Non, l’immigration n’est pas un sujet tabou!

OPINION. Depuis trop longtemps, le thème politique de l’immigration a été minoré et ses conséquences passées sous silence, estime notre chroniqueuse

Non, l’immigration n’est pas un sujet tabou! Bien sûr, elle doit être traitée avec tous les égards dus aux humains, aux humains en souffrance particulièrement. Cela exige respect et compassion, mais pas cette sacralisation que la plupart des gouvernements européens (tous?) ont adoptée jusqu’à récemment. Empêtrés dans leur passé colonialiste pour les uns, habités par la sincérité de leurs valeurs altruistes pour les autres, mais vite accusés de racisme systémique agrémenté d’islamophobie, les responsables politiques ont refusé de voir la réalité qui se dessinait. Trop de médias ont travesti les mots et les faits, conduisant les populations à intérioriser leur mal-être pour ne pas être soumises à l’opprobre.

Pourtant, sous le poids du nombre des arrivées, avec leurs inévitables conséquences, le thème de l’immigration secoue la plupart des pays européens et transforme le paysage politique. On l’a vu en Suède, au Danemark, en Italie, en Pologne, en Allemagne, en Suisse même lors des dernières élections fédérales avec une nouvelle poussée de l’UDC. Quant à la France, véritable concentré des erreurs à ne pas faire, elle offre désormais un tableau repoussoir de l’avenir multiculturel européen. On entend dans la bouche des élites politiques de nombreux pays des propos autrefois condamnés comme xénophobes et qualifiés d’extrême droite. En France, les socialistes Gérard Collomb ou Manuel Valls, les républicains Eric Ciotti ou Alain Juppé se sont ainsi réveillés après avoir longtemps enjolivé les problèmes, euphémisé les événements sans rien faire pour inverser le cours des choses quand ils étaient aux responsabilités.

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