En France, depuis 2018, plusieurs affaires terroristes ont impliqué de jeunes djihadistes d’origine nord-caucasienne, essentiellement de la petite république russe de Tchétchénie. Alors que le procès de l’attentat de l’Opéra de Paris commis par un Tchétchène a pris fin ce mardi, la docteure en sociologie et spécialiste des islams politiques, Amélie-Myriam Chelly, revient pour « Ouest-France » sur les spécificités du terrorisme d’origine caucasienne et le profil de ses djihadistes.
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De jeunes membres de cette diaspora ont pris part à plusieurs attentats et projets d’attaques terroristes depuis 2018. Quel est leur profil ?
Les membres les plus âgés de cette diaspora restent majoritairement très attachés à leur cause historique, qu’est la lutte pour l’indépendance de la Tchétchénie, mais la génération d’après, qui est arrivée très jeune sur le territoire français, est plus perméable à l’idéologie djihadiste. Au cours de mes entretiens en prison, j’ai aussi pu constater qu’il y avait également une certaine forme de concurrence intra-communautaire qui conduit ces jeunes radicalisés dans la surenchère. En prison, des aumôniers m’expliquaient que ces gamins passaient leur journée à regarder BFMTV en espérant un jour voir leur nom s’afficher, et attendaient d’avoir une page Wikipédia comme les frères Kouachi. Le monde djihadiste a aussi son star-system et tous ces jeunes veulent une place au Panthéon.
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