[…]Les chiffres officiels font état de moins de 200 blessés sur les sites olympiques pendant un chantier marathon de quatre ans. Sans aucun mort.
Seulement voilà, les rapports d’inspection et d’autres documents montrent que les chantiers étaient plus dangereux que les organisateurs ont bien voulu le dire, certains ne répondant pas aux exigences de sécurité élémentaires. Quand des travailleurs en situation irrégulière se blessaient, relatent des ouvriers et des délégués syndicaux, les accidents étaient généralement gérés en catimini et n’apparaissaient donc pas dans les statistiques officielles.
Il est même arrivé que des accidents mortels d’ouvriers embauchés légalement ne figurent pas au bilan des chantiers des JO.
Ainsi, lorsque deux ouvriers ont trouvé la mort sur un chantier du métro que l’ancien ministre des Transports de Macron [Clément Beaune] a pourtant qualifié de “ligne de vie des Jeux”, leur décès n’a pas été intégré au décompte final. […]
Divers documents, ainsi que des entretiens avec des hauts fonctionnaires, des inspecteurs et une douzaine d’ouvriers, montrent pourtant que les clandestins ont joué un rôle plus important (et plus risqué aussi) dans les préparatifs des Jeux que ne veut bien l’admettre l’exécutif. Des travailleurs sans papiers rapportent ainsi s’être vus demander d’effectuer des tâches dangereuses, des heures durant, sans lunettes, harnais ou autre équipement de protection. […]
Les travailleurs sans papiers que nous avons rencontrés nous ont raconté que les employeurs les dissuadaient de signaler les accidents ou de consulter un médecin. Simon Picou ajoute qu’il est arrivé que des employeurs congédient des ouvriers ou les soudoient pour qu’ils tiennent leur langue. […]
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