À Marseille, Jordan Bardella et Marine Le Pen prônent la renaissance de l’Europe

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Les temps changent. En juin 2017, en pleine campagne présidentielle, un projet d’attentat déjoué venait troubler la venue de Marine Le Pen à Marseille.

Presque sept ans plus tard, la figure du Rassemblement national et Jordan Bardella, président et tête de liste du parti aux élections européennes, ont lancé la campagne du 9 juin prochain dans une ambiance électrique.

Dehors, aux alentours du parc Chanot, situé à deux pas (littéralement) du stade Vélodrome, aucune manifestation d’opposants ou autres débordements imprévus ne sont venus perturber l’événement.

À l’intérieur de la salle, quelque 7 000 militants marinistes ont bravé une météo capricieuse qui ne sied guère à la cité phocéenne pour réagir chaudement aux nombreuses saillies adressées par le tandem du RN. « De loin le plus grand meeting des dernières années », souffle l’organisation.

Emmanuel Macron, ennemi numéro un

Leur cible prioritaire ? Emmanuel Macron et le gouvernement, évidemment. « Emmanuel Macron se voulait maître du temps, il se contente d’être le spectateur du compte à rebours qui égrène le temps politique qu’il lui reste », tance Marine Le Pen lors de sa prise de parole.

La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, qui a confirmé qu’elle serait bien présente en dernière position – symbolique – de la liste européenne de Jordan Bardella, n’a pas mâché ses mots à l’encontre d’un gouvernement qui, selon elle, ne cesse de se « défausser ».

« C’est la faute de la crise, du RN, de la guerre, du RN, des réseaux sociaux, du RN, des Chinois, du RN, des martiens, du RN… Ces dérobades indignes discréditent la parole et l’action publique », raille Marine Le Pen, en clôturant son discours introductif d’un « Vive l’Europe des Nations ! ».

On ne quitte pas la table du jeu quand on est sur le point de gagner la partie

Car si le RN assume de faire du scrutin du 9 juin prochain une élection de « mi-mandat » aux enjeux avant tout nationaux, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont cette fois grandement insisté sur les dossiers européens.

L’alliance européenne des nations contre le fédéralisme européen. À Marseille, le RN a remis au goût du jour un clivage historique du marinisme. « L’Europe ne doit plus être subie, elle doit être voulue et, pour cela, elle doit associer les peuples qui la composent », lance Jordan Bardella en clôture du meeting.

L’objectif, explique-t-on en interne, est de ne pas laisser la Macronie transformer l’élection européenne de juin prochain en référendum sur une sortie hypothétique de l’Union européenne.

Et, ainsi, exposer une vision propre pour le futur de l’UE, « loin des clichés et des faux procès ». « On doit tordre le cou à ceux qui tentent de faire croire qu’on ne voudrait plus de l’Europe », souffle le député Thomas Ménagé.

« Adeptes des fake news, des arguments mensongers, parfois des théories du complot, nos adversaires macronistes nous accusent d’avancer masqués… De défendre un Frexit caché, de vouloir sans le dire nous emparer du pouvoir pour sortir de l’Union européenne..», dénonce Jordan Bardella. On ne quitte pas la table du jeu quand on est sur le point de gagner la partie. »

« Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen sont les deux faces d’une même pièce »

Le président du RN a conspué « l’Europe de Macron », centrée selon lui autour de deux projets majeurs : le Pacte Vert et le Pacte des migrations. Une vision européenne pleine de « décroissance industrielle et agricole », d’ « accroissement des pouvoirs de la Commission » et d’une « Union européenne qui aggrave et parfois invente des problèmes. »

« Nos dirigeants et l’Union européenne ont provoqué, main dans la main, c’est le grand effacement de la France. Un grand effacement qui se traduit par le recul de la France chez elle, sur son propre sol, mais également en Europe et dans le monde, tance le président du RN. Et le grand effaceur… s’appelle Emmanuel Macron. »

Trois jours plus tôt, le président du parti avait déjà affiché la couleur lors d’une conférence de presse particulièrement offensive contre un Emmanuel Macron « en roue libre aux yeux du monde » après la sortie du chef de l’État sur la possibilité d’une intervention militaire occidentale sur le front ukrainien.

« Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen sont les deux faces d’une même pièce : le von derleysisme en est la maison mère, quand le macronisme en est la succursale régionale », expliquait-il.

Seul sur l’affiche

Face à cette Europe du « punitive », Jordan Bardella prône une « Europe des Nations, fidèle à la conception qu’en donnait le Général de Gaulle. (…) Nous tenons à l’Europe fidèle à ses racines chrétiennes et à son héritage humaniste, cette Europe de l’amour courtois et de l’égalité homme-femmes, qui a donné à la littérature, à l’architecture, et aux arts ses plus grands chefs-d’œuvre. Nous tenons à l’Europe comme un espace de coopération entre les Nations et de grands projets, capable d’explorer les immensités de l’espace et les secrets de la conscience, de sonder les océans et de rêver aux étoiles. »

Un message européen qu’on retrouve, sans surprise, sur l’affiche de la campagne. Jordan Bardella a dévoilé publiquement son slogan pour le scrutin du 9 juin. « La France revient, l’Europe revit ! » peut-on lire sur une affiche imaginée par ses soins et Alexandre Loubet, son directeur de campagne et ancien responsable de la communication du parti.

Un poster sur lequel il apparaît seul, là où il posait aux côtés de Marine Le Pen en 2019. Tout un symbole. « Ça fait du bien d’avoir un message positif, là où notre famille politique a tendance à être toujours dans le négatif ou l’opposition totale », souffle un cadre du parti. Un autre, le sourire aux lèvres : « La vraie leçon, ce n’est pas qu’il soit seul sur l’affiche, mais que ça ne choque plus personne. »

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