S’engager dans l’action politique pour influencer l’évolution sociétale et économique, c’est bien.
Mais il serait inutile et illusoire de se limiter uniquement au marketing de la promotion de grandes marques de la classe politique et conquérir des parts de marché sans savoir au nom de quelles valeurs nous nous engageons.
Pour ceux qui veulent « s’éveiller » au monde de la domination politique de l’économie de marché couplée au progressisme des valeurs sociétales libérales et de gauche, je recommande chaleureusement la lecture du petit livre de Gaultier Bès, « Nos limites. Pour une écologie intégrale », édité en 2014 chez « Le Centurion ».
Les adversaires du « diagnostic préimplantatoire » y trouveront les arguments éthiques pour s’opposer au démontage progressif des obstacles à la marchandisation de la procréation humaine qui devient techniques médicales, business, sélection d’êtres humains selon les critères du Marché, des stéréotypes de santé, l’enfant à la carte, miroir de Soi. La porte ouverte à l’émancipation de la reproduction sexuée, de la grossesse vécue, avec la possibilité d’avoir des enfants avec un partenaire du même sexe, sans relations sexuelles, même sans désir. La transgression des limites, l’amélioration supposée du patrimoine génétique humain, le transformisme, la filiation en circuit fermé, la disparition de l’incertitude, du hasard, du spontané et se rapprocher de la mythologie grecque en réalisant pratiquement le rêve de naître de la cuisse de Jupiter !).
Mais l’aspect le plus profond du livre est sa réflexion sur l’Economie, l’éloge du foyer, de la cellule familiale, du clan, de la communauté organique. L’économie doit permettre l’autonomie, la solidarité, le bien vivre sur le long terme, la complémentarité et les échanges. Aujourd’hui l’économie ne voit que profits à court terme, croissance autodestructrice, disparition des limites protectrices (frontières, filiation, identité, culture, différence des sexes et des rôles sociaux) et crée l’insécurité, le chaos pour liquéfier les derniers obstacles à l’économie de pillage financiarisée et de domination par des groupes multinationaux qui rendent les individus isolés (consommateurs individualistes de droits et de biens artificiels) dépendants et déracinés. La liberté est une attitude psychologique et morale qui ne peut que s’exercer dans un contenant protecteur et structurant. Il n’y a plus de liberté dans le monde global ouvert et fluidifié de l’économie hors-sol, composé de masses croissantes de migrants, nomadisés. Il n’y a plus que la domination d’oligarchies économiques aristocratiques et élitaires donc non démocratiques.
La classe politique (droite financière et gauche des valeurs moralistes sociétales) ne se bat pas politiquement pour redonner au citoyen du pouvoir et de l’indépendance face à l’économie globalisée et financiarisée contrôlée par une petite aristocratie puissante. Comme le dit François Schaller dans « Le Matin » du 24 mai : « Pourquoi les citoyens ne cherchent-ils pas davantage à reprendre le contrôle, à éteindre l’enfer financier qui les consume ? Pourquoi même les Français, qui paraît-il n’aiment pas les riches, le pouvoir de l’argent ni sa mondialisation, préfèrent descendre dans la rue contre l’islamisme et le mariage pour tous ? ».
La réponse est simple : incapable de garantir vraiment au citoyen en voie de déracinement et d’insécurisation culturelle et politique les possibilités de l’autonomie, de l’autosuffisance réelle, les politiques masquent leur impuissance économique par l’esbrouffe sociétale ( promettre des droits individuels artificiels, égalité symbolique, antiracisme, droit de vote des étrangers, mariage pour tous, discrimination positive de « l’antiracisme », islamophobie) pour faire oublier les besoins vitaux, l’enracinement, le droit à la propriété, au logement, la gestion respectueuse et durable des ressources naturelles et de l’environnement.
Dominique Baettig, 24 mai 2015, médecin, ancien conseiller national et militant souverainiste
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