Radio Courtoisie Kiosque Courtois 5-10 mai 2014

Extraits

France

Elections européennes : l’UMPS conduit le bal des hypocrites

 

Les élections européennes auront lieu dans quinze jours.Les instituts de sondage rapportent un désintérêt massif de l’opinion publique, alors même que les enjeux sont considérables. A l’issue de ces élections se formeront les groupes parlementaires dont chacun nécessite au moins 25 élus de sept pays différents de l’Union. Pour la première fois, des partis euro‑critiques pourront fonder plusieurs groupes et disposer d’un quart à un tiers des voix du Parlement. Le groupe socialiste et le groupe des fausses droites européistes seraient alors obligés de s’associer pour obtenir une majorité absolue, ce qui formaliserait encore un peu plus la convergence euro‑béate UMPS. Rappelons que les euro‑députés UMP et PS votent déjà main dans la main plus de 95 % des textes qui leur sont soumis…

 

Accord de libre‑échange transatlantique, gaz de schiste, nucléaire, espace Schengen, élargissement à la Turquie, tous ces sujets sont étonnamment flous dans les programmes politiques de l’UMP et du PS.Les divergences au sein du parti socialiste et de l’UMP ont conduit ces deux formations à rédiger des programmes basés sur le plus petit dénominateur commun… C’est‑à‑dire pas grand‑chose. Leur seul programme, c’est finalement qu’il faut « toujours plus d’Europe ». Flou artistique également chez lesdits « souverainistes ». Ainsi, les chevènementistes appellent à l'abstention, ce qui, mathématiquement, ne peut que profiter à l'UMPS. Chevènement n'en est pas à sa première contradiction. Quant aux listes Debout La République, elles peinent à exister dans les sondages, Dupont‑Aignan passant le plus clair de son temps médiatique à taper sur le Front national.

 

Lors du traditionnel discours du 1er mai, Marine Le Pen a appelé les Français soucieux de sanctionner l'Union européenne à ne pas s'abstenir. Le FN pourrait arriver en tête aux élections européennes. Une perspective qui déchaîne naturellement l’ire de l'UMPS. Les Valls, Morano, Désir, Copé et autres Cambadélis tentent de conserve d'infléchir le succès annoncé des listes Bleu Marine.

Accord de libre‑échange transatlantique : les négociations se poursuivent dans la plus grande discrétion

 

Certes, on en sait un peu plus que ce qui se dit lors des réunions du très puissant cénacle mondialiste du Bilderberg, mais guère. Le 10 avril dernier, par exemple, s’est tenue à Paris une très importante conférence entre négociateurs européens et américains d’une part, et représentants d’entreprises multinationales d’autre part. Inutile de préciser que la presse du système ne s’est pas étendue sur le sujet. La politique du secret, chère à nos élites mondialisées, ne date pas d’hier : le scénario de l'actuel projet de traité (TAFTA pour Transatlantic Free Trade Area, dit encore TTIP pour Transatlantic Trade Investment Partnership) figurait déjà en toutes lettres dans le projet d’accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié secrètement entre 95 et 97 par les vingt‑neuf Etats membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Divulguée in extremis, la copie souleva une vague de protestations sans précédent, contraignant ses promoteurs à la remiser.

 

Le cinquième cycle de négociations entre l’Union européenne et les Etats‑Unis se tiendra du 19 au 23 mai prochain, aux Etats‑Unis. Si ce projet arrivait à son terme, les entreprises transnationales pourraient traiter d’égal à égal avec les Etats souverains par le jeu de tribunaux d’arbitrage, c’est‑à‑dire par un règlement privé des différends. Une situation totalement antidémocratique qui mettrait les peuples de la vieille Europe définitivement sous contrôle des intérêts cosmopolites. Les appellations d’origine contrôlées, ainsi que les normes sanitaires européennes seraient remises en cause. Les Etats‑Unis désirent par ailleurs créer un espace financier transatlantique commun, mais sans régulation financière. Et l’Union européenne, sans réaction face aux révélations sur l’ampleur de la surveillance par la NSA, perdrait ce qui lui reste de protection des données des personnes.

 

Mais l’opposition s’organise.Une centaine de mouvements se sont unis, en France dans le collectif « Stop TAFTA », et dans toute l’Europe, pour coordonner des actions. Les conseils municipaux de nombreuses communes françaises se sont déjà solennellement prononcés comme étant « Hors TAFTA » : un mouvement qui s’amplifie de jour en jour. Le Front national a demandé aux maires élus en mars derniers sous l’étiquette FN de procéder à de telles délibérations. Au niveau européen,c’estle Parlement allemand, le Bundestag, qui s’est ému du manque de transparence des négociations. L’exemple du traité ACTA, un autre traité transatlantique portant sur les droits de la propriété intellectuelle, et finalement rejeté en 2012, par le Parlement européen, peut donner de l’espoir aux opposants.

 

Les Etats‑Unis, le Canada et le Mexique sont déjà liés par un accord de libre‑échange, l’ALENA. Parallèlement au TAFTA, les Etats‑Unis négocient un autre traité de libre‑échange, avec la zone Pacifique cette fois‑ci. L’accord transatlantique est donc infiniment plus qu’un simple accord commercial. Dans le plan des élites mondialisées, l’Union européenne n’a pas pour vocation à devenir une puissance rivale des Etats‑Unis. Son destin programmé est de constituer, en position vassale de l’hyper‑puissance, un bloc essentiellement dirigé contre la Russie, dernière puissance blanche de la planète capable, par son étendue territoriale, sa démographie, sa puissance économique et militaire, de s’opposer à l’eschatologie cosmopolite. Par ces multiples accords, les Etats‑Unis entendent se constituer un vaste glacis commercial dans le cadre de leur politique stratégique dite de « containment », mise en place à la fin de la Deuxième guerre mondiale. Le TAFTA est une raison de plus, décisive, d’aller voter, pour dire NON à l’Europe de Bruxelles.

Le Parlement français interdit l’utilisation d’un maïs OGM

 

Lundi 5 mai, les sénateurs ont, après les députés, interdit à leur tour la culture du maïs transgénique. En mars, le gouvernement avait interdit par arrêté le MON810, maïs transgénique produit par la firme américaine Monsanto. Cet arrêté a lui aussi été confirmé par le conseil d’Etat. Une décision qui contraste avec les décisions prises au niveau européen. L’Union européenne a en effet autorisé la culture de maïs transgénique. Les groupes de pressions des grandes multinationales de l’agro‑alimentaire américains comme Monsanto sont particulièrement actifs dans les couloirs de Bruxelles. Pour une fois, le gouvernement français prend une décision qui va à l’encontre de l’Union européenne. Mais il ne faut toutefois pas crier victoire trop tôt. Rappelons que par deux fois déjà, l’Etat français avait interdit par arrêté le maïs transgénique, en 2009 et 2011… Dans son livre « Complot mondial contre la santé », l’essayiste Claire Sévérac signale par ailleurs que l’interdiction édictée par la France d’importer du bœuf aux hormones en provenance des Etats‑Unis a un coût pour les contribuables : l’amende annuelle est en effet de 116,8 millions de dollars pour notre pays, à régler aux multinationales américaines de l’alimentation via l’OMC. Rappelons également que le 23 avril dernier, la Russie a pour sa part annoncé qu’elle n’importerait plus de produits contenant des OGM.

Monde

Ukraine : le massacre d'Odessa, objet d'une couverture médiatique très orientée

 

Vendredi 2 mai dernier, une manifestation pour l’unité de l’Ukraine a dégénéré en bataille de rues dans la ville portuaire d’Odessa. S'opposaient des partisans du gouvernement provisoire et des Ukrainiens russophiles, face à une police ukrainienne particulièrement passive. Attaqués par les extrémistes nationalistes, ainsi que par des milices armées venues leur prêter main‑forte, les opposants au gouvernement provisoire se sont retranchés dans un bâtiment. Pris pour cible par les cocktails Molotov, le bâtiment a pris feu, devenant un piège mortel pour ses occupants. Au dernier bilan, 46 personnes, majoritairement des civils d’Odessa, ont péri dans les flammes, toutes les issues ayant été bouchées par leurs adversaires qui achevaient même ceux qui s’étaient défenestrés. Les images de ce massacre circulent sur Internet.

 

Les médias du système qui s’en sont fait l’écho ont rivalisé dans l’euphémisme et la mauvaise foi. Le résumé unanime de la presse française fut : « des dizaines de morts en marge d’affrontements à Odessa ». Les victimes ne sont‑elles pas, finalement, quelque part, responsables de leur sort ?... Via ses organes de presse, l’oligarchie cosmopolite soutient un gouvernement issu d’un coup d’Etat, et fondé sur une alliance invraisemblable de pro‑européens libéraux, de mafieux en tout genre, et de groupes paramilitaires d’inspiration ouvertement nazie, tels que Secteur droit, Trident, Patriotes d’Ukraine, Marteau blanc, ou encore Assemblée nationale‑socialiste…

 

 

Crise ukrainienne toujours : les indépendantistes de Donetsk maintiennent leur référendum

 

Le massacre par des groupes extrémistes ukrainiens de civils pro‑russes dont nous venons de parler traduit une exaspération du conflit qui oppose séparatistes pro‑russes et partisans du gouvernement provisoire dans l’est de l’Ukraine.

 

Alors qu’en représailles, on pouvait redouter une intervention militaire de la Russie, Vladimir Poutine a privilégié la diplomatie. Mercredi, il demandait aux indépendantistes de reporter le référendum d’autodétermination de la « République populaire de Donetsk », programmé ce dimanche. Toujours en signe de détente, le président russe a déclaré mercredi qu’il retirerait ses troupes de la frontière ukrainienne. Il a par ailleurs reçu jeudi Didier Burkhalter, président de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Vladimir Poutine a également indiqué qu’il adhérait à la proposition de la chancelière allemande Angela Merkel de réunir les autorités de Kiev et les représentants des séparatistes du sud‑est de l'Ukraine sous la forme d'une table ronde. Le Kremlin s’est enfin déclaré prêt à reconnaître la tenue des élections présidentielles en Ukraine le 25 mai prochain, mais a subordonné cette reconnaissance à l’arrêt total des violences dans le pays. Le Premier ministre polonais et le ministre allemand des Affaires étrangères ont salué l’attitude conciliatrice de la Russie.

 

Mais Kiev est vent debout contre le référendum sur l’indépendance de la majorité russophone de Donetsk. Jeudi, les indépendantistes faisaient savoir qu’ils maintenaient la tenue du référendum à la date prévue. Un référendum, qualifié de « terroriste » par Kiev, et qui devrait voir le oui l’emporter très largement. « Tout appel à le "reporter" n'est qu'une moquerie et aucunement un signe de bonne volonté » a déclaré le ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire ukrainien. Les conséquences de la victoire du oui sont terrifiantes, avec une possible intervention des forces armées ukrainiennes contre la province dissidente. La Russie ne pourrait alors que voler militairement au secours de cette dernière.

 

Hier, 9 mai, avait lieu la traditionnelle célébration de la victoire de l’Armée rouge sur la Wehrmacht en 1945. La parade militaire sur la place Rouge présidée par Vladimir Poutine fut l’occasion d’une impressionnante démonstration de force. 11 000 soldats ont participé à ce défilé. Le président Poutine a salué, je cite : « La force triomphale du patriotisme russe », rappelant, je cite toujours : « Que c'est notre pays [la Russie] qui a traqué les fascistes jusque dans leur tanière, a obtenu leur défaite complète et définitive, a vaincu au prix de millions de victimes et de terribles épreuves ». Une allusion limpide à l’actuelle situation ukrainienne, que devraient méditer les autorités autoproclamées de Kiev et leurs alliés occidentaux.

 

 

Sanctions américaines : les réactions russes

 

En réponse aux sanctions américaines via entre autres les groupes bancaires Visa et Mastercard, la Russie vient d'adopter un nouveau système de cartes de paiement, intitulé Pro 100, qui sera opérationnel dans quelques mois. Le préjudice pour Visa et Mastercard devrait être important. C’est en effet, à terme, une grande partie du marché russe, qu’ils contrôlent actuellement à 90 %, qui pourrait leur échapper. D’autre part, la Russie est en pleine négociations avec la Chine, concernant des contrats énergétiques. « Les relations sino‑russes connaissent le meilleur moment de leur histoire » s’est réjoui le président chinois Xi Jinping à l’occasion de la visite du ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, à Pékin, en avril dernier. Anticipant un assouplissement occidental des sanctions à l’encontre de l’Iran, la Russie vient par ailleurs de procéder à une reprise de la coopération économique et militaire avec la République islamique.

Source : Radio Courtoisie, 10 mai 2014

 

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