[DANS LE RÉTRO] Quand les pieds-noirs d’Algérie et du Maroc subissaient des atrocités semblables à celles des israéliens en 2023 (égorgements d’enfants en bas âge et autres joyeusetés)

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1/MASSACRES DE PHILIPPEVILLE, ALGÉRIE, AOÛT 1955

Le 20 août 1955, dans la zone Collo-Philippeville-Constantine-Guelma, plusieurs milliers d’hommes armés d’armes blanches encadrés par des moudjahidin équipés d’armes à feu se lancent à l’assaut d’une quarantaine de villes et villages et assassinent à coup de haches et de pioches les Français et les musulmans supposés complices

À la mine de pyrite d’El Halia (ou Hel Halia) située à 15 km à l’est de Philippeville (actuelle Skikda), 140 personnes (hommes, femmes et enfants) dont 70 des 130 Européens et environ 70 musulmans sont massacrés, parfois torturés. Des enfants, certains de moins de 3 ans, sont égorgés, ou fracassés contre les murs, les femmes sont violées. Dans le reste du Constantinois, une trentaine de personnes et plusieurs personnalités sont assassinées.

À Collo, 4 membres des forces de l’ordre, 6 Européens et 12 insurgés sont tués.

À Aïn Abid, 9 Européens sont assassinés à coup de hache, dont un bébé de cinq jours tué sous les yeux de sa mère et replacé dans les entrailles de celle-ci après avoir été éventrée.

À Saint-Charles, 13 Européens dont 3 enfants sont assassinés. 

Dans la ville de Philippeville, les quartiers sont envahis par des milliers de manifestants encadrés par quelques dizaines de combattants du FLN aux cris de « Djihad djihad » et « Allahou akbar ». L’assaut est néanmoins stoppé par les forces de l’ordre en quelques heures. Les assaillants laissent sur le terrain 134 morts et la police procède à plus de 700 arrestations. Quatorze membres des forces de l’ordre sont tués, 8 civils européens sont tués et 11 blessés.

À Constantine, huit commandos d’une dizaine d’hommes s’attaquent à des musulmans alliés des Français. Le neveu de Ferhat Abbas ainsi qu’un avocat élu de l’assemblée algérienne sont exécutés. Une bombe explose dans un bar du quartier juif.

Quelques centaines de soldats de l’ALN s’attaquent également sans grand succès à des gendarmeries et des postes de police.  

Averti de longue date de l’imminence d’un passage à l’action par le FLN mais s’étant abstenu d’agir, le responsable des renseignements, Paul Aussaresses, alors capitaine, aurait délibérément laissé faire en dehors de la ville, mais pas au centre-ville, où des accrochages ont lieu entre des insurgés infiltrés et des CRS, ne faisant qu’un ou cinq morts selon les sources.  

Des localités comme Guelma ou Mila ne se soulèvent que plusieurs jours après.  

Au cours des 20 et 21 août, ce sont finalement 47 attaques qui sont signalées aux autorités.

Wikipédia, citant les travaux Roger Vétillard, Jean Sévillia et Pierre Pellissier

2/MASSACRE DE OUED-ZEM, MAROC, AOÛT 1955 ÉGALEMENT

(…)

” Des incidents ” ? C’était un déchaînement démentiel de cruauté et de barbarie ravageant la petite cité où huit cents Européens vivaient parmi douze mille Marocains. La tribu des Ouled-Aïssa, puissante de vingt-cinq mille âmes, s’était ruée comme jadis au temps des rezzous, et déferlait sur la ville. L’hôpital fut envahi. On était en train d’y panser les blessés du début de la matinée. La maison du docteur Fischbacher, médecin-chef, fut d’abord attaquée. Le médecin voulut s’avancer, s’opposer. Il tomba, mortellement blessé. Retranchés dans une pièce, Mme Fischbacher, adjointe de son mari, sa secrétaire, la lingère et l’économe, M. Jean Grane, durent soutenir un siège qui n’allait s’achever qu’à 13 h. 30 lorsque la légion entra dans Oued-Zem.

L’aspect de la ville à ce moment dépassait en horreur tout ce que l’on peut imaginer. Le quartier européen était livré aux flammes. Des cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants gisaient sur les chaussées : éventrés, broyés, souillés. Un bébé de deux mois, près de sa mère, avait la tête écrasée. Les bouchers du souk, qui s’étaient joints aux Ouled-Aïssa, avaient brûlé l’épicerie de Mme Voisnier. Celle-ci, son fils, sa fille et les trois enfants de la jeune femme avaient eu la gorge tranchée. Rue Moulay-Youssef, la femme d’un agent d’assurances, qui s’était battue jusqu’à la dernière balle du pistolet de son mari absent, avait été brûlée vive avec ses trois petits. Route de Casablanca, une femme, tirée hors de chez elle et ligotée à une paillasse, avait été arrosée d’essence puis allumée comme une torche. Une femme enceinte, ventre béant, des hommes affreusement mutilés, d’autres le nez coupé et la langue arrachée, étaient découverts au fur et à mesure de l’avancée dans la ville. À l’hôpital même des femmes et des enfants étaient sur leur lit, la gorge tranchée et le corps lardé de coups de poignard.

Oued-Zem, coupée de tous contacts, car le poste de radio était en panne et les fils téléphoniques étaient arrachés, n’avait pu appeler à l’aide. M. Carrayol, contrôleur civil, avait été tué chez lui sans pouvoir même esquisser un geste de défense. Les premières troupes arrivèrent de Médiouna et deux parachutages restituèrent le contrôle de la situation. Les survivants furent rassemblés au contrôle mobile afin d’être protégés contre un retour des Ouled-Aïssa, qui avaient laissé en fuyant plusieurs centaines de morts.

À 23 heures on se rappelait l’isolement dans lequel se trouvaient dix-huit famille européennes des mines d’Aït-Ammar, à 30 kilomètres d’Oued-Zem. Un convoi militaire partit dans la nuit. Il découvrit la petite agglomération ravagée par le feu et les explosions. À 13 h. 45 des incidents s’étaient produits, et les ouvriers, s’emparant d’une partie du stock de dynamite, attaquèrent les maisons du personnel des cadres. M. Gazeaux, qui n’avait pu regagner le local de la direction, fut la première victime. Deux familles avaient péri dans l’incendie de leur maison. Un groupe d’ingénieurs, rassemblant femmes et enfants, s’étaient barricadés dans les bureaux de la compagnie et défendus à coups de revolver tant qu’ils avaient eu des munitions. Après épuisement, ils avaient confectionné des grenades en bourrant de dynamite des boites métalliques armées d’une mèche de fortune.

L’un d’eux avait été déchiqueté par l’explosion de son engin.

Les Ouled-Aïssa avaient reflué et le convoi put ramener les survivants.

Le bilan des victimes est encore incertain, mais on a déjà dénombré trente-sept morts européens et marocains Israélites à Oued-Zem et quatorze aux mines d’Aït-Ammar. Quant aux assaillants, ils ont laissé sur le terrain plus de trois cents corps en s’en allant.

Le Monde du 23 août 1955, article de Gaston-Charles Pignault 

 

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