La preuve par l’exemple du pays étranger est devenu le sport favori des élus des dernières entités souveraines d’Europe. Les Pays-Bas ont permis de fracturer le droit de la famille, le mariage, la filiation, peut-être un jour l’inceste (que Mme Widmer-Schlumpf veut bientôt “dépénaliser”) dans tous les pays voisins et ainsi de suite, le serpent se mord la queue, un Parlement finissant par prendre argument d’un exemple qu’il a inspiré ailleurs pour justifier d’une nouvelle réforme. Un pays tombe dans le panneau et voilà que l’effet de mode réclame qu’on l’y suive. Jusqu’ici la Suisse était plutôt un modèle de réserve prudente et de sagesse; ce n’est plus le cas.
Qu'il est loin le temps où d'aucuns espéraient encore nous faire croire que la Suisse, blottie contre le sein maternel et nourricier de l'Union européenne, eût été protégée de toutes les avanies que celle-ci s'est employée à lui faire subir depuis tant d'années. Puis il y eût le Luxembourg, Chypre, autant de reliques de nations où subsistait l'idée folle de gérer son système bancaire souverainement.
La Suisse existait par l'idée de résistance, on la mentionne aujourd'hui comme exemple d'abdication... Ainsi le chancelier autrichien Werner Faymann a-t-il admis que : « L’Autriche doit s’aligner sur la Suisse et le Luxembourg, dont le ministre des Finances s’est dit prêt à assouplir le secret bancaire. L’Autriche devrait participer à des négociations sur le secret bancaire ». Parce que même la Suisse a cédé, l'Autriche doit aussi le faire. L'on aurait pu espérer une voix à Berne disant que « puisque l'Autriche a tenu bon jusqu'ici, la Suisse doit aussi le faire », mais ce n'est jamais comme ça que cela fonctionne.
La pression de l’Europe sur l’Autriche à ce sujet « a suscité des débats parfois émotionnels à l’intérieur du pays », constate la presse locale.
Les déclarations de Faymann contredisent celles prononcées quelques jours auparavant par la ministre des Finances Maria Fekter, selon laquelle l’Autriche « ne bougera pas d’un millimètre » sur l’assouplissement du secret bancaire. On a oublié de préciser que, comme partout ailleurs, les grandes capitulations s'accompagnent toujours de promesses et de grandiloquence qui ne laisse dans les mémoires que le souvenir de s'être fait berner.
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