Interrogé par le journal Le Monde, Patrick Boucheron (historien co-auteur de la cérémonie d’ouverture des JO avec le chorégraphe woke Thomas Jolly) assume les messages politiques inclusifs de son spectacle, et estime que seule la fachosphère ne l’a pas aimé.
On en a assez de ces gens qui parlent à notre place. L’historien Patrick Boucheron, inspirateur principal de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, a affirmé qu’il avait voulu en faire « un manifeste contre la peur ». D’abord je ne vois pas en quoi ce qui nous a été montré, admiré par beaucoup, décrié par d’autres, correspondait à cette étrange intention. On a plutôt relevé les justifications, protestations, explications, atténuations ou excuses qui se sont multipliées, une fois l’ouverture proclamée. Surtout – et ceci dépasse très largement le point de vue lié aux JO – l’attitude et les propos de M. Boucheron me paraissent relever de ce savoir empli de condescendance, cultivé par des historiens ou des intellectuels s’autoqualifiant de progressistes, à l’égard d’une multitude ne connaissant que les instincts primaires, les angoisses élémentaires ou la peur selon sa terminologie. On pourrait rétorquer d’emblée que c’est bien là une considération de privilégié qui a tout loisir pour s’abandonner à la noblesse de la pensée quand le bas peuple, lui, se traîne dans la médiocrité. Mais, plus profondément, qui pourrait dénier que cette peur est non seulement compréhensible mais légitime ? Si on met entre parenthèses l’intermède qui se veut magique des JO, où donc pourrait résider, sur le plan national et international, une espérance suffisamment forte pour nous faire entrevoir le meilleur, une réalité assez positive pour ne pas nous faire craindre le futur, une confiance tellement assurée à nos gouvernants, à notre classe politique, aux responsables de nos démocraties qu’elle puisse nous débarrasser du moindre doute sur la conduite du monde, une naïveté tellement béate sur l’état de notre société qu’elle nous rendrait aveugle à ceux qui n’ont pour ambition que de la détruire, de la subvertir ?
Cette peur, dont Patrick Boucheron a prétendu nous guérir avec son surprenant remède, est au contraire la preuve de notre lucidité et de notre humanité. Si nous n’avions pas peur, nous ne saurions pas nous battre pour une France paisible.L’article Que sait Patrick Boucheron de nos peurs? est apparu en premier sur Causeur.
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