Douglas Murray sur les gangs musulmans violeurs, Tommy Robinson et ce qui cloche en Grande-Bretagne

 

Douglas Murray, essayiste et chroniqueur au Spectator, rejoint Freddy Gray, animateur de l'émission Americano et rédacteur en chef adjoint du Spectator. Cette semaine, la ministre travailliste britannique de l'Intérieur Jess Phillips a rejeté la demande du conseil municipal d'Oldham, qui souhaitait une enquête gouvernementale sur l'horrible scandale des gangs de conditionnement psychologique et de viols dans des dizaines de villes britanniques. Sa décision a suscité une véritable levée de boucliers : Elon Musk, propriétaire de 𝕏, a appelé à l'emprisonnement de Jess Phillips et à la dissolution du parlement par le roi. Les hommes politiques ont-ils sous-estimé la force de l'opinion publique au Royaume-Uni et aux États-Unis ? Douglas Murray et Freddy Gray évoquent également les émeutes de Southport qui se sont concluent par l'emprisonnement de manifestants trop peu politiquement correct et la libération de criminels pour faire de la place en prison pour les manifestants, les passants présents lors de ces manifestations et les twitteurs trop bruyants et trop francs.  Ils se demandent pourquoi certains hommes politiques ne veulent pas affronter les problèmes de société au nom du correctivisme politique.

Transcription résumée de la vidéo de Douglas Murray ci-dessus.

Cela fait maintenant un quart de siècle que l'histoire des réseaux de violeurs enfle en Grande-Bretagne.

Cela fait presque 25 ans que diverses personnes, en particulier dans des villes du nord de l'Angleterre comme Rotherham et Rochdale, des parents de jeunes filles ont commencé à dire que leurs filles étaient soumises par des hommes qui, peu de temps après, ont été qualifiés par euphémisme d'Asiatiques chaque fois qu'ils ont été décrits dans la presse britannique.

Mais il ne s'agissait pas seulement de la classe ouvrière blanche qui, semble-t-il, était très facile à dénigrer et à rejeter... Il y avait aussi des familles sikhes et hindoues qui disaient que des choses similaires se produisaient avec leurs filles.

Et plus précisément que les personnes qui abusaient sexuellement, violaient et soi-disant « toilettaient » ou « dressaient » leurs filles étaient des hommes, principalement des hommes musulmans d'origine pakistanaise, nord-africaine ou autre.

Douglas Murray se souvient très bien de cette histoire lorsqu'elle a commencé à être diffusée au début des années 2000. Il s'agissait d'une histoire si grotesque qu'elle semblait sortir du cerveau enfiévré de racistes extrêmistes marginaux. Cette histoire était tellement hideuse que la première réaction de beaucoup de personnes au sein des conseils municipaux, des forces de police et des médias a été de dire qu'il serait préférable d'étouffer cette histoire et elle a été étouffée.

Elon Musk rappelle que la BBC qui a minimisé ce scandale de gangs de violeurs pendant des années a également employé à un poste important Jimmy Saville, un pédophile notoire avec plus de 200 actes criminels à son palmarès. Voir Pédophilie — Autre scandale dissimulé par la hiérarchie ?

Quelques années plus tard, elle était déjà largement connue. En 2004-2005, Channel 4 a réalisé un documentaire à ce sujet. Des groupes soi-disant antifascistes au Royaume-Uni, notamment, ainsi que le gouvernement travailliste et ses membres ont persuadé Channel 4 de retarder la diffusion du documentaire jusqu'à la fin des élections locales, au cas où cette diffusion aiderait le British National Party, un parti politique d'extrême droite au Royaume-Uni, disparu depuis longtemps.

C'était là une sorte d'avant-goût. Au cours des 20 années qui se sont écoulées depuis, cette histoire est restée en suspens et a parfois refait surface. Notamment lorsqu'il s'est avéré que ce n'était pas seulement dans quelques villes du Nord que cela se produisait, mais dans de nombreuses villes et même dans des endroits plus nantis comme l'Oxfordshire où, dans le centre d'Oxford, on a découvert qu'un colossal gang de violeurs abusait des filles de la région et les violait. L'affaire a été rendue publique dans des endroits comme Telford et dans bien d'autres, dans des dizaines de villes britanniques. Certains journalistes, il faut le dire, ont mis l'affaire en lumière. Andrew Norfolk, du Times, l'a fait de manière mémorable, mais il y a toujours eu cette volonté de ne pas ébruiter l'affaire. Cela se voyait notamment au fait que la police, et il y a de nombreux témoignages à ce sujet selon Douglas Murray, ignorait les filles, ignorait les familles des filles, et arrêtait parfois les familles des filles, les victimes, qui se plaignaient trop. Je me souviens d'avoir assisté à l'un des procès du scandale du «  conditionnement » de ces jeunes filles, il y a quelques années à Londres, à l'Old Bailey, et si vous parliez aux parents des accusés après coup, ces épouses et ces enfants affirmaient tous que leurs proches étaient totalement innocents et qu'ils avaient été piégés par l'État britannique raciste et foncièrement islamophobe. Voilà le genre de contexte dans lequel tout cela s'est déroulé, depuis un quart de siècle maintenant.

La Grande-Bretagne a toujours eu tendance à essayer de détourner l'attention de ce scandale et à jeter l'opprobre sur tous ceux qui l'ont révélé.

Douglas Murray a mis en ligne, en début de semaine, quatre pages d'un livre qu'il a écrit il y a 10 ans et qui a été publié en 2017 sous le titre de L'Étrange suicide de l'Europe : immigration, identité, islam. Dans quatre pages de ce livre, vers le début, Murray écrit que ce scandale est emblématique de la façon dont la Grande-Bretagne, les pays européens et l'Occident dans son ensemble sont totalement incapables de gérer les conséquences négatives de l'immigration de masse et de l'échec de l'intégration. L'essayiste britannique mentionne l'héroïque Ann Cryer, ancienne députée travailliste dans l'une des circonscriptions où des parents étaient venus la voir pour lui raconter ce qui était arrivé à leurs filles. Des récits si horribles que l'on ne pouvait probablement pas entrer dans les détails en ligne (nous reproduisons ci-dessous dans un encadré quelques extraits d'un jugement de 2011 qui donne une idée des sévices subies). Ann Cryer, après avoir identifié ces faits vers 2009 et tenté de tirer la sonnette d'alarme, a non seulement été traitée d'islamophobe et de raciste, alors qu'elle a toujours été une députée travailliste de gauche, mais elle a dû bénéficier d'une protection policière pendant un certain temps. La tentative de tirer sur le messager, presque littéralement, est donc un aspect constant de cette affaire. Il en va de même lorsque les gens parlent maintenant de cette histoire et essaient de se concentrer sur la question de Tommy Robinson qui est un homme issu de la classe ouvrière de Lutton. Il y a beaucoup de choses à dire en faveur de Robinson et sur ce qu'il a fait, comme on peut aussi le critiquer dans ses choix tactiques et certains de ses mots. Mais, plus fondamentalement, il fait partie d'un grand nombre, qu'il ne faut pas sous-estimer, d'un grand nombre de membres de la classe ouvrière de ce pays qui ont vu ce genre de choses arriver à des proches, qui ont eu des filles dans leur famille qui ont été droguées et violées par des gangs musulmans et qui, lorsqu'ils se sont adressés à la police, n'ont reçu aucune aide, lorsqu'ils se sont adressés au conseil municipal, n'ont reçu aucune aide, lorsqu'ils se sont adressés à leur député, n'ont reçu aucune aide, et s'ils organisaient un mouvement de protestation, les soi-disant groupes antifascistes criaient  immédiatement « ah, l'extrême droite ».

Quelques-uns des violeurs en bande musulmans d'Oxford

Car, bien entendu, si vous appartenez à la classe ouvrière de ce pays et que vous n'aimez pas les viols massifs de jeunes filles blanches, vous devez nécessairement être un nazi. Tout cela pour empêcher quiconque d'en discuter et, en particulier, pour réprimer le plus durement possible toute personne blanche et ouvrière qui se sentait dépourvue de moyens d'expression. Et au lieu d'accorder à ces personnes la moindre sympathie ou la moindre écoute, la plupart des médias et la classe politique se sont détournés d'elles. M. Douglas craint que ce que nous avons vu ces derniers jours ne soit qu'une répercussion parfaitement prévisible du fait qu'un scandale d'une telle ampleur ne peut être étouffé que pendant un temps limité. Bien sûr, certains députés travaillistes notamment disent en ce moment « mais ne savez-vous pas que de nombreuses enquêtes ont été menées à ce sujet, ne savez-vous pas que de nombreuses personnes sont allées en prison ». Il y a une part de vérité là-dedans. Tout d'abord, les enquêtes ne signifient pas grand-chose en fin de compte, elles n'ont pas fait grand-chose pour résoudre ce problème à la base. Deuxièmement, le nombre d'accusations de viols, le nombre de filles dans toutes ces villes qui disent avoir été violées signifie que la proportion d'hommes qui ont été effectivement condamnés, souvent déjà libérés mais condamnés et passés par la case prison, ne peut être qu'une fraction du nombre de personnes qui ont réellement pris part à ces crimes sexuels obscènes et donc cette sorte d'idée « c'est bon les gars, on s'en occupe » est une véritable farce.

Une partie de ce que nous avons vu ces derniers jours rappelle une chose pour laquelle la Grande-Bretagne est étonnamment douée, à savoir éviter d'affronter les problèmes à la base pour plutôt se concentrer sur les personnes qui évoquent le problème ou qui l'évoquent de manière inadéquate, d'une manière qui n'est pas du goût de tout le monde.

Et tout le monde ne parle plus que ces personnes et plus du problème à la base. Cela rappelle terriblement la façon dont, pendant 40 ans, on a dit en Grande-Bretagne qu'on ne pouvait pas parler de l'immigration de masse, légale ou illégale, parce qu'Enoch Powell avait prononcé un discours en 1968. C'était un excellent moyen pour la classe politique entre autres d'éviter de parler de l'immigration de masse. On disait : « ah vous savez, Enoch a rendu cela impossible ».

Cela rappelle terriblement les gens qui disent « ah, Tommy Robinson l'a rendu impossible ». C'est une absurdité absolue. Avec des médias courageux, des personnes indépendantes d'esprit, des conseillers municipaux qui savent comment faire leur travail et des policiers qui n'ont pas, comme l'ont montré les rapports et les commissions, une peur bleue d'être accusés de racisme institutionnel, accusation qui pèse sur les forces de police depuis une trentaine d'années, voire une quarantaine d'années, si toutes ces personnes avaient fait leur travail, ce que Tommy Robinson aurait dit ou n'aurait pas dit n'aurait aucune importance. Tout ceci n'est qu'une esquive, c'est toujours comme ça : sautons sur l'une des personnes qui a réagi et disons qu'elle a mal agi et ensuite nous pouvons continuer à ne pas aborder la question. Je pense qu'il s'agit là d'un vice typiquement britannique.

Certains médias britanniques et un très petit nombre de politiciens britanniques parlent de cette question et des questions connexes depuis de nombreuses années, voire des décennies. Mais beaucoup de gens n'ont aucune voix, beaucoup de gens au Royaume-Uni n'ont pas de colonnes dans The Spectator ou la possibilité de faire publier des livres par exemple. La question que Douglas Murray pose depuis de nombreuses années est de savoir ce que l'on est autorisé à dire, ce que l'on est autorisé à faire et comment on est autorisé à s'exprimer si l'on ne dispose pas de la tribune dont jouissent certains écrivains et hommes politiques privilégiés. Que peut-on faire si sa fille a été violée par un gang musulman dans l'une de ces villes et que, par exemple, on s'adresse aux autorités locales qui nous disent que c'est la faute de notre fille de 13 ans ?

Murray a publié il y a de nombreuses années un article sur les autorités locales lorsque l'affaire du gang de violeurs de l'Oxfordshire, l'affaire du gang de viols, a été portée devant les tribunaux. 

Il s'est avéré que les autorités locales chargées des soins avaient échoué à plusieurs reprises. À une occasion, notamment, une jeune fille qui était censée être sous leur responsabilité avait été droguée et « conditionnée », violée collectivement par un groupe d'hommes musulmans à Oxford, et ce à plusieurs reprises. Une nuit, elle a réussi à se sauver dans un taxi et à regagner son foyer d'accueil supervisé par le conseil régional. Une fois sur place, elle n'a pas pu payer le trajet et les responsables du foyer d'accueil, qui avaient un devoir de protection à son égard, n'ont pas payé le trajet, si bien que les violeurs de la jeune fille sont revenus, l'ont trouvée et l'ont emmenée à nouveau, puis ont recommencé leur forfait.

Bien des années plus tard, à l'issue de l'un de ces procès, la responsable du conseil chargé du bien-être des jeunes filles dans cette région a diffusé une vidéo, il y a plus de dix ans maintenant, dans laquelle elle déclarait : « Je voudrais présenter mes excuses pour la défaillance des services sociaux qui a été révélée dans certains éléments de ce procès ». On aurait pu croire que cette femme était une employée des chemins de fer s'excusant pour les feuilles sur la voie qui auraient entraîné un retard de 20 minutes pour le train 805 reliant Oxford à Londres, et non qu'elle avait supervisé un système dans lequel des personnes censées avoir un devoir de protection à l'égard de jeunes filles vulnérables avaient en fait aidé les violeurs de ces jeunes filles. «  C'était tout à fait dégoûtant », de conclure Douglas Murray.

Il ne s'agit que d'un cas, mais il y a eu de nombreux cas de chefs de police à Rochester, de conseillers dans des endroits comme Telford, de députés qui étaient au courant et qui, des années plus tard, ont présenté des excuses chiches, mesquines ou hypocrites, si tant est qu'ils se soient excusés. Et aucune de ces personnes n'a souffert, non seulement elles ne sont pas allées en prison, mais la plupart d'entre elles n'ont même pas perdu leur emploi et celles qui l'ont quitté ont trouvé d'autres emplois tout à fait convenables au sein des mêmes autorités locales ou d'autorités locales similaires.

Twitter a été enflammé par divers passages d'une décision de justice anglaise de 2013 qui ont commencé à faire le tour de l'Internet :

53) Vous, Mohammed Karrar, l'avez préparée à un viol anal collectif en utilisant une pompe pour élargir son passage anal. Vous l'avez soumise à un viol collectif par cinq ou six hommes (chef d'accusation 30). À un moment donné, elle avait quatre hommes en elle. Une balle rouge a été placée dans sa bouche pour la faire taire. Non seulement vous avez tous deux participé à l'exploitation sexuelle commerciale de GH, mais vous l'avez également utilisée pour votre propre satisfaction. Vous l'avez tous deux violée alors qu'elle avait moins de 13 ans. Lorsqu'elle était très jeune, bien qu'il ne soit pas clair si elle avait moins de 13 ans, vous l'avez violée tous les deux en même temps (par voie orale et vaginale/anale). Cela s'est produit à plusieurs reprises (chef d'accusation 28).

54) Mohammed Karrar, à une occasion, lorsque GH avait 12 ans, après l'avoir violée, elle vous a menacé avec votre couteau à cran d'arrêt. Votre réaction a été de prendre une batte de baseball avec un manche en métal argenté, de la frapper à la tête avec, puis d'insérer la batte de baseball dans son vagin. Vous l'avez traitée comme si elle était votre marchandise. Vous l'avez marquée (avec vos initiales près de son canal anal) à l'aide d'une épingle à cheveux chaude. Si GH ne se pliait pas à vos désirs, si vous n'étiez pas avec d'autres personnes, vous vous mettiez en colère contre elle. Dans le cadre de ce conditionnement, vous lui fournissiez du crack et vous lui avez injecté de l'héroïne à de nombreuses reprises (chef d'accusation 40).

Pour Douglas Murray, il s'agit d'un scandale qui s'ajoute à d'autres scandales. D'une certaine manière, il est soulagé que cette affaire ait enfin attiré l'attention de la communauté internationale, mais tout le monde aurait dû le savoir à l'époque, et Murray le dit parce que beaucoup de gens le savaient à l'époque et que beaucoup de gens ont essayé de soulever ces questions, mais en fin de compte, l'affaire n'a pas eu l'ampleur qu'elle aurait dû avoir.

La police, les députés, les fonctionnaires municipaux et d'autres, y compris le Service des poursuites judiciaires de la Couronne (le parquet ou le procureur du Roi), ont décidé qu'il était plus important de ne pas faire ce qu'ils considéraient comme un cadeau au mythe de l'extrême droite au Royaume-Uni, de ne pas lui accorder le cadeau de cette histoire. Ceci soulève une question très intéressante selon Douglas Murray : « Le travail de la police, du parquet, du procureur du Roi, des conseillers locaux, des députés et d'autres personnes consiste-t-il à étouffer les histoires qui pourraient montrer une communauté sous un mauvais jour, y compris les dissimulations au sein de cette communauté, afin de protéger cette communauté ou ce travail consiste-t-il simplement à faire respecter la justice et l'État de droit ? 

Pour Douglas Murray, la justice et l'État de droit ont été considérés comme des priorités secondaires par toutes ces figures d'autorité au Royaume-Uni pendant un quart de siècle.

Selon l'essayiste, Jess Philipps, députée travailliste, qui occupe le poste de sous-secrétaire d'État parlementaire à la protection et à la violence contre les femmes et les filles depuis juillet 2024, était une députée et une voix intéressantes lorsqu'elle est arrivée sur la scène politique. Une personne très intelligente et très talentueuse sur le plan politique.

Il l'a observée au cours de ses premières années de mandat et n'oubliera jamais personnellement sa réaction face à ce tqui s'est produit à Cologne le soir de la Saint Sylvestre 2016, lorsque ses consœurs ont été molestées en masse dans le centre d'une ville européenne. Elle a déclaré, lors de la période de questions au Parlement, que ce n'était pas très différent d'un samedi soir ordinaire dans le centre de Birmingham. En d'autres termes, pour Douglas Murray, ce qu'elle et d'autres soi-disant féministes comme elle ont fait, c'est minimiser les agressions de masse commises à cette occasion sur des femmes adultes et des jeunes filles mineures afin d'éviter des tensions communautaires. En minimisant ces incidents à Cologne, elle a aussi accessoirement sali ses propres électeurs mâles à Birmingham pour lesquels elle ne semble pas avoir beaucoup de considération.

Jess Phillips et tous les autres sont tombés dans le piège, ils n'ont pas eu le courage de leurs prédécesseurs comme la grande Ann Cryer, ils n'ont pas eu le courage d'identifier les événements lorsqu'ils se sont produits et de dire la vérité. Ils ont fait passer tous ces histoires de cohésion communautaire avant tout, et ils ont été lâches. Murray répète « des lâches ».

Pour le rédacteur en chef adjoint du Spectator, Freddy Gray, qui interviewe Douglas Murray, l'histoire est à nouveau détournée et on voit comment elle va être traitée : « Voulons-nous que la droite américaine trumpiste dirige la Grande-Bretagne », alors qu'en réalité, les Américains trumpistes expriment simplement leur horreur face à ce sujet. Le journaliste demande pourquoi les Britanniques ont cette tendance : est-ce que l'ancienne politesse britannique a été transférée sur la sorte de dogme multiculturel contemporain?

Pour Douglas Murray, il y a plusieurs raisons à cela : c'est en partie le résultat d'une tentative systématique de dégrader et de démoraliser la population autochtone de Grande-Bretagne.

Cela dure depuis des générations, comme Murray l'a écrit dans plusieurs de ses ouvrages. Ouvrez n'importe quel journal aujourd'hui et vous verrez que le gouvernement travailliste veut renforcer dans l'enseignement l'horrible passé de la Grande-Bretagne, car il est évident que ce dont la Grande-Bretagne a besoin, c'est que les gens qui y sont nés et ceux qui viennent s'y installer sachent que c'est un pays affreusement raciste. Il est assez surprenant que tant de gens veuillent venir au Royaume-Uni alors que c'est un pays terriblement raciste.  On cherche constamment à dégrader le Royaume-Uni, à démoraliser ses habitants, à leur dire qu'ils n'ont pas de quoi être fiers, à part pour leu discipline quand il s'agit de faire la queue, leur fair-play et la diversité, parce qu'il est évident que depuis mille ans, ce qui a créé cette culture extraordinairement impressionnante et importante en Grande-Bretagne, c'est la diversité, comme si la Grande-Bretagne n'avait pas eu de culture autochtone et que nous devions évidemment nous diversifier pour devenir un pays raisonnable ou décent. Ce sont toujours les mêmes éléments de langage dont nous abreuvent les nouvelles de tous les jours.

Douglas Murray est, comme on le sait, tout à fait opposé à cette vision honteuse. Pour lui, les gens ont le droit d'être fiers de leur culture. Tous les peuples ont ce droit et plus particulièrement le peuple britannique. Le peuple a le droit de ne pas se faire dire de se taire. Mais pour Murray, il y a une décence innée chez les Britanniques, l'une des raisons pour lesquelles ils ont accueilli tant de gens avec un certain succès, mais aussi avec de cuisants échecs, parce que les Britanniques sommes réellement accueillants, décents et tolérants. Mais on ne le dirait pas à la façon dont les Britanniques sont caricaturés, mais quand on étouffe des scandales comme celui-ci, qu'on les minimisent, qu'on dénigrent les gens, qu'on emprisonne ceux qui s'en plaignent et qu'on relâche des violeurs de prison pour libérer des cellules afin d'y enfermer ceux qui écrivent quelque chose d'imprudent ou de vrai mais de façon prématurée sur les médias sociaux, on verra bien combien de temps le public britannique va encore supporter cela. Les Britanniques l'ont déjà supporté bien plus longtemps que ne le pensait l'auteur de L'Étrange suicide de l'Europe, mais il ne pense pas que leur patience soit infinie. Il affirme qu'il est très sot de dire à la population autochtone de Grande-Bretagne, en particulier aux classes ouvrières blanches : « vous êtes des moins que rien, vous ne méritez pas d'être écoutés et nous ne nous soucions pas de ce qui arrive à vos filles parce qu'il y a des communautés plus importantes ici ». Murray pense que c'est incroyablement stupide et que les gens sont à bout. Rudyard Kipling a écrit un texte célèbre à ce sujet dans « When the English began to hate » (Quand les Anglais commencèrent à haïr).

Si vous faites cela aux gens assez longtemps, ils deviennent très haineux et tout politicien sensé, qu'il soit de gauche ou de droite, devrait s'en rendre compte.

Freddy Gray ajoute qu'en Amérique, on retrouve les mêmes choses, la même haine de l'Occident, la même haine de l'histoire du pays, mais qu'il existe également une forte résistance, des anticorps au sein de la pensée américaine, de la culture et de la société américaines, alors qu'en Grande-Bretagne, bien que Douglas Murray suggère qu'un retour de bâton pourrait survenir ou serait en train de se produire, il ne semble pas s'être manifesté de la même manière pour l'instant. Gray se demande si cela n'est pas en partie dû à l'ampleur du problème auquel la Grande-Bretagne est confrontée car, bien qu'elle ait réussi l'intégration multiculturelle à certains égards, elle connaît également d'énormes problèmes, que sa classe politique ne veut pas affronter, et non seulement sa classe politique, mais aussi sa classe moyenne.

Douglas Murray est d'accord pour dire que beaucoup de gens ne sont pas prêts à affronter ces problèmes. L'un des aspects intéressants de ce que l'on appelle la fuite ou l'exode des Blancs est que les membres de la classe moyenne qui le peuvent vendent leur maison dans le centre ville pour plusieurs fois la valeur qu'elle n'en avait lorsqu'ils l'ont achetée. Ils partent ensuite s'installer dans un quartier plus verdoyant ou dans une petite ville rurale. Ils peuvent le faire, alors que la classe ouvrière blanche a beaucoup moins de possibilités de se déplacer, de sorte que lorsque quelque chose se passe dans leur quartier et qu'ils ne l'apprécient pas, ils sont coincés. Leur mobilité est nettement plus restreinte, dans tous les sens du terme. Toutes les études nous montrent pourquoi les jeunes hommes blancs de la classe ouvrière constituent la section la moins performante des écoles publiques britanniques : ils n'ont aucun privilège, aucune discrimination positive et personne ne leur donne de passe-droit. 

En ce qui concerne la comparaison avec l'Amérique, les Américains ont effectivement été très malmenés ces dernières années, mais il y a aussi beaucoup de gens qui refusent de se laisser faire en termes politiques. Ils ont aussi des dirigeants politiques, dont le plus récent est Donald Trump, qui sont en partie l'expression d'une reconquête de leur pays. La Grande-Bretagne est dans une situation différente, en revanche, en partie à cause de l'échec total du parti conservateur au pouvoir pendant 14 ans, en partie à cause du parti travailliste, en partie à cause de tout ce qui s'est passé depuis que le gouvernement de Tony Blair a ouvert les frontières après 1997. Pour toutes ces raisons, on a estimé que la seule façon de s'en sortir était de valoriser toutes les cultures autres que la sienne propre. Selon la logique que c'était nécessaire pour que les étrangers se sentent plus à l'aise et s'intègrent dans la société britannique. On a dit en Grande-Bretagne « formidable, parce que notre société est vraiment lamentable et que nous avons besoin de vous, les immigrés ". Pour Douglas Murray, ce n'est tout simplement pas vrai. 

Cette vision n'est pas sans rappeler la petite comparaison qu'Eric Weinstein avait raconté à Murray dans le passé. Lorsque Weinstein était enfant, il pensait que la vanille était l'arôme de base de la crème glacée, en d'autres termes, lorsque l'on fait de la crème glacée, il pensait que la base avait le goût de la vanille et on ajoutait ensuite un arôme pour en faire une glace à la fraise, à la framboise ou autre, mais bien sûr ce n'est pas le cas, la vanille est un arôme en soi. De même, la Grande-Bretagne serait la glace au parfum vanille sans aucune connotation autre que celle de dire que c'est une saveur, en fait une saveur très complexe et assez délicieuse, à laquelle d'autres saveurs ont été ajoutées, mais il n'est pas vrai que la Grande-Bretagne était un pays sans saveur jusqu'à ce que d'autres cultures arrivent et lui donnent une culture. La Grande-Bretagne avait une recette de vanille très compliquée, généralement très efficace, qui a nécessité des siècles de guerres ethniques entre les quatre nations des îles britanniques, ainsi que des guerres de religion à l'intérieur de ce pays, qui ont duré des siècles. Il a fallu beaucoup de temps pour accoucher des Lumières, et en particulier des Lumières écossaises, qui ont si bien réussi à s'imposer. C'était une vanille très compliquée. Aujourd'hui, les gens jouent avec cette vanille et y ajoutent n'importe quel arôme, y compris des arômes vraiment toxiques comme ceux qui croient qu'ils peuvent violer massivement des jeunes filles, pour citer l'un des juges dans l'une des affaires des gangs d'entraînement, parce qu'elles sont de la « chair facile ».

C'est un poison ajouté à la crème glacée collective et Murray ne voit pas pourquoi il a été impossible pendant des années de dire « nous ne voulons pas de cette saveur particulière, nous ne voulons pas de gens qui viennent avec des attitudes envers les femmes qui sont au mieux celles du VIIe siècle ». Si ces gens viennent ici sans ces attitudes, ils sont les bienvenus, qu'ils soient nos invités, nos voisins, nos frères. Par contre, s'ils viennent avec ces attitudes, alors « Non, sortez, partez », ajoute Douglas Murray. Cela fait longtemps que quelqu'un de la classe politique britannique n'a pas eu le courage de dire cela et la Grande-Bretagne en a pâti. Mais, pour Douglas Murray, mais beaucoup de gens le remarquent maintenant et le monde entier connaît ces problèmes.

Fredy Gray demande ensuite à Douglas Murray qui vit désormais aux États-Unis :  « Il y a beaucoup de gens dans la sphère de Trump qui parlent de la Grande-Bretagne avec une tristesse presque nostalgique que l'on s'attendrait normalement à entendre de la part de vieux conservateurs britanniques, se lamentant que la Grande-Bretagne est à la dérive et que l'Amérique pourrait être en mesure de l'aider, de la sauver sur le plan politique. C'est manifestement ce qu'Elon Musk essaie de faire, ou peut-être est-ce souvent une forme de trollage en ligne. Peuvent-ils aider la Grande-Bretagne, peuvent-ils venir à son secours, devraient-ils, voulons-nous qu'ils le fassent, cela pourrait-il se retourner contre eux politiquement parce que les Britanniques n'aiment généralement pas que des étrangers leur disent ce qu'ils doivent faire ? »

Douglas Murray estime que personne ne dit aux Britanniques ce qu'ils doivent faire. Il y a des gens en Amérique qui mettent en lumière ce qui ne va pas. Il arrive que l'on ait besoin de l'intervention d'un ami pour savoir où l'on s'est trompé. Il est assez courant, dans notre vie, que la personne qui nous observe remarque mieux que nous-mêmes, des choses que nous avons réprimées, dissimulées ou auxquelles nous nous refusons à faire face. Il en va parfois de même pour les pays : vos amis sont plus à même que vous d'identifier vos problèmes. En Grande-Bretagne, certains diront peut-être « oui, nous avons ces gangs qui violent des mineures, mais vous savez, c'est arrivé souvent, mais enfin, nous nous en occupons, nous nous en sortons » .

Il faudra peut-être qu'un ami intervienne et dise « peut-être que tu n'aurais pas dû t'en occuper, peut-être que tu aurais dû aller au fond des choses ». Quant à l'état de la Grande-Bretagne en ce moment, il n'est pas très facile de trouver des choses positives à dire sur la façon dont elle est gouvernée alors que les impôts augmentent et tout le monde continue à flatter le Service national de santé (NHS) où il est pourtant  si difficile d'obtenir un rendez-vous et où les gens sont laissés à l'abandon dans les couloirs de l'hôpital. Quiconque a eu affaire au NHS ces derniers temps ne devrait pas avoir d'affection particulière pour les sommes d'argent que les contribuables ont été contraints d'y injecter. La Grande-Bretagne a une police qui ne se déplace pas lorsqu'il y a un crime, une police qui ne se préoccupe pas des cambriolages de voitures et qui n'enquête même pas si l'on dispose d'un enregistrement de vidéosurveillance, une police dans des régions du pays, des corps entiers, qui n'ont pas résolu un cambriolage de maison depuis des années, voilà la police. Pour Douglas Murray, ce sont les mêmes personnes qui forment la brigade anti-Twitter, si douées pour rester assises sur leur popotin en mangeant des biscuits digestifs et en faisant défiler Twitter. Il s'avère qu'il est un peu plus difficile d'aller chercher une vidéo de surveillance et de dénicher un voleur. Mais cela ne veut pas dire que nous devrions dénigrer le Royaume-Uni parce qu'il a des gens formidables et si on pouvait leur rappeler d'imiter la grandeur de leur passé plutôt que de cracher dessus, de le haïr, la Grande-Bretagne pourrait encore avoir un grand avenir.

Voir aussi

Scandale des gangs sexuels pakistanais au Royaume-Uni

Déboulonner les déboulonneurs de gangs de violeurs pédophiles  (en anglais), sur la minimisation dans les médias au sujet de ce scandale

 
 
 
 

 

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