Valeurs actuelles.Vous allez prochainement déposer une proposition de loi visant à restreindre fortement les subventions publiques accordées par les collectivités à des associations « pro-migrants ». Sur quels leviers repose votre proposition ?
Thomas Ménagé. La proposition de loi que j’ai déposée avec mes collègues du groupe Rassemblement national modifie les dispositions du code général des collectivités territoriales relatives à la « coopération décentralisée ». Ces collectivités peuvent en effet verser, en l’état actuel du droit, des subventions à des organisations qui ont un caractère international dès lors qu’elles relèvent d’une action de coopération ou qu’elles ont un caractère dit « humanitaire ».Alors que les dispositions concernées visent initialement un pan restreint de l’action des collectivités, elles sont désormais détournées pour subventionner des ONG politisées. Il est anormal de voir se multiplier les subventions à ces organisations dépourvues de tout lien avec les intérêts publics locaux. Pire : elles agissent même contre la France et les Français.
Nous proposerons donc, avec le groupe Rassemblement national, de soumettre le versement de ce type de subventions à l’existence d’un intérêt public local, par exemple des projets d’intérêt local financés dans le cadre de jumelages auxquels sont attachés nos concitoyens.
À l’heure où certains parlent d’augmentation d’impôts et de taxes, c’est aussi une façon de trouver des économies sur de l’argent qui n’est pas utilisé pour servir les Français.
Vous visez notamment l’ONG SOS Méditerranée, financée à hauteur de plus d’un million d’euros par des collectivités françaises. Quel danger représente cette association selon vous ?
Cette association met d’abord en danger les migrants eux-mêmes, en leur faisant croire à un eldorado et une vie meilleure en Europe alors même que nous n’arrivons plus à prendre soin des nôtres. On ne peut pas à la fois regretter qu’il y ait des traversées périlleuses et des morts en Méditerranée, ce qui est un drame absolu, et en même temps inciter à tenter ces traversées.Au-delà de cette mise en péril de vies humaines, notre continent et notre pays sont évidemment menacés par l’arrivée anarchique, sur nos côtes, de personnes dont on ne sait rien du parcours ou des intentions. Elle cause indéniablement, à défaut d’assimilation, un certain nombre de problématiques sociales, économiques et même culturelles qui contribuent à la déstabilisation de notre société.
Cette déstabilisation se constate aujourd’hui dans la vie quotidienne des Français : elle affecte notre système social, qui coûte beaucoup d’argent, notre système hospitalier, en permanence engorgé, et même notre système carcéral, où la surpopulation atteint désormais 127,3 % et le nombre d’étrangers représente 22,5 % des individus incarcérés.
Le versement de ces subventions trouve régulièrement l’accord des élus de droite et particulièrement des élus LR. Ils ne peuvent pas continuer à jouer un double jeu
Quelle est la part de responsabilité d’une partie de la gauche, politique et médiatique, dans la multiplication de ces subventions et la promotion de ces associations ?
La part de responsabilité de la gauche française est immense. Le problème de cette gauche est qu’elle a oublié la misère et les problèmes de notre pays pour s’intéresser uniquement à ceux du reste du monde. Alors que 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté et que nos compatriotes qui travaillent n’arrivent plus à remplir leur frigo ou leur réservoir d’essence, elle pousse à accueillir toujours plus.La région Centre-Val de Loire, dont je suis élu et qui est dirigée par des élus du NFP, a versé des dizaines de milliers d’euros à SOS Méditerranée ces dernières années alors même que les habitants de ma circonscription manquent d’infrastructures, particulièrement en zone rurale, et attendent une réponse des pouvoirs publics.
Pire : au-delà de la gauche, le versement de ces subventions trouve régulièrement l’accord des élus de droite et particulièrement des élus LR. Ils ne peuvent pas continuer à jouer un double jeu.
Plus de 120 000 migrants tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe chaque année. Comment endiguer ce phénomène, que ce soit au niveau national ou européen ?
Au niveau national d’abord, il faut couper les appels d’air en réservant les aides sociales non-contributives aux personnes de nationalité française ou en les conditionnant à 5 ans de travail équivalent temps plein : ceci contribuera à casser l’image d’eldorado souvent donnée à notre pays. Force doit également revenir à la loi : les OQTF doivent être délivrées et appliquées et séjourner illégalement sur le territoire doit redevenir un délit susceptible de sanctions.Il faut également protéger notre pays en appliquant le concept de double-frontière. Durant la campagne pour les élections européennes de 2024, Jordan Bardella a été raillé par Valérie Hayer qui l’a qualifié comme étant « d’extrême-droite » et « irréalisable ». Pourtant, même le chancelier socialiste allemand le met aujourd’hui en place !
Les contrôles aux frontières doivent donc être réalisés en deux temps. D’abord aux frontières extérieures, notamment sur les côtes, avec une agence Frontex renforcée et une vraie coopération. Ensuite aux frontières intérieures, avec des contrôles lors de passages par voie terrestre, maritime ou ferroviaire.
Nicolas Sarkozy promettait le Kärcher : tout ce qu’on a eu, finalement, était un filet d’eau tiède et même un bilan migratoire pire que celui de Lionel Jospin
Comment jugez-vous les premières prises de position de Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur ?
Les premières prises de position de Bruno Retailleau sont encourageantes car il reprend les mesures défendues par le Rassemblement national. Quand on l’écoute, il y a du Marine Le Pen et du Jordan Bardella dans le texte. Néanmoins, une fois n’est pas coutume, je reprendrai les mots de Michel Barnier : j’attends de voir les actes.Ma plus grande inquiétude vient du « en même temps » qui régnera encore au sommet de l’État, avec un ministre de l’Intérieur qui apparaît très dur mais un ministre de la Justice qui explique que l’institution n’est pas laxiste le même jour de l’arrestation d’un tunisien sous OQTF déjà condamné pour viol et qui n’a pas exécuté la totalité de sa peine de prison.
Tous les Français sont, à juste titre, effarés de constater qu’on laisse circuler dans notre pays de véritables bombes humaines. Personne ne pense que l’on pourra prévenir tous les délits et tous les crimes, mais on pourrait au moins se prémunir des actes de personnes que l’on sait déjà dangereuses.
Croyez-vous en sa sincérité et en sa capacité à produire des résultats concrets en matière migratoire ?
Je ne veux pas remettre en cause la sincérité de Bruno Retailleau, mais la sincérité en politique est comme celle en amour : ce sont les actes qui comptent, pas les paroles. On a déjà eu de grands discours non suivis d’effets au début des années 2000, quand Nicolas Sarkozy promettait le Kärcher : tout ce qu’on a eu, finalement, était un filet d’eau tiède et même un bilan migratoire pire que celui de Lionel Jospin.Aujourd’hui, il faut que le ministre de l’Intérieur ait les moyens de sa politique, et il ne s’agit pas que de moyens financiers : l’arsenal juridique doit être à la hauteur du défi de la protection des Français. C’est la raison pour laquelle Marine Le Pen a demandé qu’une nouvelle « loi immigration » soit examinée par le Parlement dès le début de l’année 2025.
Au-delà de mesures purement législatives, nous proposons depuis des années un référendum sur la question de l’immigration, idée à laquelle le ministre semble favorable. En l’état, tout ce qui ira dans le sens d’une réduction de l’immigration et d’une plus grande protection des Français et de leurs frontières aura notre aval.
L’article Immigration : « SOS Méditerranée et les ONG pro-migrants agissent contre la France et les Français », dénonce le député RN Thomas Ménagé est apparu en premier sur Valeurs actuelles.
Extrait de: Source et auteur
Et vous, qu'en pensez vous ?