L’insolence de Mohamed Amra en détention : menaces, incivilités, fourberies, surveillante traitée de « pute » et bien plus

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Une « propension à menacer » les surveillants dans des termes « particulièrement préoccupants ». Ce sont les mots de l’administration pénitentiaire à l’appui du placement de Mohamed Amra au quartier ultra-sécurisé de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Le narco, devenu ennemi public n° 1 après son évasion sanglante qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires le 14 mai 2024 au péage d’Incarville (Eure), se targue régulièrement d’avoir suffisamment de soutiens hors de prison pour s’en prendre physiquement à ses surveillants.

Depuis son transfert au QLCO, le 24 juillet, deux incidents ont été relevés. « Ouvre pas la porte ou ça finira mal pour toi », a-t-il lancé à une surveillante, le 18 septembre. L’objet de son courroux ? Ce jour-là, son journal préféré ne lui a pas été distribué. « Je veux mon Parisien », s’est-il emporté, refusant le repas qui lui était proposé. « La surveillante est une pute qui bloque mon courrier. » Après cet incident, il a été placé 16 jours au quartier disciplinaire. Un quartier où il a fait un nouveau séjour après une autre sanction récente : il aurait bouché l’œilleton de sa cellule avec un chewing-gum, entre deux propos véhéments. (…)

Mohamed Amra semble plus apaisé à Vendin qu’à Condé-sur-Sarthe, où il avait été admis à l’isolement, le 26 février, à l’issue de sa cavale. Les scanners de haute technologie lui évitent les fouilles à nu. Il apprécie de revoir des visages, quand ses surveillants étaient jusque-là encagoulés. Ses visites au parloir et ses appels aux proches, un temps suspendus après son transfert, ont pu être rétablis. « Je vais très bien, j’ai le moral et la santé », écrit-il à la mère de son fils, en juillet, juste avant son arrivée à Vendin.

Dans sa coursive aux murs blanc et pastel, seules 10 cellules sur 17 sont occupées. Dans les autres, des salles de musculation ont notamment été installées, pour réduire les déplacements. En promenade, dans de petits espaces couverts — pour éviter les survols de drones — Mohamed Amra peut rencontrer jusqu’à quatre codétenus. Selon ses confidences, l’évadé d’Incarville se trouve dans une aile où est également incarcérée « une star de la taxe carbone » (une affaire d’escroquerie retentissante). (…)

Amra trouve les gardiens plus respectueux des règles à Vendin qu’à Condé-sur-Sarthe, a-t-il confié à ses avocats, Mes Lucas Montagnier et Benoît David. Là-bas, son séjour avait été houleux. « Vous allez comprendre qui je suis, dehors vous n’êtes rien », menace-t-il ses matons, le 24 mars, en se plaignant de son menottage. Avant de scander à sa fenêtre « Je suis Amra » à « de multiples reprises », et « de plus en plus fort », décrit un rapport de ses surveillants. « Je vais tous vous faire sauter », récidive-t-il quatre jours plus tard.

Une nuit de début mars, alors qu’Amra veut savoir combien de temps Rédoine Faïd a passé à l’isolement dans cette même prison, ses codétenus lui suggèrent de « simuler des vertiges » et des « crises d’angoisse » pour dénoncer des « mauvais traitement en détention ». Le 2 avril, Me Benoît David dépose une requête en indignité des conditions de détention — elle n’aboutira pas. (…)

Le 1er septembre, Mohamed Amra a fait enregistrer auprès de la prison une demande de mise en liberté. Contre son avis, il a comparu en vidéosurveillance devant le juge des libertés et de la détention le 10 septembre, comme l’autorise désormais la loi contre le narcotrafic, promulguée en juin. Sa libération a, sans surprise, été rejetée. Il doit par ailleurs être auditionné, à distance, en décembre dans le dossier qui lui vaut une mise en examen pour « complicité d’assassinat » à Marseille. (…)

Le Parisien


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