La rhétorique antiraciste ne prend plus dans l’opinion

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De Christian Combaz dans Le Figarovox : :

"Plutôt que d'adapter leur discours à cette nouvelle donne, les spécialistes de l'intimidation dogmatique reviennent en ce moment aux valeurs sûres, le nauséabond, l'inadmissible, la haine de l'autre, le repli, le fantasme identitaire, etc. Tout ressurgit mécaniquement dans leurs propos, mais il y a quelque chose d'assez navrant dans ce flipper de l'anathème, c'est son caractère prévisible. Le joueur commence à connaître les trucs de la machine, il ne peut plus la secouer car elle tilte pratiquement de manière préventive, en outre et depuis trente ans le same player shoots again est attribué aux mêmes joueurs qui s'accrochent aux manettes du discours. Ceux qui jouent sont toujours les mêmes, et leurs coups sont toujours identiques. Le jeu n'a plus de sens, il aligne les figures imposées, il suit les lois d'une espèce de balistique du raisonnement qui n'intéresse personne.

On mesure cette lassitude à l'accueil très tiède qu'ont reçu les indignations, les appels à la vigilance et les tentatives de protestation qui se sont manifestés depuis les élections. Il y a quinze ans la jeunesse montait sur les lampadaires de la Bastille pour glapir sa crainte d'être dépassée par des forces coalisées du capital et du fascisme international. Désormais, le développement d'une tyrannie de proximité, qu'elle a souvent subie dans la cour du lycée, la préoccupe davantage -sans parler des révélations de Snowden et de la tiédeur de l'Europe institutionnelle devant les écoutes américaines, qui représentent la menace la plus sérieuse que la Démocratie ait affrontée depuis longtemps..

Les professionnels de la vigilance devraient donc suivre un stage de remise à niveau s'ils veulent garder la main sur la réalité, parce qu'elle est en train de leur échapper complètement."

 

Extrait de: Source et auteur

 

2 commentaires

  1. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Voici un gag, authentique.
    Je suis attablé à une terrasse, en train de rédiger des lignes sur la Démocratie. Un type m’interpelle, fort courtoisement. « puis-je vous demander une cigarette? » Ce à quoi je répond: « vous venez de le faire. » Le gars sourit, désarçonné, et s’en va.
    Je vous raconte ça pour deux raisons. La première est qu’il y a des méthodes amusante pour ne pas accorder une clope sans risquer le coup de couteau. Lequel est une arme blanche, parfois ornée de rouge dans la main de celui qui nourri de noirs dessins.
    La deuxième est pour rendre témoignage de mon embarras. Car j’ai écrit « un type », puis « le gars ». J’aurais aussi bien pu dire « mec » ou homme. Mieux encore « homme mâle » par opposition à »homme femelle ». Ca vous fait rire? C’est pour tant dans la bible! Mais, sortant du sujet, j’y reviens. J’ai donc utilisé des formes prudentes pour ne pas caractériser cet homme par sa couleur. Mais cette manière de faire peut suggérer que je dissimule un racisme latent. Je me demande si « un frère humain » ne serait pas mieux acceptable. Mais nonobstant le fait que la couleur est sans importance vu que le mec n’était pas japonais et encore moins catholique, je trouve que certains devraient porter des signes distinctifs. Non pour rappeler des heures sombres d’une histoire après laquelle je suis né. Non! Juste pour que je sache devant qui je dois me prosterner. Notez que, puisque j’évoque des heures passées, je me demande si des heures lumineuses ne verront pas l’obligation du port de brassards homophiles.
    Oserai-je vous demander de publier ce texte déjanté?

  2. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    « Les écoutes américaines qui représentent les menaces les plus sérieuses que la Démocratie (avec d minuscule c’est la dictature?) ait affrontée depuis longtemps. »
    BIen! Combien signifie « depuis longtemps »? De la fondation du monde au mois dernier ? Ou jusqu’à dimanche passé? Ou encore à la fondation du FN et de l’UDC?
    L’auteur reproche sa tiédeur à l’Europe institutionelle? J’en infère qu’il voit en elle la garante de la Démocratie, sinon la mère! Ah ah ah! La démocratie selon Vivane Reding? C’est pisser dans un violon, faire du bruit. C’est « on en a rien à cirer de ce 17% ». Madame Reding est quelqu’un de très important, elle tutoie Barroso.

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