La grande mystification, de Jean de Kervasdoué

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

La base de tout raisonnement scientifique est le doute. En la matière, le scepticisme n'est pas une tare, mais un impératif. S'il ne faut pas de raison pour croire, il en faut pour douter.

 

Dans La grande mystification, Jean de Kervasdoué s'en prend à l'Écologie: une imposture qui ne dit pas son nom. Il ne se contente pas de l'affirmer. Il le démontre. Au préalable, il convient de préciser qu'il n'est pas pour autant climato-sceptique.

 

Il ne nie pas le réchauffement climatique, qui, d'ailleurs, se limite à 1,5°C depuis l'ère préindustrielle (1850). Convaincu que l'homme y est pour quelque chose, il admet qu'il peut fort bien y avoir d'autres causes, d'autant que le climat de la Terre a varié:

Au cours de l'ère quaternaire, la nôtre, il y eut quatre glaciations, donc quatre réchauffements.

 

Il est difficile de le taxer de libéral. Je n'en veux pour preuve que ce petit passage que j'ai relevé en lisant son livre contraire aux idées reçues: c'est l'idéologie libérale qui a inspiré la folle régulation du marché en général et de l'électricité en particulier 1.

 

Si les libéraux préconisent, p.ex., l'observation de règles de bonne conduite, comme dirait Friedrich Hayek, ou du droit naturel, ils sont fondamentalement opposés à toute régulation, qui ne peut provenir que de l'État, en l'occurrence l'Union européenne.

 

Quelles sont donc les idées reçues écologistes, qui, à son grand dam, ont fait mainmise sur l'appareil d'État en France via des organisations soit-disant non gouvernementales, et qui inspirent, hélas, textes législatifs et réglementaires, jugements des tribunaux?

 

En voici quelques exemples tirés du livre:

  • Les phénomènes extrêmes sont dus au réchauffement, sauf qu'ils ont toujours existé: météo et climat ne doivent pas être confondus.
  • L'hydrogène est la solution énergétique pour lutter contre le réchauffement, sauf que, pour l'obtenir aujourd'hui, il faut fragmenter l'eau ou le méthane, donc dépenser de l'énergie, i.e. émettre du CO2.
  • L'automobile électrique est la panacée pour réduire les émissions de CO2, d'où l'interdiction de vendre des voitures thermiques dès 2035 en Europe, sauf que les constituants des batteries viennent d'ailleurs, que le bénéfice environnemental de leur production est discutable et que, depuis 2017, les véhicules diesel [rejettent] moins de CO2 que les véhicules à essence et que les véhicules à hydrogène si on prend en compte la production de ce gaz.
  • Les énergies renouvelables peuvent remplacer le nucléaire 2, sauf qu'intermittentes des centrales thermiques sont nécessaires pour assurer la continuité de production d'énergie et qu'il y a une forte différence entre leur puissance installée et leur quantité produite...
  • Le nucléaire est dangereux - ce sont les Allemands qui le disent -, sauf que nous sommes tous radioactifs, que la radioactivité naturelle existe et qu'appliquée à la médecine, il ne faut pas ignorer ses bienfaits, tout étant question de niveau...
  • Les OGM sont des poisons, sauf que ce n'est pas du tout prouvé, qu'ils nécessitent moins de surfaces cultivables, de labours et d'usage de produits phytosanitaires, donc de rejets de CO2 et que de plus, des variétés sont résistantes au manque d'eau et aux fortes chaleurs.
  • Les aliments "bio" sont de meilleure qualité, sauf qu'il n'est pas démontré qu'ils sont meilleurs pour la santé et que l'agriculture "bio" a de moindres rendements que l'agriculture traditionnelle et nécessite plus de main d'oeuvre.
  • Le glyphosate est cancérigène, sauf que là non plus ce n'est pas du tout démontré, alors qu'il améliore les techniques agricoles et favorise la vie souterraine...
  • La nature est bonne, donc il ne faut pas toucher aux forêts, sauf qu'il faut les entretenir et qu'elles n'existent que grâce aux soins des forestiers pendant plusieurs siècles.

 

Aux imposteurs écologistes, l'auteur répond:

Ce qui a permis de faire reculer la famine et d'améliorer la santé, ce sont les progrès de l'agriculture, de l'hygiène, de la médecine, de l'habitat et de l'industrie. Pour en bénéficier, il faut produire de l'énergie, qui est le sang des sociétés contemporaines grâce auquel on produit aliments, immeubles, routes, automobiles, avions, ordinateurs, médicaments, hôpitaux... Là est toujours la priorité. Toute décroissance entraîne la misère.

 

Francis Richard

 

1 - La concurrence sur le marché européen de l'électricité est artificielle et n'a rien de libéral...

2 - L'énergie nucléaire est décarbonée...

 

La grande mystification, Jean de Kervasdoué, 224 pages, Albin Michel

 

Livres précédemment chroniqués:

 

Ils ont perdu la raison, 240 pages, Robert Laffont (2014)

Les écolos nous mentent, 208 pages, Albin Michel (2021)

 

Publication commune LesObservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

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