Terreur au sein de l’administration suisse (1)

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Jean-Pierre Sow – Nous l’avions évoquée en vous promettant d’y revenir. La vague d’épuration en cours dans l’administration ne peut pas laisser indifférents les citoyens responsables. L’édition de la Weltwoche 28.24 du 12 juillet revenait sur l’éviction des deux divisionnaires Tüscher et Vallat, au premier abord pour des motifs différents. Voici quelques extraits traduits par nos soins :
« (…) Vallat (…) se faisait le défenseur de la neutralité et en chantait les louanges. Elle lui permettait de rester en contact avec tout le monde, soulignait-il joyeusement dans une interview accordée à Radio Fréquence Jura (RFJ) en mars dernier. Il y soulignait l’importance de ce pilier de la politique étrangère suisse. Certes, la Suisse subissait de fortes pressions de la part des pays occidentaux, mais il fallait absolument s’en tenir à la neutralité. (…) Vallat considérait que son rôle était de « maintenir les discussions » et de faire en sorte que la « coopération » avec toutes les parties se poursuive autant que possible. (…) »
A-t-il trop parlé ? trop pensé ? Précisons ici qu’en tant que doyen des attachés militaires à Paris, Vallat occupait une fonction officielle qui le distinguait de tous les autres. Nos autorités n’ont pourtant pas hésité à le rapatrier sans délai, créant par là un scandale sans nul doute rapporté par la centaine de ses collègues dans leurs pays respectifs.
Mais il n’est pas le seul à avoir été inquiété : « Des personnes qui ont connu Tüscher à l’armée disent que le divisionnaire était très apprécié à la base. Il disposait d’une autorité naturelle. (…) Cependant, les relations avec Süssli étaient tendues. (…) A présent, c’est également terminé pour lui. (…) » Or, lui aussi était connu comme patriote et partisan de la neutralité.
« Des voix sceptiques (…) ont l’impression qu’au sein de la direction, les avis critiques envers l’OTAN sont de moins en moins tolérées. Il est frappant de constater que Markus Mäder, chef du Secrétariat d’Etat à la politique de sécurité (SEPOS), auquel est également subordonné le service chargé des contrôles de sécurité relatifs aux personnes, pousse à fond le rapprochement avec l’OTAN. (…) Certains osent dire que le CSP (contrôle de sécurité relatifs aux personnes) est utilisé pour écarter les cadres qui ne conviennent pas à la direction du DDPS. On parle d’interrogatoires d’opinion. On apprend que Vallat aurait refusé de répondre à des questions sur ses opinions politiques dans le cadre du CSP. L’actuelle ordonnance sur les contrôles de sécurité relatifs aux personnes prévoit que les cadres supérieurs de l’armée soient interrogés (…) aussi sur leurs « opinions ou activités religieuses », leurs « opinions philosophiques » et leurs « opinions ou activités politiques ». (…)
« Pour les défenseurs d’une Suisse neutre, le SEPOS était dès le départ placé sous de mauvais auspices. L’automne dernier, l’ex-ambassadeur Jean-Daniel Ruch, critique de l’OTAN et défenseur de la neutralité, était pressenti pour prendre la tête du SEPOS. Mais il a trébuché après le lancement d’une campagne contre lui. Thomas Greminger a également fait un temps figure de candidat. Or l’actuel directeur du Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) aurait échoué au CSP. De quoi plaire aux milieux proches de l’OTAN, puisque Greminger était considéré par ces derniers comme trop complaisant avec la Russie. »
Nos informations exclusives révèlent qu’il existe d’autres procédures non médiatisées en-dehors de ces quatre cas. De plus, il semblerait que la politique de visa pour le personnel des organisations internationales ait changé également. En sus de notre tradition de neutralité, la Genève internationale serait-elle également menacée ? Nous reprendrons ces sujets lors d’une prochaine édition. —

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Newsletter N° 233 – 21 août 2024 | Source : Perspective catholique

 

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2 commentaires

  1. Posté par Gruérien le

    Pour compléter cet article. J’ai servi sous les ordres de ces deux divisionnaires quand ils n’étaient que colonels. Là où c’est vrai que Vallat était un des officiers les plus compétents qu’il m’ait été donné de rencontrer. Il n’en est pas vrai pour Tüscher, tout le monde le prenait pour un gonflé imbu de sa propre suffisance.

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