Le ministre de la Justice a publié une tribune pour soutenir le projet d’accord avec l’Union européenne. Une prise de position qui fait réagir son prédécesseur zurichois. De quoi enfin lancer la discussion sur l’Europe dont la Suisse aurait besoin mais dont les partis ne veulent pas débattre?
Il en fallait un. Sans surprise, c’est le nouvel élu socialiste au Conseil fédéral Beat Jans qui s’est lancé dans la bataille pour secouer la torpeur suisse sur un dossier resté toxique pour les partis jusqu’ici: les négociations en cours en vue d’un nouvel accord avec l’Union européenne. Le Bâlois a choisi la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) pour tenter de lancer le débat public. Intitulée «Personne ne profite plus du marché intérieur de l’UE que la Suisse», sa tribune publiée en début de semaine a suscité en retours une réponse cinglante de l’ancien Conseiller fédéral UDC Ueli Maurer qui écrit que Beat Jans «fait sonner toutes les sonnettes d’alarme».
Que dit Beat Jans? Dans un texte qui se veut factuel et didactique, il rappelle quelques vérités simples. Alors que les opposants à l’accord avec l’UE disent déjà non en faisant l’éloge du cavalier seul, le socialiste réplique qu’une vraie souveraineté se gagne en clarifiant les règles de voisinage avec ses partenaires les plus importants. C’est d’autant plus vrai pour un petit pays comme la Suisse. Evitant un discours sur les valeurs partagées, peu susceptible de convaincre les sceptiques, le ministre de la justice s’en tient à son domaine de compétence en voulant tordre le cou à la notion de juge étranger, l’une des armes les plus efficaces des anti-européens.
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