La banque centrale européenne rachète des prêts pourris

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Contribuables de France et d’Europe, réjouissez-vous, vous allez payer les crédits des autres ! En effet, ce dernier jeudi, la banque centrale européenne (BCE) a annoncé son intention de racheter des prêts « titrisés », c’est-à-dire des prêts adossés à des actifs. Sauf que ces actifs ne sont pas si actifs que cela !

En clair, la banque centrale européenne a racheté de la dette qui ne sera jamais remboursée car les actifs sensés les soutenir ont de grandes chances de s’avérer défaillants. Or, acheter de la dette, cela revient mécaniquement à faire fonctionner la planche à billets…, chose qu’on nous annonce pourtant comme catastrophique.

Mais plus grave encore, les prêts rachetés sont un gros pot commun où tout est mélangé : depuis le crédit consommation pour les achats de voiture, de travaux ou même d’avance de trésorerie, aux crédit immobiliers… Et c’est ce fourre-tout qui est désormais racheté par la banque centrale européenne, donc par le contribuable.

Jens Weidmann, banquier central allemand, n’y va pas par quatre chemins :

« Les risques de crédit pris par les banques privées vont être transférés à la banque centrale et donc au contribuable sans qu’ils n’aient rien en retour […] Cela va à l’encontre du principe de responsabilité qui est fondamental dans l’économie de marché: celui qui tire un bénéfice de quelque chose doit en assumer la perte s’il y a un développement négatif. »

Jürgen Stark, ancien chef économiste de la BCE, qualifie cette décision « d’acte de désespoir ».

En effet, la banque centrale, par une telle politique, affaiblit un peu plus l’euro tout en rendant se dette toujours plus opaque. Dévaluer une monnaie par l’émission de liquidité peut s’entendre, car on connait le volume généré, mais dans le cas présent, on dévalue sur des bases inconnues et non maîtrisables. Un remake en somme de la crise financière de 2008…

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2 commentaires

  1. Posté par Economico le

    La France doit se rendre à l’évidence qu’elle doit inciter les entreprises à rapatrier la production au sein de ses frontières. On ne peut pas augmenter les recettes fiscales en ayant un taux de chômage important.

    Les réformes sont douloureuses, mais vu la cote de popularité du Président et sa chance de se faire réélire, il peut se sacrifier. Il pourra changer de ministres encore une bonne dizaine de fois avant la fin de son mandat, cela ne fera pas avancer le Schmilblick.

  2. Posté par jessica le

    Un tel cadeau aux banques ne présage rien de bon! Cette titrisation de créances est le copy-cat des “fameux” subprimes ayant provoqué la crise financière mondiale de 2008. La seule différence est que le sous-jacent des subprimes US était composé uniquement de prêts hypothécaires de débiteurs majoritairement insolvables, alors que les ” prêts titrisés” rachetés par la BCE sont composés, en plus des prêts hypothécaires, de tous les crédits à la consommation, privée et commerciale d’entités privées et commerciales (lignes de crédit) insolvables.
    Pourquoi la BCE rachète-t-elle ces “titres” aux banques?
    Ont-elles réalisé qu’elles étaient de nouveau sur le point de faire faillite (surtout si elles ont vendu ces titres à des particuliers) et s’en démettent auprès de la BCE pour éviter une nouvelle catastrophe?
    Imaginez que les banques grecques, espagnoles, portugaises, belges, italiennes et pourquoi pas françaises etc. aient créé ces titrisations pour se faire rembourser les prêts qu’elles avaient accordé à des débiteurs qui étaient déjà, ou sont devenus, totalement insolvables (entreprises, particuliers, immobilier, et autres).
    Supposez qu’elles les aient remis comme garantie aux prêts que leur ont accordé les banques allemandes, françaises etc. et qui s’en trouvent maintenant inondées. Elles ne savent plus qu’en faire car non seulement le remboursement même partiel de ces titres est plus qu’improbable, mais ces titres “pèsent” lourdement et négativement dans leurs comptes.
    En rachetant ces titres la BCE protège les banques privées de l’UE du colapse, mais le risque est énorme, car au vu de la stagnation économique et de l’ampleur des dettes gouvernementales, c’est l’euro qui pourrait s’effondrer.
    Mais qui sait, peut-être que le but final de l’UE est d’affaiblir l’euro au point d’être remplacé par le $. Cela peut paraître idiot à première vue, mais…
    Vu l’endettement déjà massif de la majorité des pays de l’UE, des traités de soumission de l’UE envers les US comme le “partenariat transatlantique de commerce et d’investissement”, le TAFTA ( traité de libre-échange transatlantique) comme certains le nomment, c’est-à-dire l’obligation pour l’UE de leur acheter tous leurs produits pourris et autres OGM, ce qui en plus d’assurer un revenu intéressant aux producteurs américains, provoquera le désespoir des agriculteurs et autres petits entrepreneurs européens, forcés de monter aux barricades dans tous le/les pays, donc le marasme.
    Il ne restera plus qu’à “remplacer l’euro par le $ et l’UE sera devenue définitivement un “satellite” US.
    Technique magistrale de la part des USA. 1) Ils ont déjà imposé leurs lois, avec l’OTAN en sous-jacent et 2) avec TAFTA ils inondent l’UE de leurs produits 3) The last but not least, les US arrivent en sauveurs (comme d’hab.). Ils “rachètent” l’euro et ses dettes avec la machine à billets et permet au $ de reprendre du poids, et de se défendre face à la menace grandissante des pays du BRICS et la création de leur propre devise!
    Coup de maître qui permettra aux US de s’acheter les 500 millions de consommateurs UE pour une poignée de dollars papier, et de ne pas devoir “redonner” les centaines de tonnes de lingots d’or que les pays de l’UE lui avait confié et qu’ils ont remis à la Chine depuis pas mal de temps.
    Des pleurs et des grincements de dents des citoyens membres des pays de l’UE en vue. Mais il est déjà trop tard, à mon avis. L’échiquier est en place.
    PS La titrisation de dettes existe depuis des dizaines d’années, et c’est une bonne idée pour diversifier les investissements et permettre aux banques de financer d’autres entreprises.
    A condition que la banque soit honnête et que les actifs sous-jacents soient de qualité, de moyenne à excellente dans des proportions adéquates, limitant le risque de perte. Mais on connaît l’avidité de certains banquiers…..

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