JUBA, Soudan du Sud — Des enquêteurs de l'Union africaine ont découvert des fosses communes et d'autres signes d'atrocités au Soudan du Sud, annonce un rapport rendu public tard mardi.
Des civils pourraient ainsi avoir été forcés de manger de la chair humaine.
Le document conteste également que l'ancien vice-président Riek Machar ait perpétré une tentative de coup d'État en décembre 2013. Les forces gouvernementales ont organisé les meurtres ciblés de membres de l'ethnie Nuer à Juba, la capitale, dit le rapport. M. Machar, qui appartient à cette ethnie, est devenu un chef rebelle quand la violence a éclaté.
Le président Salva Kiir, un membre de l'ethnie Dinka, et lui ont récemment signé un accord de paix.
Les enquêteurs africains, qui étaient dirigés par l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, ont déterminé que le conflit a éclaté le 15 décembre 2013 quand des soldats Dinka et Nuer membres de la garde présidentielle se sont affrontés dans la foulée de tensions politiques entre MM. Kiir et Machar, qui avait été viré de son poste en juillet.
La publication du rapport a été retardée de plusieurs mois par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine.
Des centaines d'hommes Nuer ont été rassemblés et exécutés, et des fosses communes ont été découvertes. Les responsables des meurtres — décrits comme étant des soldats gouvernementaux ou leurs alliés — auraient torturé leurs victimes, par exemple en les forçant à sauter dans le feu ou à manger de la chair humaine, selon le rapport.
Les meurtres constituaient une «opération militaire organisée qui n'aurait pas pu réussir sans les efforts concertés de plusieurs intervenants de l'armée et du gouvernement», poursuit le rapport.
«Des points de contrôle ont été érigés autour de Juba et les maisons ont été fouillées de porte en porte par les forces de l'ordre. Pendant cette opération, les hommes Nuer ont été ciblés, identifiés, abattus sur place ou rassemblés ailleurs et exécutés», peut-on lire dans le document.
Le rapport ajoute que le ministre de la Défense Kuol Manyang Juuk a décrit un groupe mystérieux de soldats fidèles au président Kiir et qui auraient été mobilisés pour cette opération.
M. Machar aurait fui Juba pendant les violences et organisé des insurgés qui se seraient vengés des Dinka, engendrant un cycle de violence dans les villes de Bor, Malakal et Bentiu. Le rapport dénonce des viols et des meurtres commis dans les hôpitaux et les églises. Ces attaques étaient si bien organisées qu'elles avaient probablement été orchestrées, dit le document.
MM. Kiir et Macha ont signé un accord de paix en août, mais la violence se poursuit.
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Extrait de: Source et auteur
Voilà tout ce que le Soudan du Sud arrive à faire de son indépendance, pourtant chèrement acquise après 20 ans de guerre contre le Soudan.