“Le verdict d’islamophobie sert aujourd’hui d’inquisition” Kamel Daoud

La polémique est née de deux textes publiés récemment par Kamel Daoud. Dans une tribune publiée fin janvier dans le quotidien italien La Repubblica et traduite dans Le Monde intitulée "Cologne, lieu de fantasmes", l'écrivain pointait comme ressort principal des agressions de Cologne le tabou du rapport à la femme dans les sociétés arabes, lié à la montée de l'islamisme. Une argumentation également développée quelques jours plus tard dans un article publié par le New York Times sur "la misère sexuelle du monde arabe".

Des textes qui lui ont valu une volée de bois vert. Un collectif d'anthropologues, sociologues, journalistes et historiens l'a notamment épinglé le 11 février dans Le Monde, en l'accusant de recycler "les clichés orientalistes les plus éculés" et d'"alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen, sous le prétexte de refuser tout angélisme".

"Que des universitaires pétitionnent contre moi aujourd'hui, pour ce texte, je trouve cela immoral parce qu'ils ne vivent pas ma chair, ni ma terre et que je trouve illégitime sinon scandaleux que certains me servent le verdict d'islamophobie à partir de la sécurité et des conforts des capitales de l'Occident et ses terrasses", rétorque aujourd'hui Kamel Daoud. "Le tout servi en forme de procès stalinien et avec le préjugé du spécialiste : je sermonne un indigène parce que je parle mieux des intérêts des autres indigènes et post-décolonisés." 

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