Deutschland über alles, in der Welt, du moins au foot ! Je l’avais modestement pronostiqué, sur Boulevard Voltaire, au début de la Coupe du monde, volontairement provocateur, en rappelant que ce refrain « Deutschland über alles » dorénavant censuré dans l’hymne national allemand, se vérifiait presque inéluctablement urbi et orbi in der Welt. Et pas seulement au foot !

Que ce soit à la Commission de Bruxelles ou au Parlement de Strasbourg  – c’est Juncker-Schulz-Merkel-, dans l’industrie automobile avec Claudia Schiffer -c’est une Allemande !- ou sur les terrains brésiliens - avec la Mannschaft -, l’Allemagne impose sa suprématie. Sans oublier les routes du Tour de France, où le sprinter Marcel Kittel s’est illustré cette année en gagnant quatre étapes. La « Grande Nation », comme on raille souvent la France Outre-Rhin, n’a plus qu’à bien se tenir, l’Allemagne est en passe de lui ravir le titre ! Et les frontaliers alsaciens  sont aux premières loges pour constater que le fossé s’élargit tous les jours un peu plus entre les deux pays….Idem avec la Suisse d’ailleurs !

Aujourd'hui, l'Alsace tricolore mais réaliste lorgne sans complexe de l'autre côté du Rhin. Mais que l'on ne s'y trompe pas: les Alsaciens ne sont pas nostalgiques pour autant d'un quelconque retour chez leurs cousins germains. Néanmoins, quand ils font la comparaison avec leurs voisins et leur "made in Germany", les Alsaciens constatent, incrédules, que « chez eux, ça marche » : l’économie redémarre, lechômagerecule, alors que dans la Françalsace, tout paraît compliqué, figé, fossilisé et "rien ne marche"... Autant dire qu'ils en ont gros sur la kartoffel les Alsacienset que ça détricote grave au pays de la choucroute, où la moutarde leur monte au nez. "C'est français!" fulmine-t-on volontiers dans les winstubs, en se gaussant des « Français de l’intérieur », de ces Haasebock qui avaient détalé comme des lapins en 1940, livrant l’Alsace à l’annexion nazie.

José Meidinger, 17 septembre 2014

José Meidinger