Eclairage UW: La guerre des langues [Audio]

Professeur honoraire de l'université de Genève et rédacteur en chef du site lesObservateurs.ch, Uli Windisch réagit à l'actualité. Aujourd'hui, la guerre des langues fait rage... au sein même des Observateurs. Faut-il sauver la Suisse de l'érection du dialecte au rang de langue nationale ?

 

Eclairage UW les Observateurs 28.05.2014

https://www.youtube.com/watch?v=fqoa8fSLf2Q

 

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Suisse. Guerre des langues ? Früfranzösisch, Schwiizerdütsch…

4 commentaires

  1. Posté par Ueli Davel le

    Mon cher Adalbert, vous êtes en plein délire ! « l’apartheid linguistique imposé par leurs compatriotes alémaniques » ! Vous me semblez bien près d’Euro Cherix, faschocialiste et raciste. Vous avez un vrai complexe! Mais même en vous liant à l’UE, en quittant la Suisse vous resterez une minorité là-bas, comme ici…

  2. Posté par Ueli Davel le

    Grüezi Adalbert
    En vous suivant, les romands qui doivent aller en Suisse alémanique sont des pauvres. Y compris l’anti-alémanique Ribeaud qui devrait aller en Afrique. Bon il est vrai, c’est l’Afrique qui vient à nous au grand bonheur des gauchistes Suisses, vous voyez, nous n’ignorons rien. Levrat veut envoyer des militaires Suisses au Congo, pas de problème qu’il prenne des Jurassiens ou de Genevois et surtout pas des alémaniques avec leur français fédéral.
    Les enfants alémaniques apprennent deux langues de base, l’allemand, de leur région/canton et le Hochdeutsch. Les enfants romands apprennent eu le Français Minimum, dont le vocabulaire doit bien correspondre au 1/8 du Larousse!
    Cher Adalbert dis moi qui parle l’ »ANGLAIS « selon vous? Avec vous déjà communiqué avec un Irlandais, un Ecossais, un Sud-africain, un Australien ou un Neo-zelandais? Un ami anglais académicien me disait que l’anglais d’Oxford UK n’était pas le même que celui de Cambridge UK ! Savez-vous comment les Allemands d’Aachen, Berlin, Munich, Bonn ou de Leipzig parlent? Oui bien sûr ” l’allemand” peut-être??? Il serait bon que ces Romands terriblement frustrés et donneurs de leçons arrêtent leurs blocage sur le Schwyzerdeutsch synonyme pour eux de l’UDC, Blocher, les militaristes et gnomes de la Bahnhofstrasse ! Les gnomes du bout du lac seraient-ils plus « corrects » que ceux de Zürich?
    Mercredi je suis allé en voiture dans cette belle ville de Calvin, J’ai eu l’impression d’ une ville du tiers monde! Tous ces mendiants se faufilant la main tendue entre les voitures, ces grosses voitures diplomatiques noires avec chauffeur, m’ont choqué. La Suisse alémanique n’est pas encore comme la banlieue des villes du tiers monde. Un jour plus tard à Ouchy, jeudi de l’Ascension, 8.30, des Roms assis sur des cartons tendent aussi la main! Je crains que dans quelques années les rôles vont changer.

  3. Posté par adalbert le

    M. Windisch a beaucoup de peine à masquer son parti pris évident en ignorant bien souvent les questions pertinentes (et parfois dérangeantes !) qui les sont posées dans cet entretien. Ainsi, il faut attendre la 22ème minute de l’interview pour que UW consente à admettre que les Alémaniques apprécient très peu d’entendre parler ou de parler eux-mêmes l’allemand standard (Hochdeutsch). Le prétexte avoué serait qu’ils font un complexe d’infériorité vis-à-vis des Allemands, ou encore le désamour datant de la seconde guerre mondiale. Or, pour la génération actuelle, le conflit de 1939-1945 c’est un lointain souvenir ! L’explication est un peu différente : les Alémaniques veulent “se protéger” (traduisez pour mieux DOMINER l’Autre) derrière la barrière du schwiizerdütsch et de plus les jeunes alémaniques ont beaucoup de peine à apprendre l’allemand standard (vus les ravages causés par le dialecte) et ne veulent plus apprendre le français, encouragés par leurs profs, par paresse bien souvent, eh oui M. Windisch ! Alors que dans le même temps, les jeunes Romands continuent à apprendre stoïquement l’allemand, langue nationale, pendant de longues années à l’école, une langue considérée comme “indésirable” Outre-Sarine ! Cette attitude est profondément discriminatoire pour les non Suisses non alémaniques, car inversement les Alémaniques viennent très nombreux en Suisse romande pour parfaire leur apprentissage du français, et souvent pour y faire leur vie professionnelle, profitant de leur statut de bilingue, très apprécié par les employeurs romands. Il n’y à qu’à voir le nombre considérable de dirigeants d’entreprises romandes d’origine alémanique ou qui occupent des postes à responsabilité élevés !
    Comme on le constate, ce ségrégationnisme linguistique, qui viole la Constitution fédérale et la loi fédérale sur les langues nationales, avec la complicité du Conseil fédéral qui brille pour sa lâcheté, a des conséquences discriminatoires aussi sur le plan économique et social, en matière de mobilité professionnelle notamment, au détriment des Romands et des Tessinois.
    En outre, UW est-il de bonne foi lorsqu’il préconise de développer les échanges linguistiques entre les écoles francophones et alémaniques, des échanges à sens unique, puisque les séjours linguistiques pour les écoliers romands ne servent pratiquement à rien, puisque ces derniers sont confrontés avec stupeur au dialecte, une langue totalement étrangère à celle apprise avec application à l’école ! On frise l’escroquerie pour les parents d’élèves romands, j’en ai fait moi-même l’expérience avec ma fille, sa partenaire alémanique préférant parler le “globish” pendant tout son séjour en Suisse alémanique !
    Je déplore aussi votre obstination à vouloir dresser les Romands contre les Tessinois. S’il est incontestable que les Tessinois ont le grand mérite de faire l’effort d’apprendre par nécessité 2 langues étrangères voire plus, vu leur statut d’ultra-minoritaires en Suisse, ils subissent de la même façon que les Romands l’apartheid linguistique imposé par leurs compatriotes alémaniques.

  4. Posté par Alain Jean-Mairet le

    Il y a sans doute une part de repli dans le succès du dialecte alémanique. Mais c’est un repli à la fois justifié et des plus sympathiques quand on y réfléchit.

    Un peu partout en Europe, les autochtones ont de quoi se sentir déstabilisés, menacés. Depuis les années 1950/1960, la criminalité et la délinquance ont explosé lentement dans tous les pays d’Europe (X 7,25 en France, X 4,75 en Allemagne, X 10,33 en Angleterre, X 8,8 en Italie, X 13,42 aux Pays-Bas, X 8 en Suède, etc. — je trouve ces chiffres et bien d’autres dans France Orange Mécanique, p. 294). Et l’évolution la mieux corrélée est celle de l’immigration. Par ailleurs, de nombreuses études montrent que les prisons européennes sont pleines d’étrangers, surtout musulmans. Pendant ce temps, l’attitude des gouvernements n’a cessé de favoriser ce flot et d’en minimiser l’impact criminogène. Il y a donc, naturellement, une réaction de rejet ou de méfiance, parmi les gens en général, c’est-à-dire notamment les victimes, d’une part contre l’autre, le non-membre, et d’autre part contre l’establishment.

    Or, sur le terrain, surtout là où on parle un dialecte (la Suisse alémanique bien sûr, mais pensons aussi au succès phénoménal des Ch’tis), la principale caractéristique générale des étrangers problématiques est leur faible maîtrise du dialecte, voire leur insistance à cultiver la pratique d’une langue ostensiblement étrangère. Et on le sent bien: il faut aimer une langue et la communauté correspondante pour en acquérir le parlé et l’accent justes. Il faut beaucoup écouter pour parler vrai dans un dialecte. Il y a comme une musique avec des références cachées, qui ne se révèlent qu’à travers des contacts humains, authentiques. Et cela devient ainsi, instinctivement, une sorte d’examen de passage. Ce n’est évidemment pas un critère parfait, mais enfin cela permet de reconnaître aisément le gros des individus potentiellement hostiles à la communauté locale.

    Par ailleurs, l’attitude de l’État, qui pose problème aussi dans ce cadre, et qui s’exprime ici systématiquement en “schriftdeutsch”, voire en “amtdeutsch” (pfuih), suscite une méfiance croissante. On est donc tenté, ici aussi, de privilégier le dialecte au détriment d’une langue perçue dès lors comme non bienveillante, pas vraiment des nôtres.

    Dans cette perspective, le dialecte ou sa pratique accrue constitue surtout une sorte de ciment social et de soupape de sûreté, de révélateur de tensions qui, sinon, revêtiraient probablement des formes autrement plus grossières. C’est certes regrettable pour les étrangers et les Suisses non alémaniques de bonne volonté. Mais enfin c’est tout de même au fond une réaction plutôt bon enfant.

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