Bruxelles tremble devant l’éventuel succès des eurosceptiques
Par Lorenzo QUADRI, Conseiller national, Lega,Tessin (photo)
L’Europe vote, et les eurosceptiques sont en forte progression. A Bruxelles on étudie déjà une contre-attaque…
Dans les pays qui ont la malchance d’appartenir à l’UE, on est en train de voter pour renouveler le Parlement européen. Ce dernier est, en effet, l’unique organe communautaire élu directement par le peuple. Tous les autres, en revanche, sont composés de bureaucrates qui n’ont aucune légitimité démocratique. Ces derniers ont pourtant la prétention de donner des ordres non seulement aux gouvernements nationaux démocratiquement élus mais aussi aux pays comme le nôtre, qui ne font partie de l’UE.
Dans les pays fondateurs de l’Union européenne on prévoit une importante augmentation de voix en faveur des partis eurosceptiques. En France avec le FN de Marine Le Pen ou en Grande Bretagne avec l’UKIP de Nigel Farage. Selon les projections, ils se placeraient en troisième position. En Italie voisine, selon une étude de l’Institut Cattaneo, un Italien sur deux souhaite sortir de l’euro. […]
Ces derniers jours, divers politiciens et ex-politiciens ont exprimé une opinion peu flatteuse à l’égard de l’UE : on peut donner l’exemple de Nicolas Sarkozy qui n’a certainement jamais été un eurosceptique. Un retour collectif à la raison ?
Nous pouvons donc espérer, au moment de compter les votes, qu’il y aura un mémorable retour de bâton pour tous ces eurocrates de Bruxelles qui ont failli, ceux même qui pensaient avoir le droit d’être arrogants envers la Suisse au lendemain du 9 février.
Une votation qui, en peu de temps, a mis en évidence que la libre circulation, principe pivot de l’UE, est à géométrie variable même à l’intérieur des pays membres. Les plus importants de ces pays sont en train de vouloir faire marche arrière et cela de façon évidente. En Angleterre, David Cameron a posé, aux baillis de Bruxelles, sept conditions, parmi lesquels, le frein à l’immigration de masse. Si ces conditions sont repoussées, il a annoncé qu’il fera campagne pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE.
Un tel départ signerait, c’est évident, la fin de l’UE. Le succès de l’UKIP montre clairement que, au Royaume Uni, une votation populaire au sujet de la sortie de l’UE aurait de grandes chances de succès. En Allemagne aussi, on se tourne gentiment dans la même direction. En effet, à trois jours des votations pour le parlement européen, Angela Merkel a déclaré que l’UE « n’est pas une union sociale » : par conséquent, l’Allemagne n’a pas l’intention de garder les immigrés venant de l’UE pour chercher du travail.
Stop à l’arrogance dans la maison d’autrui
A voir comment certains pays de l’UE réagissent maintenant contre l’immigration de masse chez eux, il ne restera que ces pauvres couillons de Suisses à garder les immigrés dans l’Etat social, ces Suisse qui, grâce à leurs droits démocratiques (et certainement pas grâce à leurs gouvernants), ont refusé de faire partie de l’UE.
L’initiative « contre l’immigration de masse » mettra plus de trois ans avant d’être concrétisée ! Et comme si cela ne suffisait pas, les Suisses ont du entendre le président de la République italienne leur dire que le vote du 9 février était « déconcertant » !
Le président d’un pays, qui en est à son troisième premier ministre non-élu, n’est certainement pas en position de commenter les votations démocratiques d’autrui. […]
Napolitano se prendra une bastonnade politique de la part de ses concitoyens à l’occasion de ces élections européennes. Cela vaut aussi pour les europhiles de notre pays.
Les baillis de Bruxelles se retrouveront la queue entre les jambes. Ainsi, l’envie de faire les arrogants chez les autres leur passera peut-être.
Et nos sept savants du Conseil Fédéral seront de moins en moins crédibles quand ils défendront la cause de l’Union européenne qu’ils mettent clairement en tête de ligne.
LORENZO QUADRI, conseiller national tessinois (Lega dei Ticinesi)
Source en italien (traduction D.Borer)
Il est vrai que le sieur Burkhalter va vraisemblablement devoir calmer son ardeur europhile. Il semblerait que ce soit très tendance depuis dimanche dernier.