Le cycliste qui distribue des livres aux enfants à la barbe des Taliban

Accéder à la littérature n’est pas aisé en Afghanistan, en particulier dans les zones reculées. Un homme a donc décidé d’enfourcher son vélo et de prendre son courage à deux mains, pour apporter des livres aux enfants vivant dans des villages isolés.

Saber Hosseini est un enseignant de la ville de Bamiyan, dans le centre du pays. C’est lui qui a lancé le projet "Kids Foundation".

« J’ai imaginé ce projet en octobre 2015. J’en ai parlé à des amis appartenant à des cercles littéraires, qui m’ont donné de l’argent et qui ont demandé à leurs amis vivant à l’étranger d’envoyer de l’argent également. J’ai commencé seul, en me déplaçant dans des villages éloignés de la province de Bamiyan, avec 200 contes pour enfants. Puis, j’ai trouvé des volontaires pour m’aider. On est désormais 20 et on a environ 6 000 livres.

On travaille comme une sorte de bibliothèque. Chaque semaine, on amène de nouveaux livres aux enfants et on reprend ceux qui ont été apportés la semaine précédente, pour les distribuer à des enfants d’autres villages. Certains adultes empruntent même des ouvrages un peu plus compliqués. Au début, je choisissais des livres très simples. Mais la plupart des enfants plus âgés sont désormais capables de lire des classiques. Par exemple, on a des versions simplifiées des livres de Victor Hugo, Jack London, Antoine de Saint-Exupéry, Samad Behrangi [un écrivain iranien] et Ferdowsi [un poète iranien].

À chaque fois que j’amène des livres aux enfants, j’essaie d’évoquer un sujet avec eux. Je parle surtout de l’importance de la paix, des dangers de la drogue et du besoin de tolérance entre les peuples ayant des croyances et des cultures différentes.

Mais ce travail n’est pas toujours simple non plus… Je reçois des menaces par téléphone. On me dit que je dois distribuer uniquement des livres islamiques, sous peine de lourdes conséquences. Par exemple, ma femme – qui m’aide dans ce projet – enseignait avant dans une zone reculée de la région. Mais elle a reçu de nombreuses menaces. Un jour, l’une de ses élèves l’a avertie que des membres de sa famille, qui sont des Taliban, avaient planifié de la tuer. Elle a donc quitté son emploi immédiatement…

Malgré ces difficultés, on veut continuer. Les enfants sont souvent victimes de la guerre ou encore de la violence domestique. Lorsqu’ils vont à l’école, c’est rarement un havre de paix, car beaucoup d’enseignants ne sont pas éduqués et ont recours aux châtiments corporels. Donc on veut continuer à apporter un peu de joie dans leurs vies à travers les livres. »

 

Source : observers.france24.com

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