Identité numérique européenne : un pas de plus vers Big Brother ?

 

Début novembre, le Conseil et le Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire sur un nouveau cadre pour une identité numérique européenne (eID).

Le règlement vise à créer un « portefeuille européen d’identité numérique » qui centralise la quasi intégralité des documents d’identité des citoyens de l’Union européenne. L’ensemble de leurs données privées serait alors regroupé dans un outil géré et contrôlé par les institutions européennes. Cela leur permettrait d’accéder à des services de l’État, mais aussi du secteur privé : services bancaires et financiers, connexion à des applications de santé, inscription à un réseau social, etc.

En l’occurrence, le DSA impose déjà aux GAFAM « d’accepter le portefeuille d’identité numérique de l’Union européenne pour la connexion à leurs services en ligne ». L’équivalent de France Identité existerait désormais à l’échelle européenne, et pourrait servir à effectuer des transactions en euro numérique.

Pour quel niveau de sécurité ?

Le peu d’informations disponibles ne sont pas de nature à inspirer confiance.

Sur le site du gouvernement français, on peut lire :

« Les composants logiciels pour les applications seront en code ouvert mais les États membres pourront, pour des raisons justifiées, y insérer des composants spécifiques non divulgués ».

Un examen minutieux du règlement, en particulier de l’article 45, a conduit plus de 500 spécialistes et chercheurs en cybersécurité à publier une lettre ouverte pour s’opposer au projet de l’Union européenne. Cet article exige en effet des navigateurs internet qu’ils « facilitent l’utilisation de certificats qualifiés pour l’authentification de sites internet ».

En pratique, cela signifie que tout État membre de l’Union européenne ou tiers partie pourra intercepter le trafic internet de n’importe quel citoyen européen : informations bancaires, données médicales, photos privées, etc.

Bien entendu, la Commission européenne prétend faciliter la vie aux handicapés et aux habitants des zones rurales. Le portefeuille d’identité numérique est présenté comme un moyen d’améliorer leur accès à des services qui « nécessitent normalement une présence physique ».

Rien de tel que de forcer les citoyens européens à entrer progressivement dans un système de contrôle pour des raisons pseudo pratico-pratiques, voire sanitaires, comme en témoigne l’adoption du système européen de certification numérique Covid-19 en juillet dernier. Ce dernier repose sur le même mensonge des libertés retrouvées, et devrait faire pâlir n’importe quel individu soucieux du respect de sa vie privée et de ses libertés, au vu de la probabilité qu’il soit détourné en un système de traçage, voire d’exclusion de ceux qui refusent de se plier aux règles fluctuantes des gouvernements en place. 

 

L’Union européenne serait-elle en train de prendre un tournant totalitaire à la chinoise ?

En Chine, le gouvernement a récemment déclaré vouloir implémenter un système numérique d’identité dans son projet de métaverse. Il inclurait des informations proches de celles prévues dans son système de crédit social, où les citoyens seraient classés selon les critères arbitraires des autorités, et sanctionnés si jugés socialement inaptes.

Le règlement de la Commission européenne s’inscrit certes dans un cadre politique bien éloigné de la dictature communiste, mais on peut sincèrement s’interroger sur les objectifs de nos technocrates férus de contrôle social, et sur les dérives potentielles d’un système similaire. On peut, par exemple, imaginer qu’un tel portefeuille soit un moyen de suspendre les droits et libertés fondamentales au nom de motifs considérés « légitimes », mais qui seraient en réalité subjectifs et intrinsèquement politiques.

L’avancée à grands pas d’un projet aux allures de Big Brother devrait susciter a minima une avalanche d’articles dans les sphères médiatiques. Il n’en est rien. Les plus grands médias français, largement subventionnés, n’ont quasiment rien publié sur le sujet. Là encore, on peut imaginer pourquoi : le portefeuille européen d’identité numérique ne peut que renforcer les scepticismes et arguments en faveur de la sortie de l’Union européenne. 

Chaque nouvelle directive ou règlement liberticide, à l’instar de la PAC, du DSA ou de l’IA Act, confirme l’idée que l’Union européenne est devenue une superstructure qui prétend réguler des pans entiers de la vie sociale, avec plus ou moins d’effet escompté. Chaque nouveau projet de loi contribue à ridiculiser la frange réformiste, persuadée que quitter l’Union serait une catastrophe irrécupérable pour le pays.

Comme si le libre échange ne pouvait être assuré par le biais d’accords commerciaux – ce que le Brexit a notamment permis de démontrer. Cette même frange réformiste est aveugle au fait que le carcan bureaucratique a atteint de telles proportions que toute tentative de réforme interne est vaine ; l’écrasante majorité de technocrates non élus n’ayant aucun intérêt à modifier les règles en leur défaveur.

Vous avez aimé le pass sanitaire ?

Vous allez adorer le pass d’identité numérique.

 

Extrait de: Source et auteur

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2 commentaires

  1. Posté par miranda le

    Le plus grand obstacle chez l’humain c’est sa fascination pour ” l’objet”. Ca peut le rendre esclave. On sait combien l’humain est addict au smartphone aujourd’hui.

    Il faudra que l’objet soit harcelant pour que l’humain s’en sépare. mais ca viendra car ceux qui l’ont conçu ne sont pas dans la bienveillance envers l’humain. Cela ne sera possible que si l’humain aura gardé une conscience, bien sûr.
    Mais rien n’est immuable.

    Mais la solution idéale et salvatrice reste le frexit. Et aussi l’ Exit de plusieurs pays européens.

    Sinon une transformation de l’Europe nous attend et qui sera gérée par des gouverneurs non élus et placés par Bruxelles. Il s’agit du DEMENTELEMENT DES ETATS PAR BRUXELLES. Pour la France, il n’existera que 8 régions.

    “Demain, les régions seront la seule collectivité compétente pour soutenir les entreprises et porter les politiques de formation et d’emploi, pour intervenir en matière de transports, des trains régionaux aux bus en passant par les routes, les aéroports et les ports. Elles géreront les lycées et les collèges. Elles auront en charge l’aménagement et les grandes infrastructures ».

    Et d’ajouter : « elles disposeront de moyens financiers PROPRES et dynamiques. Et elles seront gérées par des assemblées de taille raisonnable. Ce qui veut dire moins d’élus ».
    L.H.Kawam

    QUELLE SERA LA PLACE DU CITOYEN DANS UN TEL SYSTEME ?

  2. Posté par aldo le

    Ce système de FICHAGE FASCISTE DES INDIVIDUS EST IMPOSE D’OFFICE AUX SUISSES, SOURNOISEMENT ET EN TOUTE DISCRÉTION POUR ÊTRE EUROCOMPATIBLE, une belle farce totalitaire. Parce qu’on est toujours bons pour se faire arnaquer avec le roaming, pourtant libre dans l’Europe, donc une solution très eurocompatible. Et pas une voix des SELISBOLFA (Socialo-écolo+lgbtx-islamo-bolchévo-fascistes) pour vociférer. Comme c’est curieux ! A croire que ça ne touche pas l’immigration de masse, ce qui est une évidence car ils ont déjà tous leurs téléphones portables et la carte sim de pays amis de l’islam, pour savoir à qu’elles sont les portes frapper, une fois passées les frontières.

    Et NOËL est une GRANDE OCCASION de NOUS PUCER à l’insu de notre plein gré, avec toutes ces nouveautés et ces alibis bien torchés, pour nous faire changer de SMARTPHONES BARDÉ D’ESPIONS: la 5G, et des offres d’abonnement plus alléchantes les une que les autres sous contraintes d’utiliser l’appareil de photo pour un copie de haute précision des cartes d’identités recto-verso et du faciès en directe, un vrai délire de délits présumés. Et pour les PC MICROSOFT, impossible de les utiliser en dehors d’internet, sans préalablement se découvrir avec différents stripteases tout autant obligatoires et incontournables, ce qui laisse penser que les bios ne seront pas mis à jour facilement même en cas de pannes et que des doublures n’existeront pas en accès publique libre. Voir plus clair et détaillé en lisant les deux commentaires d’aldo du 30 novembre sous https://lesobservateurs.ch/2022/11/19/lue-ignore-les-critiques-et-prevoit-une-carte-didentite-numerique-pour-2024/ les suivantes étant obsolètes.

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