"La neutralité était à l'époque un concept très négatif et considéré comme de la lâcheté", rappelle Irène Herrmann. Les Confédérés déclarent officiellement leur neutralité en 1674. Mais ce n'est pas un acte glorieux, précise l'historienne: Les Confédérés s'étaient engagés à venir défendre la Franche-Comté en cas d'invasion. Elle est envahie, mais au lieu de venir la défendre face à l'invasion française, les Confédérés déclarent leur neutralité.

La neutralité permanente naît en 1815 au Congrès de Vienne. Les grandes puissances pensaient qu'il fallait entourer la France d'un cordon d'Etats tampons. Quant à la Suisse, "elle était tellement faible que la seule garantie qu'elle pouvait fournir à la sécurité européenne, c'était d'être neutre", précise Irène Herrmann.

A l'époque, la neutralité était un concept très négatif et considéré comme de la lâcheté

Aujourd'hui, la neutralité helvétique est flexible: "C'est un instrument géostratégique au service de la diplomatie", analyse Rouven Gueissaz, journaliste parlementaire pour la RTS à Berne. La Suisse peut prendre des sanctions, participer à des missions de paix, mais ne doit pas fournir d'aide militaire directe aux belligérants.

Vous voulez en savoir plus sur l'histoire de la neutralité? Et comprendre comment ce principe est marqué par les controverses et adapté aux différents contextes géopolitiques? Pourquoi et comment la Suisse reste neutre dans un monde bouleversé par les guerres et marqué par l'instabilité?