Que savons-nous vraiment de Rousseau, hors quelques lieux communs ? Le "bon sauvage", l’homme naturellement bon mais corrompu par la société, la perfectibilité humaine, la volonté générale, le contrat social ? Si Rousseau, à certains égards, est un moderne qui rejette les hiérarchies traditionnelles et croit en la souveraineté populaire, il ne se livre pas moins à une critique radicale de la société libérale, bourgeoise, progressiste et cosmopolite – à ses yeux, décadente – à laquelle il oppose la frugalité des Anciens et une démocratie autrement plus authentique et politique.
Pour en parler, Alain de Benoist, philosophe, historien des idées ("Un autre Rousseau", Éditions Fayard), Michel Maffesoli, professeur émérite à la Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France ("Apologie, autobiographie intellectuelle", Éditions du Cerf) et Pierre Le Vigan, urbaniste et philosophe ("Comprendre les philosophes", "La Planète des philosophes", Éditions Dualpha).
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J.-J. Rousseau a acquis une certaine autorité chez les Helvètes de ce côté de la Sarine parce qu’il est né Genève. Il a connu un certain succès parmi les révolutionnaires de salon du fait de ses déboires avec les autorités. Être plus contemplatif que bourreau de travail, il plaît aux gauchistes qui se piquent d’avoir des lettres.