Je suis multiculturel. Né en Suisse, élevé en Algérie (pendant la guerre d'indépendance) jusqu'à mes 13 ans, revenu en Suisse à la fin de la colonisation et au début de la guerre froide, j'ai connu, avant d'avoir 20 ans, plus d'une culture
Je suis multiculturel. J'ai dormi dans des mosquées en Afghanistan, j'ai prié avec des mollahs dans des grottes du Pakistan (à l'époque de la guerre contre les communistes)... je me suis fait virer d'une église catholique, car protestant.
Et c'est parce que je suis multiculturel (et jamais "multikulti" comme disent les c...) que je veux que ces cultures vivent et prospèrent toutes.
Alors, me dit-on, où est le problème ?
Simple: une de mes cultures est celle de mes ancêtres helvétiques. Je l'aime bien. Aujourd'hui on me dit que la Suisse doit changer, "s'ouvrir"... qu'il ne faut pas avoir peur. C'est stupide. La Suisse est ouverte. Elle l'a toujours été. Ce que nombre de ses citoyens (y compris moi) aimeraient éviter, c'est la disparition de notre culture. Ce n'est pas de la peur, c'est un choix.
Si notre culture devait mourir, elle ne serait même pas remplacée par une ou des autres, que je connais et que je respecte, mais par le fameux "melting pot"
Cette culture-là, celle des multinationales économiques et politiques ne me plait pas.
Voyez-vous une différence dans l'arrogance, dans l'assurance d'être les seuls "justes", entre une communauté religieuse extrémiste, Monsanto, l'Union européenne ou Amnesty International ?
Ils agissent tous avec le même mépris des valeurs des autres. Ils ont la vérité, le droit... et surtout la puissance.
Ça, c'est leur multiculturalisme, le "multikulti".
Mon multiculturalisme à moi, c'est de respecter les mœurs des autres et de leur demander de respecter les miennes. (coup de chapeau à l'Arabie saoudite [que je n'aime pas, mais pour d'autres raisons], qui enjoint à ses ressortissants qui feront du tourisme au Tessin cet été à ne pas voiler leurs femmes et à traiter convenablement leurs domestiques).
Mon multiculturalisme à moi, c'est
- aimer aller à la rencontre d'autres peuples et discuter avec eux jusqu'à plus soif,
- lire avec avidité tout ce que les penseurs du monde entier apportent à la sagesse universelle (à l'exception, peut-être de ceux qui expliquent que les jupes courtes des femmes sont à l'origine des tremblements de terre),
- communiquer avec des amis inconnus des 5 continents grâce à internet et trouver chaque fois une source d'enrichissement,
- boire un verre entre amis - que ce soit au bistrot du coin ou sur ma terrasse - et refaire la Suisse, le monde et la culture, entre gens de bonne compagnie.
Ça, c'est mon multiculturalisme et, comme disent les Américains à propos de leur champagne, "méfiez-vous des imitations étrangères.
Frank Leutenegger, 22 juin 2016
Dommage que ce journaliste de RST soit retraité sa présence aurait peut-être pu contrebalancer la con…. régnant dans cette grande maison de gauchos
Je suis d’accord à 100% avec cette vision du monde, et j’encourage les gens à proclamer la leur sans censurer celle des autres.
Je souscris totalement ! D’ailleurs, le multiculturalisme (dans le sens benêt) ne peut pas exister ! Tout devient une espèce de mayonnaise insipide car tout se mélange pour ne former qu’UN ! Et c’est ce UN qu’ils appellent la diversité !!!
Et je préfère manger un tom yum kung ou un tom kha kai en Thaïlande ! C’est bien meilleur qu’à Lausanne ou Genève. Je préfère manger des pierogi en Pologne ou des accras aux Antilles…