La cause est entendue depuis longtemps, et c’est pourquoi, depuis plusieurs semaines, je n’en ai pas traité. Barack Obama est le pire Président de l’histoire des Etats Unis, et même en cherchant dans les tréfonds de l’histoire, on ne peut pas trouver plus nul, plus consternant, voire plus répugnant.
Quand viendra le moment de faire le bilan, il faudra écrire un livre, mi réquisitoire, mi épitaphe. Je m’en chargerai. J’ai été, après tout, le premier à dire que la présidence Obama serait un désastre. Je peux avoir titre à décrire le désastre une fois celui-ci achevé.
Sur un plan intérieur, Obama laissera un pays affaibli, perclus de charges et de réglementations arbitraires supplémentaires innombrables, porteur de ressorts en partie brisés et d’une population transformée qui comptera un surcroît considérable de pauvres, de personnes exclues du marché du travail, d’assistés, d’immigrants légalisés, mais pas du tout intégrés. Il laissera aussi un capitalisme d’accointances avec le gouvernement et porteur de graves remises en question de la liberté d’entreprendre, une justice peu à peu politisée, une Constitution ébranlée, une société plus rongée par les divisions ethniques et communautaires qu’avant son élection.
Sur un plan extérieur, il laissera une succession de débâcles à côté desquelles celles des années Carter apparaîtront rétrospectivement comme très bénignes. Sous Obama, la Chine aura acquis une position hégémonique sur l’Asie orientale et commencé la mise en place avec la Russie d’un bloc de puissances autoritaires eurasien, la Russie aura reconstitué l’essentiel de sa domination sur sa périphérie proche et elle aura accentué son emprise sur l’Europe occidentale, la Libye sera devenue une base arrière de l’islam radical et du djihadisme, la zone sahélienne de l’Afrique subsaharienne aura été profondément déstabilisée par des groupes terroristes liés à divers degrés à al Qaida, avec les conséquences qu’on a vu ou qu’on voit au Mali, au Niger, en Centrafrique, au Nigeria. L’Egypte se sera effondrée, et sera passée brièvement aux mains des Frėres musulmans, avec l’aval des Etats Unis. La Syrie aura glissé vers un carnage atroce vis-à-vis duquel les Etats Unis ont tracé une « ligne rouge » qui s’est avérée ne pas être une ligne du tout et a anéanti ce qui pouvait rester de la crédibilité internationale de l’Amérique. L’Irak a été abandonné, ce qui a été une insulte aux soldats tombés pour libérer le pays, et le pays est devenu, pour partie une autre base arrière de l’islam radical et du djihadisme, pour partie un satellite de l’Iran des mollahs. L’Iran lui-même est parvenu au seuil de l’arme atomique (ce qui signifie qu’il dispose en fait virtuellement ou effectivement de celle-ci), et n’est, en pratique plus sous embargo, mais en train de devenir la puissance hégémonique du Proche Orient musulman. L’Afghanistan sera bientôt, ce qui est une autre insulte aux soldats de l’armée américaine, de nouveau aux mains des talibans.
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Poussant l’arrogance et l’impudence au delà de toutes limites, après avoir, en supplément, affaibli considérablement l’armée américaine, changé les règles d’engagement de celle-ci de façon telle que le nombre de morts au combat a nettement augmenté, et négligé les anciens combattants à un point tel qu’il existe sur ce point un scandale important qui a conduit à la démission du ministre chargé du dossier, Eric Shinseki, Obama est allé voici quelques jours prononcer un discours à West Point. Ce discours a relevé de l’ignominie grotesque. Obama a osé dire devant la future élite de l’armée américaine qu’il respectait l’armée américaine. Il s’est prévalu d’avoir renforcé les Etats Unis! Il s’est présenté comme l’incarnation d’un juste milieu entre un isolationnisme présenté par lui sur un mode qui n’a aucun adepte, et un bellicisme présenté par lui, là encore, sur un mode qui n’a aucun adepte, et son juste milieu a été présenté par lui comme très efficace.
La Chine se conduit comme elle se conduit? C’est un succès américain, selon Barack Obama. La Russie fait ce qu’elle fait, et Poutine se moque ouvertement d’Obama? Un autre succès. La situation en Libye, en Afrique subsaharienne, en Egypte, en Syrie, en Irak, en Iran, en Afghanistan? Des succès, bien sûr.
Le monde décrit par Obama n’existe que dans son téléprompteur, a noté à juste titre un commentateur américain, Daniel Greenfield. C’est un monde redessiné par la propagande et le dogme et en lequel, sans doute que la guerre est la paix, et vice versa. Obama désigne le danger terroriste, mais ne désigne aucun groupe terroriste précis. Il ne vit pas dans une réalité alternative, c’est pire: je le redis, il sait ce qu’il fait. Il démolit, et il ment.
Comment se fait-il, au vu de ce que j’écris ici, qu’il reste populaire et que sa cote ne s’est pas effondrée? Je pense que d’une part, il bénéficie d’un soutien quasiment tribal au sein des minorités ethniques. Il se présente comme le premier président issu de leurs rangs, le premier président noir, et les noirs, mais aussi les hispaniques s’identifient à lui au delà de toute rationalité. D’autre part, il est le premier président à être l’incarnation pleine et entière du « politiquement correct » qui imprègne les grands médias. Obama est, là encore, leur président, un des leurs, et si un seul des scandales qui a eu lieu sous sa présidence avait eu lieu sous un autre président, cet autre président serait tombé.
Obama peut accumuler mille scandales, il ne tombera pas. Les grands médias le protègeront
Obama, lui, peut accumuler mille scandales, il ne tombera pas. Les grands médias le protègeront. Enfin, Obama est aussi l’homme de milliardaires élitistes qu’il gratifie et récompense, la gauche de Beverly Hills et Park Avenue.
Il ne paiera pas pour les infinis dégâts qu’il a créés. Il perdra les élections de novembre prochain. Il mettra sur orbite un candidat démocrate pour lui succéder en janvier 2017, vraisemblablement Hillary Clinton, et ce candidat sera élu parce qu’il aura l’appui de Barack Obama.
Barack Obama, lui, prendra-t-il sa retraite? Je ne pense pas. Je ne serais pas surpris, comme le suggérait voici peu un éditorial de l’Investors Business Daily, qu’il songe à se porter candidat au poste de secrétaire général des Nations Unies. Son discours de West Point était digne d’un homme occupant ce poste. Pour occuper ce poste, il faut pratiquer l’ignominie grotesque. Obama serait parfait.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.
PS Je n’ai, là où je suis, prêté aucune attention aux discours de Barack Obama lors de sa visite en Europe. Quoi qu’il ait dit, cela ne change rien à ce que j’ai écrit ici.
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