JOURNAL DU JEUDI 5 MAI 2016 : EDITION SPÉCIALE : À 1 AN DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

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Journal du Jeudi 5 mai 2016

Edition Spéciale / Les sondages à un an d’une élection

Edition spéciale pour ce jeudi de l’Ascension. A un an de l’élection présidentielle, retour sur 30 ans de sondages démentis par les urnes ! Alors que les enquêtes pour 2017 donnent François Hollande perdant pour un 2e mandat, quelle est la crédibilité de ces résultats ? Repartons en arrière. En 1980, un an avant la première élection du socialiste François Mitterrand, le candidat officiel de la droite, le président sortant Valéry Giscard d’Estaing est en tête dans les enquêtes Ifop avec 61 % contre 39 pour le candidat socialiste… La suite, vous la connaissez : François Mitterrand s’est imposé avec plus de 3 poins d’avance, 51 % contre 48…
Le 2e mandat mitterrandien était quant à lui présagé par les sondages puisqu’en 1987, il est déjà favori avec 56 % contre 44 % contre le RPR Jacques Chirac. La réalité ne fera pas mentir les intentions de vote mais les électeurs du candidat socialiste seront finalement moins nombreux avec un score de 54 % contre 46…
En 94, si la droite est donnée gagnante pour le siège élyséen, le candidat portant ses couleurs serait Edouard Balladur… Mais c’est finalement Jacques Chirac qui s’imposera face au socialiste Lionel Jospin avec 52 % contre 48 %…
En 2001, tous les sondages donnent Lionel Jospin gagnant alors qu’un tremblement de terre se prépare. Le 2e tour de la présidentielle de 2002 oppose Jean Marie Le Pen à Jacques Chirac, qui gagne – grâce à un matraquage anti FN – avec un score digne des dictatures africaines de 82 %.
5 ans plus tard, les sondages sont encore une fois anéantis par la victoire de Nicolas Sarkozy, donné pourtant perdant contre Ségolène Royal un an plus tôt… Un tableau inversé pour la présidentielle suivante avec un Nicolas Sarkozy sortant largement en tête dans les sondages pour finalement laisser l’Elysée au candidat socialiste François Hollande… Aujourd’hui, un an avant la future présidentielle dont le 2e tour se tiendra le 7 mai, le candidat socialiste est toujours donné perdant dans les enquêtes… un retard presque gage de victoire.

Edition Spéciale / La gauche éclatée

Dans la course pour garder la présidence, la gauche est morcelée, affaiblie par ses frondeurs à la manière de Christiane Taubira, démissionnaire de la place Vendôme. A l’opposé, les personnalités telles que Manuel Valls et Emmanuel Macron représentent un PS trop à droite pour une partie de l’électorat. Alors que François Hollande peine à se déclarer candidat et que de nombreux socialistes réclament une primaire à gauche, le PS apparaît divisé. L’extrême gauche, très présente dans la rue et les ZAD, ne relâche pas la pression sur les socialistes. Le Parti de Gauche parvient à obtenir des scores proches des 13 % dans les enquêtes d’opinion. Un chiffre non négligeable ne permettrant pas une qualification au second tour mais pourraient bien empêcher le PS d’avoir son ticket… Quoi qu’il en soit, le bilan du quinquennat Hollande devient un véritable boulet pour une future réélection. Loi Macron contestée et passée en force avec le 49.3, loi travail décriée et vidée de sa substance… la présidence socialiste peinera à laisser un souvenir concluant dans les esprits…
La présidence de François Hollande est également marquée par de nombreuses reculades dont l’Ecotaxe est l’une des démonstrations les plus probantes… En effet, de ses promesses de campagne, seule la loi Taubira aura vu le jour, et ce, pour couper définitivement les conservateurs déçus de la droite d’un hypothétique vote socialiste…
Les attaques terroristes à répétition sur le territoire ont traumatisé les Français de manière indélébile et les inconséquences politiques sur le terrorisme apparaissent comme des démonstrations de faillite du pouvoir. Dans ce cadre, s’ajoute la politique étrangère décriée de Laurent Fabius quant aux Proche et Moyen-Orients. Les accointances avec l’Arabie Saoudite et même avec les terroristes du Front Al Nosra ont mis à mal à de nombreuses reprises la paix dans la région… avec pour conséquence l’exportation des conflits sur notre sol et les vagues migratoires impossibles à endiguer pour l’Union Européenne. Dans la même veine, le conflit ukrainien fut un désaveu criant de la diplomatie, plaçant la France comme la soubrette états-unienne préférant tourner le dos à la Russie, malgré des conséquences économiques déplorables.
Pour parfaire cette présidence de tous les échecs, François Hollande aura également marqué les esprits avec ses frasques privées présentant maîtresses et favorites au gré de ses rendez-vous nocturnes… le tout dans un contexte économique difficile marqué par des taux de chômage record malgré les calculs hasardeux pour contrefaire les résultats… Un taux de chômage pourtant érigé par François Hollande en condition sine qua none de sa candidature pour la réélection.

Edition Spéciale / Une droite suspendue à la primaire

La droite en ordre dispersé ! L’UMP devenue Les Républicains peine toujours à se remettre de sa défaite de 2012. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy, loin d’avoir tenu les promesses d’un renouvellement tant attendu par la droite, a laissé la place au désordre et à un flou idéologique. La primaire dans un 1er temps appelée primaire de la droite et du centre ne verra finalement aucun candidat de l’UDI ou du Modem se présenter. L’UDI a préféré ne pas prendre le risque d’envoyer un candidat dont le score pourrait risquer de discréditer le parti en vue des négociations pour les élections législatives. Même sans le centre, la droite parlementaire a bien assez de candidats… voire même un peu trop. Aujourd’hui, ils sont 13 sur la ligne de départ : François Fillon, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Jean-Frédéric Poisson, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Hervé Mariton, Nadine Morano, Frédéric Lefebvre, Jacques Myard, Geoffroy Didier, Michèle Alliot-Marie et bien sûr Nicolas Sarkozy, même si ce dernier ne s’est pas encore déclaré officiellement.
Une liste qui en dit long sur les divisions que connaît le parti, en mal de repères et en désaccord sur à peu près tout les sujets. Les Républicains n’ont pas su profiter des incompétences du gouvernement socialiste pour reprendre la main. Pire, la droite s’est vue devancée par le FN aux élections européennes.

Le nombre de prétendants devrait cependant largement baisser à la fin de la période de dépôt des candidatures. En effet, plusieurs personnalités en course n’auront pas les parrainages suffisant, c’est-à-dire 20 parlementaires, 250 élus locaux et 2 500 adhérents. En septembre, il ne devrait rester que 5 ou 6 candidats. Les ralliements des candidatures ratées seront alors observés de près.
En attendant, c’est Alain Juppé qui est en tête de tous les sondages, suivi par Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Vient ensuite François Fillon qui fait une belle campagne et profite d’un large soutien d’élus : plus de 70 parlementaires contre 50 pour Alain Juppé et une trentaine pour Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Le scénario de candidatures multiples n’est pas à exclure. Dans une telle situation, pas sûr que la droite passe le seuil du 1er tour…

Edition Spéciale / M. Le Pen sur orbite ?

De son côté, le Front National n’a jamais été aussi puissant ! Enchaînant les victoires depuis l’élection présidentielle de 2012, le parti patriote continue son ascension avec le statut de 1er parti de France. Les sondages pour 2017 ont également de quoi réjouir Marine Le Pen donnée régulièrement gagnante au 1er tour, sauf face à Alain Juppé. Problème ! En France, le scrutin présidentiel se déroule en 2 tours et c’est bien là que le Front National aura des difficultés. Les excellents résultats aux 1ers tours des élections régionales de 2015 ont montré l’incapacité du FN à séduire plus de la moitié des électeurs aux seconds tours.
Pourtant, toutes les planètes sont alignées pour Marine Le Pen : la conjoncture d’abord, avec la crise économique et de l’emploi, la politique migratoire européenne mais aussi la cote de popularité de François Hollande historiquement basse. La division chez les Républicains n’est qu’un tremplin supplémentaire. En plus d’une actualité catastrophique qui permet au parti patriote de tirer son épingle du jeu, le Front National à la chance d’avoir un leader naturel en la personne de Marine Le Pen. Incontestée en interne, elle a su se placer au dessus des clivages idéologiques du parti et profiter de son retrait des média pour se placer en présidentiable.
Derrière cette dynamique et l’impression d’un succès presque assuré, une part d’ombre entoure le Front National. Tout d’abord la rupture avec Jean-Marie Le Pen après les provocations médiatiques de celui-ci. Les dissensions internes notamment entre le courant de Florian Philippot très “patriote républicain” et celui de Marion Maréchal Le Pen plus national conservateur sont de plus en plus apparentes. Le discours du député européen Sophie Montel ouvertement pro-avortement et féministe ouvre une nouvelle ligne de fracture au sein du parti.
Féminisme, avortement, sortie de l’euro… autant de sujets qui ne parlent pas aux électeurs dont les préoccupations principales sont le chômage et l’immigration. La question monétaire constitue en effet un frein auprès des milieux d’affaires tout comme la ligne très jacobine interventionniste prônée par Florian Philippot. A un an de l’élection présidentiell, le Front National croit entrevoir les portes de l’Elysée mais il reste encore un long chemin et probablement quelques changements de cap pour rêver plus grand…

Edition Spéciale / Les droites se cherchent une place

Dans la course à l’Elysée, également de nombreux candidats de droite… moins médiatisés. Pour la deuxième fois, Nicolas Dupont-Aignan se lance dans la course à la présidentielle. Crédité d’un score entre 4 et 7 %, le député-maire de Yerres dans l’Essone se présente comme le candidat ni système, ni extrême. En 2012, il avait recueilli 1,79 % des voix. Egalement sur la ligne souverainiste, le président de l’Union populaire républicaine, François Asselineau, se qualifie d’anti-américain et d’eurosceptique. Pour redonner à la France sa vraie personnalité, il milite notamment pour une sortie de l’OTAN. Une idée qui ne déplairait pas au général Didier Tauzin. Pour cet officier de l’armée de terre, l’Etat doit se concentrer sur ses missions régaliennes et instaurer une démocratie plus directe par référendum. De son côté, Carl Lang, ancien cadre du Front national et président du Parti de la France, souhaite incarner la droite nationale, celle des valeurs, face à une Marine Le Pen qu’il juge trop à gauche. Enfin, 28 ans après sa première tentative, le président du Mouvement écologiste indépendant, Antoine Waechter, a annoncé sa candidature. Son but ? Fédérer les écologistes rejetant l’alliance avec le Parti socialiste. A un an du scrutin, l’ancien député européen déplore l’absence d’un réel candidat défenseur de l’environnement.

 

 

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