat, c’est que les réfugiés ne peuvent plus traverser la Hongrie et restent massés en Grèce, et l’incendie tragique du camp de migrants vient de le rappeler.

SMD : Cette nuit à Lesbos.

[Rappel : incendie allumé par les migrants eux-mêmes : https://lesobservateurs.ch/2016/09/22/lesbos-18-arrestations-apres-lincendie-camp-de-migrants/ ]

FG : Je continue à penser que l’ouverture des frontières est une solution pragmatique et rationnelle, parce qu’on reste aujourd’hui dans un schéma de pensée qui nous fait croire que l’on peut résister à l’immigration, et qu’avec des murs on peut empêcher les gens de venir, alors qu’on sait historiquement et sociologiquement que ce n’est pas le cas. Plutôt que d’essayer de résister à l’immigration, on ferait mieux d’essayer de l’organiser.

SMD (15:08) : L’histoire donnera raison à Mme Merkel dans quelques années ?

FG : Je pense que l’histoire reconnaîtra qu’Angela Merkel est une des plus grandes figures politiques que le continent ait porté au cours des 20 ou 30 dernières années.

SMD (15:36) : C’est un prix Nobel que vous nous annoncez, quasiment !

FG : Il me semblerait logique qu’elle reçoive un prix Nobel de la paix, oui.

[Ensuite (15:53), François Gemenne est interrogé pour commenter quelques articles de la presse suisse.]

 

[Cenator : Pourquoi la RTS invite-t-elle quotidiennement des gens de ce bord-là et pratiquement jamais des gens comme Alain Jean-Mairet, Mireille Vallette, Uli Windisch, Zemmour, Geert Wilders, ou encore ces spécialistes hongrois qui passent régulièrement à la TV hongroise et qui sont suffisamment polyglottes pour qu’il n’y ait pas de barrière de la langue ?]

Voir également un autre de nos articles sur le sujet, ici

Merci à Cenator pour la transcription

9 commentaires

  1. Posté par Icing le

    Et qui l’invite ? L’autre gauchiste fanatique de journaliste des matinales ! Même pas étonné

  2. Posté par Martin Leu le

    Il est affligeant de devoir faire toujours le même constat: s’agissant de manipulation des masses, la «RTS La Première» (vraiment ?) est une championne. De Simon Matthey-Doret le matin à Forum le soir, ce n’est que lavages de cerveaux. N’importe quel auditeur encore doué de sens critique – donc pas encore contaminé par la propagande effrénée du prétendu «service public» – peut le constater.
    Hélas…
    Tout récemment, la presse nous apprenait que «La station de radio de la RTS La Première est très appréciée des auditeurs. Elle diffuse deux tiers de son programme sous forme d’information et a la portée la plus forte parmi les radios en Suisse Romande.»
    Et qui affirme cela ? Un organisme nommé Publicom, qui affirme réaliser depuis 2013 une (attention au jargon !) «Etude représentative unique Single-Source intermédia par rapport à l’image de marque, à la prestation qualitative de la communication et de l’utilisation des médiamarques en Suisse.»
    Manifestement, ce que torche Publicom est parole d’évangile et il ne se trouve personne pour mettre en doute le contenu d’une telle «étude».

  3. Posté par Gaston Siebesiech le

    Le pédigré des spécialistes appelés à nous déinformer est bien cadré. Pas de grande surprise.
    La technique d’interview des journaleux est très bien huilée. Ils posent des question ou plutôt, ils suggèrent des questions sans trop y toucher et sont presque choqués de recevoir les réponses qu’ils attendaient! Une forme de prendre les gens pour des cons. Un des journaleux y ajoute un espèce de bégaiement quasi maladif étonné. Certainement des techniques d’interrogatoire de KGB, de la STASI ou de la CIA. Ces techniques, ces finesses sont probablement étudiées dans nos universités deviennent lassantes et grosses comme des maisons. Pas de hasard, de la systématique. La déinformation s’apprend.

  4. Posté par P. le

    Je suis quasiment certain que, aussi pragmatique et réaliste soit-il, ce M. Gemenne ferme sa porte à clé lorsqu’il quitte son domicile et qu’il n’y laisse entrer que ceux qu’il a invité.

    Et bien on doit en faire de même pour son pays si on l’aime. On ferme les frontières et on ne laisse entrer que ceux que l’on a invité.

    C’est ça le réalisme et le pragmatisme.

  5. Posté par jim Droz-dit-Busset le

    Très bons commentaires ci-dessus. Encore hier soir, la Tsr a bien sûr caché que le policier qui avait tiré sur un homme de couleur était lui aussi de couleur ! La déchéance de l’information n’a pas de limites, les journaleux-bobos ne sont plus à cela près ! C’est un véritable suicide organise des peuples occidentaux !

  6. Posté par phiulippe le

    La Radio Télévision socialiste commet un matraquage constant sur l’émigration, la meilleure solution c’est tourner le bouton. Les citoyens en ont marre. Goebels ne faisait pas mieux.

  7. Posté par Claude Haenggli le

    Réponse à la question: pourquoi la RTS invite-t-elle toujours ces gens ? Je prétends que c’est parce qu’ils appartienent, comme Madame Calmi-Rey et probablement beaucoup de journalistes de nos médias, à l’équipe Soros, ceux qui bénéficient de stages de formation, de subsides pour leur travail et peut-être même d’argent de la part de ce milliardaire, qui pour faire fructifier son capital veut un grand remplacement de population pour payer moins ceux que Hollande appelle les “sans-dents”.

  8. Posté par Christian Hofer le

    C’est un énorme mais indispensable travail que vous faites là Cenator. Merci.

    Ce genre d’individu est tout simplement criminel à l’égard des Européens. D’ailleurs, il n’y a aucun mot sur eux si ce n’est que ceux qui s’opposent à cette invasion sont des “extrémistes”.

    Alors que pour des colonisateurs européens, qui distribuaient des médicaments, construisaient des routes, des écoles et des hôpitaux, l’histoire a eu les mots les plus durs, ce simplet pense que les envahisseurs provenant d’Afrique et du Moyen-Orient, qui ne produisent rien, qui détruisent nos sociétés et agressent massivement sont une plus-value. On ne peut pas faire de raisonnement plus stupide et plus erroné. Bien entendu, il n’y a aucun mot sur la criminalité, sur l’islamisation de l’Europe, sur les caisses qui se vident, sur les zones de non droit. Il ne faudrait surtout pas évoquer la réalité pour cet énergumène qui se shoote à la rhétorique gauchiste la plus nauséabonde.

    L’histoire jugera en effet, à quel point Merkel a été la destructrice d’une Europe qui fonctionnait bien, dans laquelle il faisait bon vivre.

  9. Posté par Brélaz François le

    A Erbil au Kurdistan irakien, la France a un consulat qui délivre des visas qui permettent aux requérants d’utiliser la voie aérienne. Il s’agit de victimes de la guerre ou de chrétiens doublement victimes: de la guerre et des islamistes fanatiques.
    Je précise encore que la Suisse n’a pas d’ambassade en Irak.
    François Brélaz, membre du parti libéral-conservateur.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.