par Anne Lauwaert.
«Vamos a la playa oh, oh, oh, oh oh…»
« Avant » on n’allait pas en vacances. On travaillait tous les jours sauf pendant le repos dominical du Jour du Seigneur et les jours de fêtes, pour la plupart religieuses. Les clochers sonnaient les heures du travail et des poses (nous allions à l’école aussi le samedi matin).
En 1936, on a inventé les congés payés. Ensuite, il y a eu la guerre 40-45. Après, il y a eu une explosion de « fureur de vivre » (titre d’un film celèbre de 1955).
En 1950, le monde comptait 2,5 milliards d’habitants. Il fallait tout reconstruire. Il y avait du travail pour tout le monde. La créativité était en ébullition. La guerre avait tout raboté et c’en était fini du vieux monde de nos grands-mères avec leurs modes surannées. La jeunesse explosait comme un feu d’artifice.
Puisqu’on avait les congés payés il fallait en profiter et « partir », à la montagne, aux sports d’hiver, à la mer, partir ! « On the road » avec Kerouac en 1951, avec Charlebois en 1968. Partir au divertissement, rattraper le temps perdu.
Toute l’année à la chaine de montage de l’usine, mais l’été à la mer, «Cuando calienta el sol aqui en la playa…» (1962).
L’été à la plage, quand chauffe le soleil, c’est le flirt, l’amour libre, la joie de vivre, la dolce vita, Saint Tropez et la folie… Brigitte Bardot arrosée de pétales de roses depuis l’hélico de Gunther. Tout était possible, tout allait être de plus en plus et de mieux en mieux…
Les vacances à la Côte d’Azur, c’était une formidable opportunité pour l’économie. Tout le monde voulait la voiture, le camping, la musique, les disques, les vêtements, la mode été avec tous ses accessoires. Le tourisme, ce n’était plus les quelques familles riches à La Baule, Deauville ou Biarritz, mais, avec la popularisation, des milliers de personnes qui se déplaçaient et consommaient.
Et surtout l’ambiance de liberté de l’esprit et du corps : le maillot de bain, le bikini, le topless, les campings nudistes, l’île du Levant…
Le nudisme avait été réinventé par de riches intellectuels gauchisants. En 1900, un fils à papa anversois, achète une colline près de Ascona et y établit une communauté naturiste, nudiste, végétarienne et anti-mariage. Les intellectuels de pointe vont y défiler comme l’anarchiste Rafael Friedeberg, Hermann Hesse, Carl Jung, Erich Maria Remarque, Hugo Ball, Else Lasker-Schüler, Stefan George, Isadora Duncan, Carl Eugen Keel, Paul Klee, Carlo Mense, Arnold Ehret, Rudolf Steiner, Mary Wigman, Max Picard, Ernst Toller, Henry van de Velde, Fanny zu Reventlow, Rudolf von Laban, Frieda et Else von Richthofen, Otto Gross, Erich Mühsam, Karl Wilhelm Diefenbach, Walter Segal, Max Weber, Gustav Stresemann, Gustav Nagel… Voir aussi ici
À l’époque, la tuberculose faisait des ravages et ce n’est que vers la fin des années 40 qu’on trouvera des remèdes médicamenteux. Avant, les malades qui en avaient les moyens, faisait des cures de grand air et de soleil dans les sanatoriums surtout dans les montagnes suisses comme à Davos. L’héliothérapie connut son heure de gloire. On découvrit que le soleil synthétise la provitamine D qui fixe le calcium dans les os. Donc il faut du soleil aussi contre le rachitisme et l’ostéoporose.
Bref, dans les années 60, le soleil se démocratise et tout le monde doit être beau et sain et bronzé… On se baigne, on passe des heures couchés à rôtir sur les rochers… le dolce farniente au soleil… soleil, soleil… 1972.
Une autre bonne raison d’aller à la mer, c’est l’iode dans l’air qui active la thyroïde et lutte contre les déficits thyroïdiens : « Le crétin des alpes » et « Le goitreux du Valais »… (sic !). On va à la mer intentionnellement pour libérer les corps nus dans l’air, l’eau, la mer et le soleil. Bonheur des féministes : « Mon corps m’appartient ! »… Finis les corsets et les soutiens-gorge !
Puis, on a commencé à parler du « trou » dans la couche d’ozone qui nous protège du soleil, ensuite sont apparus les cancers de la peau… « Avec un mélanome, t’en as pour 6 mois… » Hé bien oui ! les excès sont néfastes et il a fallu apprendre à doser : pas de trop longues expositions, usage des crèmes solaires, lunettes, chapeaux et même se couvrir : T-shirt et shorts…
Pour des raisons de santé, on se dénude ; au stade suivant, pour les mêmes raisons de santé, on se rhabille ; ce qu’on n’avait pas prévu, c’est qu’on allait se rhabiller pour des raisons de religion…
(suite de l’article d’Anne Lauwaert demain sur EuroLibertés).
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.Cet article Plages : du naturisme au burkini (01) est apparu en premier sur Eurolibertés.
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