PHILIPPE BARRAUD
Imaginez que vous rentriez d’une longue absence sans moyens d’information, et que vous découvriez que l’Europe subit un déferlement d’immigrants. A lire nos journaux, à écouter nos médias, vous auriez tendance à conclure que c’est un peu compliqué, mais qu’en définitive tout va bien, puisque tout le monde est d’accord pour les accueillir: aucune voix discordante à l’horizon.
En effet, il est pratiquement impossible d’entendre ou de lire un discours qui condamne cette immigration massive, ou qui dit que ce n’est pas supportable, ou qui émet seulement des réserves. On ne sait même pas ce que pense l’UDC, si elle pense quelque chose. A longueur de pages et de journaux radio-télévisés, on n’entend que ceux qui se lancent dans des invocations démagogiques pour nous inciter à ouvrir toutes grandes les frontières, mais se gardent bien de faire des propositions concrètes pour gérer ce qui s’ensuivra.
Que nous disent les Manon Schick, les Amarelle, les Thorens, les deux Sommaruga, qui interviennent à peu près tous les jours sur La Première et dans la presse ? C’est très simple: nous avons le devoir l’accueillir la misère du monde, dès lors que nous sommes plus riches que tous ceux qui arrivent. Sauf qu’en ce monde, il y a davantage de miséreux que de gens à l’aise, et dès lors, le simple fait de «fuir la guerre et la misère», comme on dit de manière simpliste, ne justifie pas l’invasion de l’Europe par des dizaines de millions d’immigrants. Pourquoi d’ailleurs ne vont-ils pas dans le Golfe, en Arabie saoudite, en Russie, là où il y a de la place ?
Mais si la morale à deux sous des Manon Schick, des Amarelle, des Thorens, des deux Sommaruga ne suffit pas, on nous culpabilise de nos pensées incorrectes en disant qu’il y a de la place, que les barrières et les frontières ne servent à rien et donc, qu’il faut accueillir à bras ouverts ces millions de musulmans – car il y en aura des millions, tout est désormais en place – qui vont arriver. Car ils vont arriver: en organisant les traversées de la Méditerranée en collaboration tacite avec les passeurs qu’elle prétendait combattre, l’Union européenne a envoyé un signal fort: immigrants de tous les pays, venez, la sécurité en mer est assurée, et la table est servie ! La Turquie, de son côté, s’amuse bien de voir ses côtes déverser ces immigrants vers la Grèce détestée, et vers cette Europe qui n’a pas voulu d’elle. Cela crée par ailleurs une activité économique florissante, l’argent coule à flots, de quoi se plaint-on ?
De son côté, le patronat en rajoute, cyniquement et avec un grand naturel: ces millions de malheureux fourniront une main-d’oeuvre à bon marché peu exigeante, surtout dans un pays peu conventionné comme l’Allemagne, où les emplois les moins qualifiés sont payés la moitié moins qu’en France; parallèlement, ce seront des consommateurs supplémentaires, ce qui est bon pour le commerce.
Est-ce donc que vraiment tout le monde, en Europe et en Suisse, se satisfait de cette situation ? Bien sûr que non. Une écrasante majorité de la population, si on lui posait la question, dirait qu’elle ne veut pas de cette immigration de masse. Mais quel média serait assez fou pour organiser un sondage, et surtout, le publier ? Et quel média serait assez audacieux pour publier en grand l’opinion de personnes qui se rebiffent ?
Nous avons là un bel exemple d’autocensure, et pire, de propagande librement consentie. Lorsque les journalistes se sentent investis d’une mission supérieure, plutôt que de celle d’informer honnêtement, ils trahissent les idéaux de leur métier et deviennent dangereux car ils travestissent la réalité: ils inventent une réalité idéale, s’y immergent, et finissent par croire que c’est le réel. Fondamentalement, ils méprisent ce peuple qui cautionne l’UDC, et se croient appelés, eux les élus, au devoir sacré de l’éduquer. En cela, tout comme les Manon Schick, les Amarelle, les Thorens, les deux Sommaruga cités plus haut, ils agissent de manière anti-démocratique car ils ne veulent rien savoir de l’opinion du peuple, qu’ils voient comme un troupeau xénophobe et méprisable, et qui ne mérite donc pas qu’on l’écoute. C’est une prise de pouvoir violente, une sorte de coup d’Etat médiatique.
Or cette manière d’agir est irresponsable, et prépare les explosions de demain. Si vous faites au peuple la violence d’aller contre sa volonté, et si de plus, vous tentez de le faire taire, alors vous êtes un pyromane. Sous le masque de l’ouverture et de la solidarité, ces gens sont des pyromanes, et on voit qu’en Allemagne du Nord, le feu a déjà pris. L’Europe et la Suisse vont entrer en récession. Que feront-elles de cette marée humaine, de ces immigrants – et non de ces migrants, puisqu’ils ne repartiront pas ? Ne croyez pas ceux qui prétendent que les barrières et les frontières ne fonctionnent pas. C’est faux. Il faut seulement que les gouvernements prennent des décisions, et les appliquent avec rigueur, persévérance, et indifférence aux critiques. Oui, rien que ça… Comme disait l’autre, autant p… dans un violon.
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Bravo !!! Merci . Vous avez tout dit !
Quel justesse, magnifique, mais déprimant car très réaliste….