Grenoble : la faculté d’extrême gauche se dresse contre la loi immigration

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Les ministres de l’enseignement supérieur se suivent et rien ne semble changer au sein des universités françaises. Après les nombreux blocages organisés dans le contexte de la réforme des retraites, c’est désormais la loi immigration qui ravive les contestations de l’extrême gauche. D’après les informations portées à la connaissance de Valeurs Actuelles, une motion appelant à la mobilisation contre la loi immigration a été déposée à l’initiative de la CGT puis adoptée lors du conseil d’administration de l’université de Grenoble, le 11 janvier dernier. « Le conseil d’administration de l’Université Grenoble Alpes s’alarme de l’adoption par le parlement de la loi « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». Cette loi raciste et xénophobe inclut de nombreuses mesures inspirées de l’extrême droite. En particulier, les mesures visant l’enseignement supérieur et la recherche telles que l’obligation de caution des étudiants étrangers, ou les frais d’inscriptions différenciés sont contraires aux valeurs de partage, d’universalité, d’émancipation, qui devraient être le socle de l’université » peut-on lire dans le détail. La motion se ponctue par un appel à la mobilisation de l’ensemble de la communauté universitaire et une promesse en forme de transgression, en cas de promulgation de la loi: « Nous resterons une université d’accueil de tous les étudiants et toutes les étudiantes ». Dans les faits, l’adoption de la motion relève du symbole et permet d’officialiser publiquement un parti pris de la faculté, bien que réellement jamais caché. En pratique, il institue une forme de blanc-seing à toute entreprise de blocage que l’extrême gauche serait amenée à conduire sur le campus, estime Yvenn Le Coz, porte-parole national du syndicat étudiant UNI et étudiant sur place. « C’est assez flou pour que l’université puisse se défendre en cas de soucis liés à cette mobilisation, mais concrètement, ça veut dire qu’elle donne son aval aux manifestations et blocages sur le campus ».

Invasion du conseil de formation et de vie universitaire

De son côté, l’union étudiante Grenoble, premier syndicat étudiant de l’université, salue une victoire intersyndicale et fustige l’opposition de l’UNI désigné comme « ennemis des travailleurs-euses ». Le syndicat étudiant étiqueté à droite est la seule organisation à ne pas avoir voté la motion. Dans un communiqué de presse publié en marge du conseil d’administration, l’UNI rappelle son opposition à la motion et défend sa vision de l’université. « Le rôle des universités françaises est de transmettre le savoir et de permettre aux étudiants d’avoir un emploi à la sortie de leurs études. Leur rôle n’est pas de se positionner contre cette loi immigration pour satisfaire le monde intellectuel et culturel bien-pensant ». A l’appel de plusieurs syndicats étudiants d’extrême gauche, plusieurs étudiants se sont réunis au sein du campus, le 18 janvier dernier, en compagnie de la député LFI de l’Isère, Elisa Martin. Certains ont même envahi et occupé le conseil de formation et de vie universitaire sur le point de démarrer. « Leurs élus n’étaient pas encore là et une quinzaine de manifestants sont rentrés et ont demandé à prendre la parole. Ils finissent toujours par la prendre de toute façon donc on a pas eu d’autres choix que d’écouter ceux qu’ils avaient à dire. Deux personnes ont pris la parole sans pour autant être élus. Le premier était le vice-président du collectif des associations d’étudiants africains de l’Isère. Il nous a parlé des étudiants sans titre de séjour présents sur le campus au nombre de 500 d’après lui, en demandant à ce que l’on fasse pression sur la préfecture en vue du renouvellement de leur titre de séjour » rapporte une étudiante présente. Au-delà du militantisme très prégnant d’une part majeure des étudiants sur le campus, la seconde intervention révèle à elle seule l’activisme du corps professoral et de l’administration de l’université dans son ensemble. « Une professeur maître de conférence de géographie et directrice de formation est ensuite venue expliquer qu’elle soutenait le mouvement car elle ne voulait pas que la loi aggrave la situation des étudiants étrangers, avant d’ajouter que les professeurs n’étaient pas là pour faire la police des frontières » poursuit-elle. Le directeur général des services qui présidait l’instance n’a, pour sa part, pas pris ombrage de ces incursions dans un conseil pourtant réservé aux seuls membres démocratiquement élus, et a même fini par témoigner de son soutien à la cause.

Camp de migrant sur le campus

L’emprise de l’extrême gauche sur l’université est telle que les étudiants sont contraints de cohabiter avec un camp d’une soixantaine de migrants installés au cœur même du campus depuis 2018. L’installation sauvage a même été avalisée par un vote lors d’un conseil d’administration et depuis reconduit tacitement sous la pression des groupes d’extrême gauche. En dépit des questions évidentes de salubrité que pose le campement, l’administration n’a pour l’heure pas effectué les démarches nécessaires pour le faire évacuer. Les photos prises par les étudiants montrent à voir des toilettes et des locaux au sein du campus tagués et dans un état de saleté indescriptible. L’UNI dénonce de longue date la situation et les conditions de vie des étudiants contraints de composer au milieu des « rats attirés par la nourriture laissée à l’air libre » et des problèmes de sécurité que la présence des migrants occasionne. « On a eu quelques remontées d’étudiants qui se sentaient mal à l’aise en raison de remarques sur la tenue vestimentaire. Il y a quelques jours, une militante est allée prendre des vidéos du camp de loin et s’est faite encerclée par quatre ou cinq migrants qui ont voulu lui prendre son téléphone » pointe Yvenn Le Coz. Sur ce sujet, l’administration refuse d’accéder à la moindre requête des étudiants en faisant valoir une seule et même ligne de conduite : le problème ne les concerne pas directement.

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