Le 21 octobre dernier, la justice a condamné un Normand, éleveur de moutons de prés-salés de la baie du Mont-Saint-Michel, à détruire sa bergerie.
Si la décision rendue par le tribunal — imposant la destruction d’un bâtiment situé à Genêts (Manche) sous peine d’une astreinte de 60 euros par jour pendant six mois — est un non-sens à bien des égards, elle est avant tout le symptôme d’une écologie punitive qui menace l’équilibre de nos territoires.L’élevage des moutons, patrimoine vivant de la baie
Depuis le XIXe siècle, l’image du Mont-Saint-Michel et de sa baie est indissociable des troupeaux de moutons en pacage sur les herbus. L’élevage ovin des prés-salés est une activité traditionnelle qui représente un cheptel de 10 000 à 11 000 brebis produisant chaque année 8 000 à 10 000 agneaux.
Le maintien des structures d’élevage est un enjeu crucial, dont dépendent également certaines fonctions écologiques du marais salé. Élevés au rythme des marées, ces moutons sont essentiels à l’écosystème des herbus. Ils incarnent ce lien unique entre l’animal, la mer, la terre saline, l’homme et le patrimoine culturel immatériel du Mont. Supprimer ou fragiliser cette activité, c’est altérer une part de la magie des lieux. L’éleveur victime de cette décision absurde s’occupe d’un troupeau de 350 brebis de race roussin de la Hague, labellisées bio et bénéficiant de l’AOP « Prés-salés du Mont-Saint-Michel ». Sa bergerie a été construite à proximité des herbus pour permettre aux moutons de pâturer dans cet espace littoral unique.La justice a exigé sa démolition, au motif qu’elle violerait le périmètre de la loi Littoral et du site classé. En résumé, on ordonne la destruction d’un bâtiment dont la vocation est précisément le maintien d’une activité traditionnelle et respectueuse de l’environnement.
Le pâturage ovin participant à l’entretien des herbus, la disparition de cette bergerie pourrait mettre fin à l’élevage et rompre l’équilibre écologique du territoire. Cette décision est un non-sens total et un signal désastreux envoyé aux éleveurs comme aux Manchois.
L’écologie punitive
À travers cette décision à tous points de vue absurde, nous assistons à un phénomène devenu un véritable fléau : l’écologie punitive. Des normes, des procédures, des contraintes toujours plus nombreuses, guidées par l’idéologie plutôt que par le bon sens paysan.
On sanctionne ici une pratique qui s’inscrit dans une logique d’agriculture durable, labellisée bio, dans un espace littoral fragile mais justement entretenu par cette activité.Est-ce cela que nous voulons ? À l’évidence non. Nous voulons défendre une écologie de terrain, capable de comprendre que les sables, les herbus, la mer et le ciel se partagent l’horizon. Cette décision devrait être suspendue tant que toutes les alternatives n’ont pas été sérieusement examinées, afin d’éviter que ce patrimoine vivant ne se transforme en terrain à l’abandon.
Engageons une grande concertation locale pour repenser l’application de la loi Littoral et les contraintes imposées dans ce type de zone particulière. Il s’agit avant tout de veiller à ce que l’agriculture traditionnelle, les moutons de prés-salés et les labels locaux soient reconnus comme des atouts pour la baie. Car cette dernière doit résister aux dogmes qui sacrifient nos paysages sur l’autel de l’écologie punitive.
Ne laissons pas cette baie exceptionnelle, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, devenir une carte postale insipide — sans troupeaux, sans bergers, sans vie.
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Extrait de: Source et auteur

”À travers cette décision à tous points de vue absurde, nous assistons à un phénomène devenu un véritable fléau : l’écologie punitive. Des normes, des procédures, des contraintes toujours plus nombreuses, guidées par l’idéologie plutôt que par le bon sens paysan.”
Le bon sens a disparu il y a quelques dizaines d’années lorsque la politique verte s’est muée en idéologie verte !
Il y avait de véritable personnage pour défendre la Nature, Franz Weber par exemple !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Weber