"Louez Dieu pour toutes ses créatures". C'est l'invitation que Saint François d'Assise a lancée par sa vie, ses cantiques, ses gestes.
Jusque-là ça va. Mais ce n'est que la première phrase de l'Exhortation apostolique Laudate Deum que Pape François a publié le 4 octobre dernier, en la fête de Saint François et qui est adressée À toutes personnes de bonne volonté sur la crise climatique: avec ce titre, ça se gâte déjà...
Comme il le dit lui-même, le Saint-Père croit bon de revenir avec ce texte sur ses préoccupations concernant la sauvegarde de la Maison commune qui avait fait l'objet de sa Lettre encyclique Laudato Si' publiée le 24 mai 2015. Bref il persévère dans l'erreur due... à son incompétence.
Le mot de crise climatique est déjà significatif, comme le sont les références qui émaillent son texte, car il invoque principalement sa Lettre encyclique rappelée ci-dessus et l'IPCC, c'est-à-dire l'Intergouvernemental Panel on Climate Change, en français mal traduit: le GIEC1.
Certes on n'est jamais si bien servi que par soi-même ou quand on se sert de publications d'un organisme politique à prétentions scientifiques, qui ne retient dans ses rapports pour les décideurs que les études qui vont dans le sens d'un alarmisme fondé sur un consensus inexistant.
Il n'est donc pas surprenant que Pape François, pour démontrer à tout prix qu'il y a crise climatique, se base sur des mensonges2 que démentent les faits observés et rétablis par François Gervais dans son dernier livre, Le déraisonnement climatique, à savoir par exemple, je cite:
- Nous avons assisté ces dernières années à des phénomènes extrêmes, à de fréquentes périodes de chaleur inhabituelle, à des sécheresses et à d'autres gémissements qui ne sont que quelques-unes des expressions tangibles d'une maladie silencieuse qui nous affecte tous: ils ont tendance à diminuer depuis 1998 et obéissent à des mécanismes chaotiques, par conséquent imprévisibles.
- L'élévation du niveau des mers et la fonte des glaciers peuvent être facilement perceptibles à une personne au cours de sa vie, et il est probable que dans quelques années de nombreuses populations devront déplacer leurs habitations à cause de ces événements: la hausse du niveau des océans est de 10 cm par siècle et L'Antarctique, le plus grand glacier du monde (90% de la glace mondiale), a augmenté de 661 milliards de tonnes entre 2009 à 2019.
- L'acidification des mers a [...] augmenté: leur pH étant de 8,1, les océans ne sont pas acides mais basiques.
- Les émissions de CO2 [polluent] la planète: le CO2 n'est pas un poison; son augmentation dans l'atmosphère a été bénéfique: la biomasse a augmenté de 24% en trente-trois ans.
- L'évolution des températures moyennes à la surface ne peut être expliquée sans l'effet de l'augmentation des gaz à effet de serre: la hausse des températures, depuis la fin du petit âge glaciaire a précédé de deux siècles les émissions de CO2.
- Le Pape parle du déséquilibre global provoqué par le réchauffement de la planète, autrement dit d'un dérèglement qui n'existe pas: il serait bien en peine de définir ce qu'il appelle lui le déséquilibre du climat.
Quand les prémisses d'un raisonnement sont fausses, celui-ci ne peut qu'être faux. Le Pape François s'inscrit dans la lignée de ceux qui pratiquent le déraisonnement climatique, aux terribles conséquences pour les pauvres dont il se prétend pourtant le défenseur... contre les méchants riches.
Aussi les conclusions qu'il en tire, notamment une terre dévastée par l'homme, apportent-elles de l'eau au moulin de ceux qui veulent la perte de la civilisation judéo-chrétienne dont il dénonce par exemple, se faisant le disciple de ses pires ennemis et de lui-même, dont il est une figure:
- Les progrès technologiques impressionnants, ne retenant que leur mauvais usage et non pas leur pouvoir libérateur.
- La logique du profit maximum au moindre coût, prouvant par là qu'il ne comprend rien à l'économie.
- La méritocratie, qui serait, selon lui, incompatible avec l'égalité des chances.
Alors, en vue de la COP28 (Conférence des parties) à Dubaï, sont vains tous ses souhaits d'accélération de la transition énergétique, dont il ignore le coût phénoménal au regard des maigres résultats qu'on en peut espérer et dont les pauvres, qu'il défend, seront les premières victimes.
Quand il déplore: la transition nécessaire vers les énergies propres3 comme les énergies éolienne et solaire, en abandonnant les combustibles fossiles, ne va pas assez vite, il faut lui pardonner, comme le Christ demande à Dieu de pardonner à ses persécuteurs sur le Golgotha, car il ne sait pas ce qu'il fait.
Quand, pour accélérer cette transition irrationnelle, il demande aux politiques qui se réuniront à Dubaï de lui donner des formes efficaces, contraignantes et facilement contrôlables, il va à l'encontre de la conclusion de sa Lettre apostolique, en leur attribuant une puissance... divine:
"Louez Dieu" est le nom de cette lettre. Parce qu'un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même.
Francis Richard
1 - Groupe Intergouvernemental sur l'évolution du climat.
2 - Le mensonge est un péché.
3 - Leur fabrication est tout sauf propre.
Louez Dieu, Pape François, 56 pages, Téqui ( à paraître le 18 octobre 2023)
Autres textes de Pape François:
Laudato Si' (2015)
À la jeunesse (2016)
Traditionis custodes (2021)
Publication commune LesObservateurs.ch et Le blog de Francis Richard
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