Nos dirigeants continuent de surexploiter ce marronnier politique qu’est devenue la lutte contre le djihadisme. C’est en effet un combat qui semble mettre tout le monde d’accord. Manuel Valls vient donc de présenter un nouveau plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme.
50 nouvelles mesures, 80 mesures en tout qui doivent faire reculer le péril islamiste dans notre pays
Un mot d’ordre : prévenir, détecter, traquer la radicalisation. La prévention devrait se porter sur les milieux scolaires. Manuel Valls veut imposer un contrôle plus strict des écoles hors contrats et de l’éducation à domicile. Il propose aussi, je cite : « Une éducation aux medias, car elle est la meilleure arme contre le complotisme ».
Mise en place de psychologues labellisés, de nouveaux centres de déradicalisation, arrêt des aides sociales aux familles de djihadistes. Rien de révolutionnaire.
Un plan d’action qui semble oublier les causes profondes de la montée de l’islamisme dans notre territoire
A titre indicatif, aucune mention n’est faite de l’invasion de clandestins que connaît notre pays. Or les attentats de novembre à Paris ont montré que certains de ces clandestins représentaient une véritable menace islamiste.
Evidemment, aucun mention n’est faite du lien entre immigration et islamisme.
Un plan qui fait écho à celui de 2014 dont l’efficacité s’est révélée particulièrement faible comme le prouvent les attentats de janvier et novembre 2015
Et qui en plus d’être inefficace pourrait se révéler dangereux. La mise en place du principe et d’outils de contrôle plus stricts des écoles hors contrat par exemple pourrait vite dépasser le cadre de la lutte anti terroriste et mener à une mise sous verrou des derniers espaces de liberté de notre société.
Affligeant.
Il y a aussi le stage de poney en option ?
Un fois de plus, j’ai l’impression que l’on réchauffe une vieille soupe. La recette est celle de la théorie du changement illustrée par P. Kotter (Leading change” de John P. Kotter, Harvard Business School Press, 1996).
1. Créer un sentiment d’urgence.
On en a tellement bouffé (prise de la Bastille, attentat de Sarajevo, invasion de la Pologne, invasion du Kuweit, 11 septembre, Charlie Hebdo et tout le bataclan).
2. Former une coalition
Le front révolutionnaire, les “alliés”, l’axe du bien vs l’axe du mal, les “Je suis Charlie”, les “Même pas peur”.
3. Développer une vision
La “République”, un monde sans tyrannie […], la guerre contre le terrorisme (là, je crois que la créativité commence à faire défaut).
4. Communiquer la vision
Plus les médias s’y mêlent, plus les exemples sont évidents.
5. Lever les obstacles au changement
La Grande Peur, la guerre comme rouleau compresseur, Patriot Act, état d’urgence.
6. Démontrer des résultats à court terme
Les exemples peuvent être multiples et se situent à plusieurs niveaux, nomment dans un sentiment accru d’appartenance , de sécurité, d’ordre retrouvé, etc.
7. Ancrer les nouvelles pratiques dans la culture
La “République” comme référence admise d’organisation sociale, la “démocratie”, le droit de l’hommisme. Le choc des camps de concentration comme illustration du mal absolu. Une politique sécuritaire.
Si nous pouvions mettre en évidence ce constat, il serait plus difficile de nous resservir constamment la soupe.
ABE
Il n’y a qu’une méthode pour attraper le poisson djihadiste à l’aise dans l’eau des territoires perdus : vider le bocal, coxer l’affreux poiscaille et crac ! Tout le reste n’est que littérature de propagande.
Ce n’est pas avec des mots que l’on triomphe de tels maux, mais avec des armes et de vraies lois. Avec une volonté politique d’acier qui se moque de l’idéologie mortifère des “droits de l’homme”.
Alors Valls peut toujours causer et dépenser l’argent extorqué aux contribuables, l’ennemi civilisationnel ne peut que s’en gausser et poursuivre son oeuvre de mort.
Bon sang ! Quand allons-nous réagir ?