Criminels étrangers. Votation populaire du 28 février 2016. Edito de R. Koeppel, Die Weltwoche 14.1.201

 

Pommes volées

Raisons de la nécessité de l'initiative de mise en œuvre.

De Roger Köppel

À peine de retour de vacances, la propagande hystérique des associations économiques contre l'initiative de mise en œuvre de l'UDC accélère mon pouls au repos. De l'avis général, cette initiative nuirait à la Suisse et à son économie. Un conseiller fédéral appelle cela un «passage en force». Certains juges claironnent qu'ils n'appliqueront jamais cette initiative, même en cas d'adoption. La justice en guerre contre le législateur? À part moi, personne ne semble s'émouvoir de cette attaque frontale contre la séparation des pouvoirs.

Les critiques ont tort. La Suisse a un problème avec la criminalité des étrangers. Plus de sept détenus sur dix sont des étrangers, deux autres sur dix viennent très probablement d'être naturalisés.

Largement plus de la moitié de tous les délits graves, de l'assassinat, homicide, vol, viol jusqu'à la fraude à l'aide sociale, sont commis chaque année par des étrangers, bien que ces derniers ne représentent qu'un quart de la population suisse totale. Les étrangers sont ainsi nettement surreprésentés dans les réseaux qui tirent parti de la criminalité.

Autre sujet qui fâche: les requérants d'asile ne constituent que près de 0,6% de la population résidant en Suisse, mais ont commis 9% de toutes les violations du code pénal recensées entre 2011 et 2014. Personne ne comprend pourquoi une personne soi-disant persécutée enfreint les lois du pays qui a l'amabilité de lui accorder protection. Les demandeurs d'asile criminels discréditent les autres véritables réfugiés et, par conséquent, notre tradition humanitaire de l'asile.

Nous avons documenté dans Weltwoche à maintes reprises des cas de récidivistes étrangers qui pratiquent, avec une créativité presque admirable sans cesse renouvelée, l'art de violer la loi, sans pour autant être expulsés du pays comme c'était auparavant le cas. Depuis la suppression en 2006 du paragraphe sur l'expulsion du territoire, des juges indulgents ont toujours trouvé de nouveaux artifices pour garder dans le pays les grands criminels aux frais des contribuables. Des délinquants africains prennent nos prisons pour des centres de bien-être qui proposent des menus variés.

Une majorité de nos compatriotes en a assez. Le 28 novembre 2010, l'initiative sur le renvoi a été adoptée en dépit d'une contre-campagne massive des autorités. Cette initiative exige que les criminels étrangers, auteurs de certains délits graves, soient automatiquement expulsés. Il ne s'agit pas d'un postulat de la «souveraineté de la populace», comme vitupère avec arrogancel'Aargauer Zeitung, mais d'une question de bon sens.

Abstenons-nous de faire maintenant comme si le peuple ne savait pas en faveur de quoi il votait. L'initiative sur le renvoi qui prévoit l'expulsion automatique a été adoptée. Un contre-projet du Conseil fédéral et du Parlement, qui visait à en supprimer l'automaticité, a été rejeté par les urnes. Les électeurs ont décidé que les intérêts des victimes suisses devaient primer sur ceux des délinquants étrangers. La protection actuelle des criminels par notre justice est considérée par une majorité de citoyens comme disproportionnée. C'est la démocratie.

Le peuple a donc contrecarré ses représentants. Le Conseil fédéral et le Parlement refusent la mise en application. Le projet de loi adopté en mars dernier contre les voix de l'UDC contient de nouveau la clause élastique dite «de rigueur». Cette clause fournit aux juges un instrument qui leur permet de déclarer comme relevant de la clause de rigueur chaque affaire sans expulsion. C'est précisément cet arbitraire que rejetaient les électeurs.

L'initiative de mise en œuvre n'attente pas contre la civilisation, comme prétendu. Elle se contente de faire entrer en vigueur une décision prise depuis longtemps. Le juge fédéral Thomas Stadelmann (PDC) a affirmé dans un journal que l'automaticité de la peine sans examen au cas par cas signifiait pour la Suisse un retour aux conditions qu'a connues l'Allemagne sous Hitler. Sur quelle planète vit ce juriste? En cas d'excès de vitesse très graves ou de résidences secondaires dans les Alpes, la condamnation et la sanction sont depuis longtemps automatiques en Suisse, sans considération de la situation particulière – le Tribunal fédéral n'y déroge pas.

Le juriste de Harvard et conseiller aux États Andrea Caroni (PLR) a récemment remporté le pompon en citant l'exemple d'un étranger avec des antécédents judiciaires expulsé sans ménagement rien que pour avoir volé une pomme dans le jardin de son voisin. Il faut peut-être avoir suivi les cours d'une prestigieuse université américaine pour répandre de telles inepties. Il ne tient qu'au conseiller aux États Caroni de présenter un cas concret tiré de la récente histoire juridique suisse où le vol prémédité d'une pomme dans le jardin d'un voisin a été suivi d'une condamnation exécutoire.

Pourquoi une majorité parlementaire bernoise, Conseil fédéral compris, ne souhaite-t-elle pas, à l'instar du peuple, la reconduite à la frontière des criminels étrangers? De nombreuses personnalités politiques sont des adeptes convaincus du droit international. On redoute de fâcher Bruxelles, des fois que des Européens de l'Est auteurs d'actes punissables soient ramenés dans l'UE. Il est souvent bien plus facile d'ajourner des décisions populaires que de les traduire en acte.

Pas besoin d'être criminologue pour reconnaître une vérité banale: notre justice pénale s'avère plutôt attractive que dissuasive pour nombre de criminels issus de cultures très différentes. On préfère ne pas s'imaginer ce qui advient à un Arabe qui commet un viol ou un vol dans son propre pays. Face à cela, notre système pénitentiaire prend des allures de paradis.

Voilà aussi pourquoi il est raisonnable de s'attaquer plus sévèrement aux criminels étrangers que suisses. L'égalité de traitement s'applique quand il y a égalité de situations, pas à l'inverse. Les renvois font peur. Ils sont porteurs de plus de sécurité et de moins de criminalité. Les deux vont dans l'intérêt prépondérant de la Suisse et de son économie.

Source : Roger Koeppel, Die Weltwoche, 14 janvier 2016

18 commentaires

  1. Posté par top gun le

    Eh bien, déposons DES PLAINTES en masse contre ces traîtres!!!

  2. Posté par Melisenda le

    Ces juges qui n’appliqueront pas la loi volontairement devraient être considérés comme des traîtres à leur patrie et jugés à leur tour comme tels. Question : La législateur a-t-il prévu une sanction en cas d’un tel manquement de devoir volontaire et avéré ?

    *

  3. Posté par Sentinelle le

    @ Marcassin le 15 janvier 2016 à 13h59
    « Certains juges claironnent qu’ils n’appliqueront jamais cette initiative, même en cas d’adoption. »

    La semaine passée, en couverture de la « Weltwoche » : L’arrogance des juges suisses ! Avec une caricature… On en est là ? Qu’est-ce qui se passe ?
    Oui, moi aussi, l’attitude de ces juges commence à m’énerver de plus en plus : ces juges suisses (parmi eux, combien de femmes rouges-vertes ?), très bien payés par nos sous, prennent régulièrement (et toujours plus) des décisions qui sont complètement opposées à la volonté exprimée clairement et démocratiquement par notre peuple – et très souvent même complètement opposées au bons sens tout court !
    Oui, on aime les « experts », n’est-ce pas ? Je me rappelle un ancien juge fédéral au TJ : « Le peuple n’a pas toujours raison ! » Sauf qu’en Suisse, c’est justement un peu différent, Monsieur l’ancien juge fédéral !
    A croire que le regard trop tourné vers Strasbourg semble sérieusement affaiblir les neurones… Il faudra peut-être commencer à publier les noms de ces juges en relation avec certains jugements ?

  4. Posté par Marcassin le

    @Rikiki
    Votations du 28 février, je dirais plutôt : ja, oui, si, gea. Nous sommes en Suisse que diable 🙂

  5. Posté par Marcassin le

    “Certains juges claironnent qu’ils n’appliqueront jamais cette initiative, même en cas d’adoption.”
    Et que fait-on d’un ouvrier qui refuse le travail qu’on lui assigne ?
    On le vire !
    Il doit en être de même avec ce genre de juge.

  6. Posté par Rikiki le

    Votations du 28 février: ja, yes oui et encore oui.

  7. Posté par pierre frankenhauser le

    Bravo M. Koeppel pour votre article et merci à LesObservateurs.ch pour la traduction. Pour les socialos, il faut tout faire pour que notre pays devienne le moins attractif possible au niveau fiscal, le moins sûr possible en attirant la faune provenant de tous horizons, et le plus laxiste possible en matière judiciaire, histoire que les étranger mal intentionnés puissent se passer le mot. “Allez, viens cousin, tu venir ici faire ton petit business sans crainte, en toute tranquillité. Les lois suisses sont faites pour nous et leurs prisons sont de vraies auberges de jeunesse, le service en plus.”. La Suisse ne doit pas rester un eldorado pour les criminels étrangers. Ceux-ci doivent purger leur peine dans leur pays d’origine et être exclus à vie de notre territoire.

  8. Posté par aldo le

    Aujourd’hui grâce aux gauches des scélérats et autres Lerat, la Suisse fabrique plus des problèmes que des produits. Quand on pense que les anglais ont incorporé dans leur produit intérieur brut (PIB) la prostitution, on peut songer qu’ils ont le même problème que la Suisse, à savoir cacher la réalité. Il serait temps d’établir une statistiques qui démontre que depuis 40 ans, l’activité économique essentielle vise à vider les caisses en fabriquant des emplois de complaisances grâce aux gauches et à la perversité de leur tout pour l’immigration. Et là croyez-moi on pourrait rétablir un vrai PIB et démontrer pourquoi nous allons imploser.

    Traire un vache qui ne donne plus de lait, c’est un coup à nous imposer de force l’entrée dans l’Europe, cryptocommuniste dans ses choix et socialiste dans les apparences. On comprend dès lors pourquoi des travailleurs qui fabriquent le vrai PIB s’inquiètent de l’inflation, des taxes et des impôts qui viennent amaigrir leurs revenus. Tout ça pour nourrir l’armée des parasites et électeurs des gauches, redevables d’emplois bidons, fondés essentiellement sur la dépense publique. Et ils ont encore le culot de faire croire avec leurs otages que les élections et les votations sont démocratiques. Fabriquer des électeurs bidon en comptant sur l’immigration des hordes parasites de faux-réfugiés, qui seront vite naturalisés, tout cela nous rapproche plus d’une dictature que d’une démocratie. La Suisse doit se surarmer et s’apprêter à faire sauter le Gothard. Vous verrez comment l’Europe se précipitera à notre chevet pour payer tous les frais qu’elle engendre et reprendre les imposteurs faux-réfugiés qu’elle nous colle en plein arbitraire et qui visent essentiellement à nous couler, le tout grâce à la complaisance de nos traîtres au cachet.

  9. Posté par Jacques le

    Sacré Roger Köppel ! Vous êtes une valeur sûre et on peut toujours compter sur vous pour nous donner des éditoriaux de qualité, tranchant avec la prose ronronnante des plumitifs au service de notre “classe politique”. Je suis fort heureux d’être abonné à la Weltwoche, mais je tiens à remercier ici M. Windisch d’avoir permis à ceux qui ne comprennent pas l’allemand de bénéficier d’une traduction française de ce texte remarquable.

  10. Posté par Jean-Francois Morf le

    Il n’est nullement nécessaire de l’expulser dans son pays d’origine: qu’il quitte la Suisse et aille où il veut, il a toute la terre à sa disposition. Les argumentations comme quoi on ne peut pas l’expulser parce qu’on ne connait pas son pays d’origine sont idiots. Mais il reviendra, sauf si on stoppe cette libre circulation débile. On est plus chez nous, la faute au conseil fédéral.

  11. Posté par Bedert Jean-Claude le

    Authentique : une employée kosovare m’a dit, il y a déjà quelque temps de cela : “En Suisse, vous n’êtes pas assez sévères.” Si même les étrangers intégrés sont d’accord avec nous (bien qu’ils ne puissent pas voter), alors exauçons leur voeu de punir efficacement les étrangers criminels. Tout le monde s’en portera bien mieux.

  12. Posté par aline le

    Je suis abonnée à la Weltwoche et cela me fait plaisir de voir que certains articles sont traduits en français. Grace à cet effort les amis francophones peuvent profiter du journalisme bien recherché et les analyses pertinents de M. Koeppel.

  13. Posté par tt-le-monde-il-est-gentil le

    Et en même temps, vous connaissez tous le zéle et la rigueur appliqués par ce système juridico-policier pervert et aveugle à l’encontre des bons citoyens qui ont eu le malheur de dépasser de 2 km/h la vitesse sur l’autoroute, ou de 2 minutes le temps sur l’horodateur de stationnement…
    On marche vraiment sur la tête…

  14. Posté par Toriello le

    Quand donc une Welwoche francophone ?

  15. Posté par Thomas le

    Se demande-t-on quelles seront les chances du criminel de retrouver un travail ? Quasi nulle ! Donc, quelles options lui restera-t-il à sa sortie de prison ? je vous laisse deviner.

  16. Posté par Philippe Boehler le

    reposté sur mon blog <www.philippeboehler.overblog.com
    Excellent texte du conseiller national Roger Koeppel…Merci cher Monsieur.
    On n’attend plus que les cris d'orfraie usuels l'accusant de racisme…

  17. Posté par Sergio Morosoli le

    Merci Monsieur Koeppel pour cet éclairage. Votre argumentaire a une force de persuasion qui devrait logiquement infléchir la position indéfendable du camp du bien. Mais le socialiste, par essence, n’est pas accessible au raisonnement.

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