L’écologie, une boîte de Pandore?

Thomas Mazzone
Enseignant, écrivain

Une lettre ouverte aux Verts qui pensent.

 

 

De plus en plus, on tente de s’interroger sur les raisons de la connivence entre les Verts et le lobby LGBT. Les Verts, c’est avant tout un groupe disparate de gens qui semblent se rassembler pour la défense de… on ne sait quoi, au juste, car si l’on regarde leur façon d’agir on a souvent l’impression d’avoir à faire à des schizophrènes: opposés aux limitations de l’immigration, mais défenseurs des “espaces verts”. On ne sait quoi, au juste, car le facteur écologique a toujours été une donnée majeure pour la survie d’un empire, d’un royaume ou d’une tribu: dans chaque siècle, on pourrait trouver un pionnier, bien que le nom de Malthus revienne souvent. On ne sait quoi, au juste, car en politique, on ne peut pas venir sur le devant de la scène qu’avec un projet strictement écologique: les verts doivent donc se définir une philosophie cohérente, comme tout mouvement dont la finalité pourrait être de gouverner un jour.

 

A l’échelle locale, les avis sont divergeants, les visions sont intéressantes, c’est aussi là que le politique semble encore avoir un sens, alors que dans les hautes sphères, tout devient diplomatie et jeu d’intérêts plus organisés. A ce plus haut niveau, chez les Verts, le seul débat est de savoir s’il faut plus ou moins de libéralisme économique, alors qu’une idéologie fortement gauchisante semble acquise et ce n’est certainement pas demain qu’on verrait ceux-là marquer le coup avec LGBT. On peut être interrogatif: la nature ne nous enseigne-t-elle pas autre chose sur la biologie des hommes? L’écologie n’est-elle pas, avant tout, l’étude des écosystèmes?

 

En ouvrant le livre de Chaim Nissim traitant notamment de son attentat contre la centrale nucléaire Superphénix en construction à Malville, on pouvait être surpris de constater qu’il s’en référait à “Gaia”, la déesse grecque de la Terre. Figure de style? Métaphore? Sans doute, mais le choix n’est pas anodin. Il y a depuis longtemps, et sous-jacent à la sensibilisation pour l’écologie dans les médias - à l’instar du film “Avatar” - , bien loin de la sagesse antique, une fascination néo-païenne pour la nature, que l’on retrouve aussi dans divers courants “New Age”, notamment chez les hippies.

 

Fer de lance de cette propagande basée sur une image émotionnelle de la nature en perdition, le WWF, qui a pour logo un panda, a été co-fondé par un certain Julian Huxley, frère d’Aldous Huxley, célèbre pour son roman d’anticipation “Le Meilleur des Mondes”. Dans celui-ci, un univers cauchemardesque aux apparences de Bien voit une orchestration parfaite des besoins de l’homme, sous un gouvernement dictatorial discret. Dans cette “brave” société, les femmes n’ont plus besoin de porter leur enfant.

 

Vue ainsi, l’explication des liens entre LGBT, promoteurs des mères porteuses, et les Verts parait tirée par les cheveux, mais qui n’a jamais entendu, de la bouche d’un vert, que l’homosexualité pourrait être une solution à la surpopulation? Qui n’a jamais entendu un vert éclairé déclarer que l’homme serait une nuisance pour le monde animal? Qui n’a jamais entendu dire que la solution à la “crise écologique” devrait être globale et que, pour cela, la solution idéale serait un gouvernement mondial - si cher à Jacques Attali, dont l’écologie est justement un argument - ?

 

Changer le Monde, changer l’homme, tout organiser parfaitement pour sauver la Planète. Non seulement, les évolutionnistes les plus acharnés vous diront que la nature a des capacités de rebond bien plus importantes que l’homme, mais il faut aussi se rappeler que l’écologie politique a avant tout pour but la survie d’une civilisation sur le long terme. Avec leur défense des transports en commun, des normes environnementales et leur volonté de structurer l’organisation des espaces, les Verts ressemblent davantage à des collectivistes dictatoriaux qu’à des gens soucieux des réalités locales et humaines. Le discours sera toujours le même: il faut s’organiser globalement! Il faut sauver notre Terre! Et nous n’en avons qu’une seule! Finalement, ce socialisme-là s’axe sur la nature plutôt que la lutte des classes, mais la démarche persiste: créer un monde idéal. Dans tout idéalisme, les contraires finissent par s’émanciper de toute action répulsive et le rêve remplace la réalité.

 

Pourtant, il serait injuste de dire que les Verts n’ont pas eu de responsabilité dans la mise en place de mesures environnementales bénéfiques. Loin s’en faut, mais il faut rappeler aussi que, selon Aristote, ce qui doit advenir finit par arriver, que ce soit un tel ou un tel qui en remplisse, en fin de compte, la nécessité. Ce faisant, si on réduit tout à l’intérêt des peuples et des nations, à leur préservation propre, on constate que les agissements des uns peuvent effectivement se répercuter sur leurs voisins, voire sur tous les habitants de la Planète. Pour éviter la guerre, il faudrait sans doute recourir à une de ces usines à gaz que sont les organes diplomatiques mondiaux. Tout organiser globalement serait donc une nécessité, pour autant qu’on en pose la question du prix!

 

Comme le suggère Huxley, tout orchestrer a un prix et ce prix, c’est l’existence de “sauvages”, en marge de la société, des gens dont la nature propre ne permet pas d’accepter le Système. Pour éviter le recours à la violence, on les place dans des réserves, mais A. H. ne fait aucune évaluation quantitative de la question des marginaux pour tel “Système”. De plus, le catastrophisme vert sera contesté par les croyants, car l’homme capable, par lui-même, de provoquer la fin du Monde reste une métaphore qui affecte peu les gens avec un certain sens mystique. Ici, deux visions s’opposent: l’approche matérielle et l’approche religieuse.

 

Matériellement, l’homme est un hasard issu du Néant. Chrétiennement, l’homme a été créé, mais son existence et sa disparition ne sont pas de son propre ressort. Dans le premier cas, on pourrait tout de même dire que l’homme est une entité identifiée qui fait sens pour nous et pour laquelle nous faisons preuve, le plus généralement, d’altruisme ; en particulier quand on prétend “sauver tout le monde”! Dans le second cas, on pourrait dire que les mythes ne manquent pas, dont Babel, où l’homme s’est auto-détruit. Or, Babel, c’est aussi la métaphore de celui qui veut tout contrôler. Tout contrôler, comme dans un miroir, revient aussi à aliéner l’homme de ses possibilités et de ses différences, en les régulant à plus haute échelle. Après Babel, il n’y a qu’une mare d’individus faibles dispersés. Après le “Meilleur des Mondes”, il n’y a que des êtres très réduits dans leur personnalité, leur façon d’être et leurs préoccupations. L’écologie n’est plus une donnée naturelle qu’ils conçoivent par l’observation, mais quelque chose qu’on leur inculque par un programme d’éducation.

 

Il y a dans ce dilemme entre mysticisme et matière, une approche concordante qui finit quand même par nous faire balbutier que l’Homme est quelque chose. En parallèle avec Leibniz et Descartes, malgré toute la fantaisie “Nouvel Age” que nous pouvons entendre sur “l’illusion du réel”, le fait même que nous pensions prouve qu’il existe quelque chose et que le Néant n’est qu’une conception abstraite et vaine, que l’on ne peut aspirer à expérimenter que par la destruction. Au-delà du Néant, nécessairement inexplicable puisque le Rien n’est pas de ce monde, que la raison soit divine ou morale, il nous faut nous en résoudre, pour certaines questions, à admettre que certaines choses nous échappent. Si nous désirons ne serait-ce qu’exister en tant qu’êtres conscients - ce que nous estimons tous comme souhaitable, même implicitement - , il nous faudra toujours nourrir une certaine collaboration. Si le Monde pouvait être détruit, il ne pourrait l’être par un seul homme. La simple sagesse écologique d’un état influent pourrait même entraver cette toute puissance qu’on semble attribuer à l’Humanité. La seule nécessité pour le Globe reste liée à l’anthropologie, elle est politique, puis diplomatique, sans prétention ni autoritarisme. Il serait grand temps que les Verts se sentant proches de cette façon plus humble de voir les choses, proches de leurs problématiques locales et prônant une action raisonnée à petite échelle, finissent par se désolidariser de cette “folie des grandeurs”.

Thomas Mazzone, 25 septembre 2014

4 commentaires

  1. Posté par Pierre H. Renevey le

    Les Verts sont des Rouges qui se cachent derrière la nature dont ils n’ont rien à foutre et poursuivent le même but, la destruction de l’économie, de l’esprit d’entreprise et la collectivisation de tout pour prendre le contrôle. Les gauchistes sont incapables de générer de l’argent par le travail donc ils doivent le voler à ceux qui, productifs, entrepreneurs, savent.

  2. Posté par colibri le

    excellent article qui fait suite à celui trouvé sur le site Pensée Unique ou Richard Tol une des têtes chercheuses du Giec déclare concernant cet organisme:beaucoup de biais ,de contre vérités et un fonctionnement problèmatique et inquiétant
    Phrase qui à elle seule représente aussi ces mouvements Verts et écologistes

  3. Posté par Bose Birgitt le

    Bon survol qui fout le vertige… Certes, les Verts ont le melon ! Parfois je me demande si la formation si spécialiste de tt ce beau monde est suffisante, eux qui en arrive à laisser les tigres indiens manger les enfants sous prétexte de la nécessité d’ensauvagement de ceux-ci, ou encore interdisent la reforestation à Magagascar pour des raisons qu’ils décrètent, eux, qui ne sont pas les autochtones, mais des gérants universels. Ça craint.

  4. Posté par John Simpson le

    Excellent ce Thomas Mazzone, il démonte l’idéologie qui gangrène le parti de sa soeur.

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