A la veille de son départ pour Alger, sa ville natale, Jean Daniel se déclare catastrophé par le score du Front national aux européennes.
Pour la France et pour la gauche, c’est un deuil. On ne va plus savoir qui l’on croise dans la rue après avoir entendu tant de voix exprimer leur désir de purifier la France.
Je l’avais pressenti, subodoré et je n’ai cessé de l’écrire tellement les choses me paraissaient claires : la catastrophe est arrivée.
Pour ma part, je me sens malheureux. Tous les mauvais souvenirs, toutes les alertes que j’ai connues pendant tant d’années, il me semble les réentendre et les revoir. Une partie de notre pays n’aime pas l’autre, et elle suggère, quand elle n’affirme pas, que ce sont les étrangers qui nous séparent.
Les immigrés sont accusés de souiller l’âme même de la France. Pourquoi n’avait-on pas osé jusque-là assener une calomnie qui devient soudain si rassembleuse ? D’abord parce qu’il n’est plus question d’antisémitisme. Il est clair que dans la première partie du plan de Marine Le Pen, toute espèce d’injures contre les Juifs va être bannie.
La présidente du FN a parfaitement compris que le temps n’est plus, ou n’est pas encore, à regrouper les deux racismes. En fait, elle a déjà réussi à désarmer la virulence – contre elle – des organisations contre l’antisémitisme. […]
Extrait de: Source et auteur
Bonsoir,
Sa ville natale est Blida, non Alger.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Daniel
Merci