L’attaque du Hamas perpétrée le 7 octobre contre Israël, les attentats djihadistes qui ont suivi par mimétisme à Bruxelles et à Arras, puis la recrudescence, en Occident, d’une judéophobie totalement décomplexée dès lors qu’elle s’exprime au nom de la charia et de la Palestine ont rappelé aux Occidentaux que la “bête immonde” qu’ils traquent en permanence n’est pas forcément là où ils croient…
Sidérées par la haine assumée de nombreux islamistes présents en Europe, d’ailleurs excusés par leurs alliés/idiots utiles d’extrême gauche propalestiniens, nos élites n’avaient pas voulu voir jusqu’alors les “dommages collatéraux civilisationnels” de la mondialisation façon McWorld et de leur religion de l’“ouverture”. Ils reçoivent aujourd’hui en pleine figure le retour du refoulé identitaire qui se déchaîne à la fois dans nos sociétés gangrenées de l’intérieur par des ennemis déclarés et à l’extérieur, où les forces revanchardes veulent la mort de l’Occidental, du judéo-chrétien et du “Blanc” dont la supposée tête pensante serait judéo-sioniste…
La folie de la mondialisation heureuse
Ce phénomène, qui débouchera tôt ou tard sur un “horizon Mad Max”, n’en est qu’à ses débuts. Or, on aurait pu éviter que le mal se propage dans nos contrées si l’on avait écouté les sages de l’époque qui alertaient sur le danger mortel d’une immigration de masse issue d’une civilisation hostile mais qui ne serait ni contrôlée ni intégrée…
La folie a été de présenter la mondialisation comme nécessairement “heureuse”, alors qu’elle allait être un formidable moteur des chocs civilisationnels, dont l’islamisme radical ou djihadiste est l’exemple le plus flagrant. Par nature hostile aux frontières, ce dernier allait forcément tirer profit de la mondialisation et de l’ouverture tous azimuts de nos sociétés et donc de la délégitimation des frontières voulue tant par la gauche marxiste que par les multinationales aux intérêts globalisés.
La preuve que tout est lié : nombre de milliardaires capitalistes — pas seulement George Soros — sponsorisent le wokisme et les ONG sansfrontiéristes qui affrètent les bateaux secourant des milliers les migrants clandestins issus de pays islamiques antioccidentaux. En 2014, lorsque des combattants de l’État islamique effaçaient la frontière syro-irakienne considérée comme un héritage impie des accords Sykes-Picot, cela participait du même projet antifrontiériste que celui annoncé par Francis Fukuyama dans la Fin de l’histoire, qui postulait la disparition des conflits grâce au triomphe de l’alliage démocratie-consumérisme.
Samuel Huntington conspué
Cet apparent paradoxe avait été décrypté par Benjamin Barber dans son ouvrage Jihad versus McWorld, tout comme par Samuel Huntington dans le Choc des civilisations. Étonnement, ces deux auteurs, qui ont tout prévu, ont été ignoré pour le premier et conspué pour le second, car ils annonçaient la montée de la haine antioccidentale aujourd’hui manifeste de Gaza à l’Ukraine, du Yémen à l’Iran, de l’Amérique latine à la Chine sans oublier l’Afrique et la “rue arabo-musulmane”.
Foncièrement mondialiste, l’islamisme, politique ou djihadiste, adepte du projet néocalifal suprémaciste et hostile aux frontières divisant l’oumma, vise à imposer la charia à tous les musulmans et à établir un califat destiné à dominer l’humanité tout entière.
L’erreur de l’Occident a consisté à jouer le “bon islamisme”, politique, contre le “mauvais islamisme”, celui des djihadistes. C’était oublier, comme le montre l’immense succès des atrocités du Hamas dans le monde musulman, du Qatar à la Turquie et chez les Frères musulmans, que l’islamisme est un bloc : les djihadistes veulent réaliser le califat universel par la violence tandis que les islamistes institutionnels veulent y parvenir de façon subversive. Ils s’y emploient à cœur joie dans nos sociétés ouvertes à tous les vents conduites au désastre par des élites qui ont péché en faisant de la politique une simple gestion et en élaborant la stratégie sans “politique de civilisation”…
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