« Victoire en cour pour une prof réduite au silence pour avoir critiqué un livre sur les transgenres»: c’est le National Post qui rapportait samedi cette cause passée inaperçue au Québec. Ça aurait dû faire beaucoup plus de bruit, tant cette histoire est révélatrice de notre époque.Le 17 janvier 2022, la professeure Carolyn Burjoski (ci-contre) a été éjectée d’une réunion de sa commission scolaire à cause de ses commentaires sur des livres disponibles dans les écoles primaires. Elle critiquait le fait que certains livres faisaient passer comme "très simple"» et "très cool" de transitionner de fille à garçon ou de garçon à fille. Le président de la commission scolaire lui a interdit de parler. Elle a été exclue de la réunion. Il l’a traitée de «transphobe» dans les médias. Elle s’est ensuite fait dire de ne plus se présenter en classe et de rester chez elle, qu’elle ferait l’objet d’une enquête. Elle s’est fait interdire de communiquer avec ses élèves et ses collègues professeurs. Elle a pris sa retraite peu de temps après et a été hospitalisée pour un cas d’anxiété extrême.
«Ce qui s’est passé ici n’aurait jamais dû arriver dans une société démocratique», a déclaré le juge James Ramsay de la Cour supérieure de l’Ontario au sujet de l’attitude de la Commission scolaire. «Le code des droits de l’homme n’interdit pas la discussion publique de sujets liés au phénomène transgenre, ou au sujet des mineurs transgenres. Il n’interdit aucune discussion, sur aucun sujet.»
Dans un des livres qui inquiétaient la prof Burjoski, se déroule une scène où Shane, un garçon transgenre (donc née fille) est tout excité à l’idée de prendre de la testostérone. Quand le médecin lui annonce qu’avec la prise d’hormones, il ne pourra probablement pas avoir d’enfant, l’enfant répond: «C’est cool!».
Madame Busjoski considérait que ce livre portait à confusion en ne tenant pas compte du fait que Shane, en vieillissant, pourrait regretter d’être stérile. «Ce livre fait croire aux enfants que ces interventions médicales sérieuses sont des solutions faciles à une détresse émotive et psychologique».
Dans sa décision, le juge affirme que «Le président de la commission scolaire a pris une décision arbitraire et terriblement erronée de réduire au silence l’expression légitime d’une opinion».
Droit de paroleQuand elle apprit la décision du juge, la prof a déclaré: «C’est une victoire significative, pas juste pour moi, mais pour tous ceux qui osent exprimer des inquiétudes publiquement».
Dans une société démocratique, un prof a le droit de soulever des inquiétudes sans perdre son droit de parole, sans se faire renvoyer à la maison, sans être victime de diffamation.
Peu importe ce qu’on pense du débat sur la transition de genre, ce n’est pas en réduisant au silence ceux qui ne pensent pas comme nous qu’on va avoir un débat intelligent et éclairé.
Journal de Montréal
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