Un homme seul
Volodymyr Zelensky a reçu les garanties les plus solides de ses alliés européens. L’Union, les pays membres ne laisseraient jamais tomber l’Ukraine. La France évoquait même l’engagement de troupes aux côtés des combattants ukrainiens. Pathétique forfanterie d’un Macron crépusculaire incapable d’assurer la sécurité dans son propre pays. Le président ukrainien y a pourtant cru.
Aujourd’hui, il est seul. Ses appuis hurlent au scandale par suite des déclarations du vice-président US hier à Munich mais rien n’y fera. L’Europe politique n’est rien, elle n’existe que dans la tête de ces eurocrates imbus du pouvoir qu’ils se prêtent.
Les Européens exigent d’être associés aux négociations de paix. Il ne saurait y avoir de bons accords sans eux. Ils seront tenus au courant lorsque Russes et Américains jugeront le moment venu. Lorsque les décisions déterminantes auront été prises, qu’il ne s’agira plus que de régler les plus infimes détails.
L’Union européenne a ceci de commun avec le tyrannosaure, une grande gueule mais de petits bras. Elle parle fort mais n’a pas les moyens d’imposer ses vues. L’Ukraine va en faire la douloureuse expérience. Son destin ne lui appartient plus. L’Europe assiste en témoin, impuissante.
Cela vaut aussi pour la Suisse qui pensait peser sur le conflit avec sa ridicule conférence du Bürgenstock. Grande leçon de modestie, cette denrée si rare dans le monde politique. La gifle que prend l’Union européenne ces jours-ci, c’est aussi la nôtre. Nous avons renié notre neutralité pour briller en société.
Le monde se passe de nos bons offices, la pièce se joue sans nous.
Yvan Perrin, 15.02.2025
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