Mégabassines : « Ils manifestement pour attaquer nos biens privés et professionnels »

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Valeurs actuelles. Les antifas se rassemblent de nouveau et promettent deux journées d’actions les 19 et 20 juillet. Que redoutez-vous ?
Nicolas Giraud. Ce que nous redoutons, et ça a été annoncé très clairement dans leur communiqué de presse, c’est qu’ils veulent attaquer et s’en prendre à des structures para agricoles et agricoles. Ces gens-là ne sont pas là pour discuter du sujet de l’eau, mais manifestement pour attaquer nos biens, privés ou professionnels. Ils agissent dans un but ultime de destruction et pas de communication.

Comment vous organisez-vous par rapport à cette menace ?
En tant qu’agriculteurs dans le département de la Vienne, nous avons déjà fait des réunions sur le secteur qui va être impacté, celui de Saint-Sauvant. On a réuni les agriculteurs et nous avons mis en place des groupes sur les réseaux pour communiquer s’il y a des choses anormales dans nos campagnes. Et puis, bien entendu les services de gendarmerie et de police sont très présents. Ils commencent déjà à faire des rondes dans le secteur pour vérifier qu’il n’y a pas de débordement.

D’autant qu’il y a un risque particulier cette année, car les actions violentes auraient lieu en pleine saison agricole…
Oui, c’est tout le risque. Cette manifestation a lieu en pleine période de moisson. C’est une période où les moissonneuses sont dans les champs, avec aussi des presses (machine qui fabrique les balles de paille, NDLR) et de la paille dans les parcelles… Ils l’ont annoncé l’autre jour dans leur communiqué de presse, leur objectif est de s’en prendre à tout ce qui est structure agricole, pas que les exploitations mais potentiellement aussi les coopératives. Tout pourrait être dégradé dans le coin.

Le maire écologiste de Melle n’a pas anticipé les conséquences de son acte

Sentez-vous que la gendarmerie est à vos côtés ?
La gendarmerie, ce n’est pas qu’elle est de notre côté, mais c’est un devoir constitutionnel de protéger les biens et les personnes. Et là, en l’occurrence, Bassine Non Merci et Les Soulèvements de la terre ont clarifié les choses en disant qu’ils voulaient s’en prendre à nous. En réponse, la gendarmerie et la police du département de la Vienne ont fait leur travail et sont très présents sur le secteur. On est en période de JO et les forces de l’ordre sont très demandées sur Paris, c’est là où on voit le non-respect de ces militants. Ils mobilisent des agents qui seraient plus utiles ailleurs.

Julien Le Guet, le porte-parole du collectif Bassine Non Merci, avait été condamné en janvier à douze mois de prison avec sursis, couplé à une interdiction de se rendre à Sainte-Soline. Pourtant, il est a proximité. Est-ce que là-dessus vous ne vous sentez pas un peu abandonné par l’État ?
Non, la justice a fait son travail par rapport à Sainte-Soline. M. Le Guet, a priori, n’y est pas retourné. Là, il est sur Melle, une commune proche. Donc non, j’ai confiance en la justice. Au contraire je pense que M. Le Guet sait très bien ce qu’il fait. Il joue avec les forces de l’ordre et la justice. Mais un jour, ça changera et il finira certainement en prison ou peut-être avec une amende exorbitante. J’ai confiance, cela arrivera.

Tous les militants, les antifas autour de Julien Le Guet, sont en train de s’installer sur un terrain à Melle et de créer ce qu’ils appellent un « village de l’eau ». De quoi s’agit-il ?
C’est un village où ils vont accueillir 2 à 3 000 personnes, un campement où vont intervenir quelques personnes étrangères pour parler du sujet de l’eau. Ils font venir quelques personnes lambda, mais principalement des personnes extrémistes et des groupes ultras. Ces gens-là vont venir camper sur ce « village de l’eau » en faisant croire qu’ils sont là pour discuter. Mais le but ultime, c’est la journée de vendredi et de samedi où ils vont aller sur le terrain pour dégrader tout ce qui va passer sous leur main. C’est une base d’opérations, un leurre.

Ils installent ce village de l’eau grâce à la complicité du maire écologiste de Melle. Comment expliquez-vous son geste ?
On a énormément de mal à comprendre, surtout que nous lui avons fait un courrier avec les syndicats agricoles des départements de Sèvres et Vienne en lui demandant explicitement de ne pas accorder l’autorisation pour le campement des extrémistes. Il y a même eu une délégation des élus des deux départements qui ont manifesté devant sa commune. À priori, ce maire n’a pas anticipé les conséquences de son acte. On ne comprend pas que des maires aujourd’hui, alors qu’ils sont censés sécuriser les biens et les personnes, acceptent d’avoir des groupuscules comme ça sur leur territoire.

D’autres élus seraient compromis ?
Notre députée de la première circonscription de la Vienne, Lisa Belluco (Ecologiste), participe à ces mouvements. Elle était en tête de cortège à Sainte-Soline avec d’autres élus LFI et écologistes. Pour moi, c’est un danger pour la République d’avoir des députés qui sont censés représenter la France et qui se portent caution de ces mouvements. Pour moi, c’est très dangereux et c’est pour ça qu’on a fait une action devant la permanence de madame la députée. On avait fait une action en janvier où on avait construit une mini réserve d’eau avec une bâche et des bottes de paille. Pour lui faire comprendre qu’elle est là pour la République et non pas pour ses actions personnelles.

Toute cette eau qui coule excessivement, c’est absurde de ne pas en récupérer une partie

Est-ce que vous comprenez la décision du Conseil d’Etat qui avait refusé la dissolution des Soulèvements de la terre ?
M. Darmanin avait fait une proposition qui me semblait viable et normale. Il faut quand même savoir que Les Soulèvements de la terre, c’est un mouvement très opaque. On ne sait pas trop qui est le meneur, qui est le président. Il me semble que c’est logique, dans un État républicain comme le nôtre, de dissoudre des mouvements qui ne sont pas légitimes. Sur le terrain, on a beaucoup de mal à comprendre ce genre de décisions.

Pourquoi, selon vous, aujourd’hui, il est nécessaire de maintenir l’utilisation des méga bassines ?
C’est tout simple. Vous avez vu comme cette année il y a eu des excédents d’eau. On a eu une année plus que pluvieuse et on en a régulièrement des années comme celle-là. On en avait en 2021, en 2016, en 2018… Nous, ce qu’on essaie de prouver, c’est que toute cette eau qui coule excessivement en automne, au printemps ou en hiver, c’est absurde de la laisser partir dans la mer sans en récupérer une partie pour l’utiliser en période d’étiage. On essaie de communiquer et de dire simplement que l’on prend l’eau quand elle est en excès au printemps et on la restitue par l’irrigation en été quand on en a besoin.

Ça fait 20 ans qu’on s’adapte au changement climatique, on n’a pas attendu les années 2020. Aujourd’hui, on travaille avec du matériel, des GPS et des sondes dans le sol, qui nous disent les besoins en eau. Dans les années 2005-2006, on pompait 90 millions de mètres cubes dans le département de la Vienne. Aujourd’hui, on en pompe 45.

Que vous reprochent les antifas par rapport à cela ?
Pour moi, les antifas se servent de ce sujet-là pour exister. Ces gens-là, on le sait très bien, il y a cinq, dix ans, ils étaient sur le sujet du nucléaire, ils étaient sur le sujet de Notre-Dame-des-Landes. Pour eux, l’eau, c’est juste un nouveau moyen d’exister. On n’a pas leurs demandes réelles. On ne sait pas ce qu’ils veulent. Ce qu’on sait, c’est qu’ils veulent détruire les choses, mais il n’y a pas de proposition derrière. Il n’y a aucune communication de leur part là-dessus. On découvre que ces gens sont là pour détruire et ne proposent rien.

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