Le « progrès médical » imposerait l’acceptation de la modification constitutionnelle autorisant le diagnostic préimplantatoire, interdit en Suisse (et en Pologne !), insupportable exception en Europe nous dit-on. La situation des couples qui souffrent de ne pas avoir d’enfant et recourent à la procréation médicalement assistée en ressortira améliorée, puisque le nombre d’embryons pouvant être « gardés » sera augmenté à 12 (3 actuellement alors qu’il en faut statistiquement 6 pour être sûr d’une grossesse naturelle et d’absence de maladie génétique !).Le nombre d’avortements « thérapeutiques » liés au diagnostic prénatal de la onzième semaine diminuera même puisqu’on garantit la santé de l’embryon issu de l’ovule fécondé de 5 jours, transféré électivement et ainsi évitant le danger des grossesses multiples et aussi pathologiques. Voilà les arguments de la classe politique et des associations médicales qui ne suscitent guère de controverse.
Apparemment pas de quoi fouetter un chat et nulle bonne raison de refuser le progrès de la science ?
Et pourtant, le diable se cache dans les détails. Car c’est bien pour se protéger des dérives, des abus scientifiques et de la marchandisation potentielle du choix d’un enfant que le diagnostic préimplantatoire était interdit et le nombre d’embryons implantables immédiatement était limité à trois. La possibilité de stocker pendant 10 ans au moins les embryons surnuméraires « imprégnés » ouvre la porte à des dérapages éthiques. A-t-on le droit de sélectionner qui a le droit de vivre ou pas ? Selon quels critères esthétiques ou génétiques ? Qui a le droit d’opérer ce choix ? Que deviennent les embryons surnuméraires ? Seront-ils à terme jetés et détruits, déchets vivants et non désirés ? Utilisés dans le marché de la réserve d’organes comme « bébés sauveurs », réservoir de cellules souches pour frères et sœurs, garantie d’éternité pour ceux qui voudront s’émanciper de la grossesse. De la fécondation hétérosexuelle et se perpétuer par clonage, par recours à une matrice artificielle, en déléguant ce travail à autrui qui louera son corps (création de nouveaux emplois) ? Tout est possible dorénavant avec le transhumanisme, l’apport d’améliorations scientifiques et technologiques à la reproduction humaine, son marché potentiel juteux de bidouillage, selon les dérives des « droits de l’homme » de la non-discrimination, de la filiation, de la fécondation, de la gestation par autrui, de l’eugénisme sélectif, des modifications cellulaires en enlevant les mitochondries… La liste des possibilités de transgression augmente tous les jours. Le désir d’enfant à la carte, supposé parfait car porteur de moins de risques de maladies génétiques, choisi au bon moment, sans renoncer à soi, à être atteint dans son corps.
L’enfer du grand démontage de la Vie, de la filiation, du refus de la différence des sexes, le rejet du don de soi, de l’acceptation de la Loi naturelle, de la gratuité, du bon sens commun, de l’intolérance à l’incertitude est en route. Ne laissons pas la sainte alliance de la technologie sans âme au service des Lois du Marché démonter la Vie. La matrice même du libéralisme (selon Michéa, L’Empire du Moindre Mal) c’est cela : un maximum de droits pour un maximum de gens. Un maximum de nouveaux besoins et de gadgets artificiels au service des désirs individuels de transgression des limites naturelles, rendus possible par une technologie sans âme.
Les valeurs réelles et fondamentales aujourd’hui, c’est être conservateur, de la Vie, du bon sens, du respect de la Création, de l’éthique. Contre les ingérences sans limites de la toute-puissance de la technologie, du progressisme systématique, des Lois du Marché…et du pouvoir d’achat.
Dominique Baettig, psychiatre, ancien Conseiller National, militant souverainiste, 12 avril 2015
M.Stocco, c’est vous qui êtes irresponsable d’accepter d’abord la dite “FIV” et son supplément le DP. Quand on accepte en Suisse le suicide assisté qui attire ici toute l’Europe, on n’a pas de quoi être fier et avec la FIV et son DP, vous êtes “dans la ligne”: c’est vous l’irresponsable.
Mettre au monde un enfant conçu par FIV qui souffrira peut-être de nouvelles maladies, conséquences de cette manipulation technique dont on a encore si peu de recul (1 génération au plus ?), est tout simplement irresponsable et impardonnable.
Le diagnostic préimplantatoire est un outil à disposition de ceux qui ont besoin de savoir si un embryon conçu par FIV est porteur ou non de telle ou telle maladie génétique (par exemple la granulomatose, la neurofibromatose etc.). Le recours au diagnostic préimplantatoire ne sera cependant jamais une OBLIGATION. Mais mettre au monde un enfant atteint d’une maladie génétique mortelle ou incurable alors qu’on aurait pu l’éviter par un diagnostic préimplantatoire est tout simplement irresponsable et impardonnable.